Le nombre d’immigrants temporaires augmente à un rythme de plus en plus rapide depuis 2015, au Québec. En 2019, il est devenu la principale source d’accroissement migratoire, selon le Bilan démographique du Québec.

Mais cette année fait vraiment figure d’exception, avec une augmentation de 148 631 résidents temporaires, de septembre 2022 à septembre 2023, soit l’équivalent de la population de Saguenay ou de Trois-Rivières. C’est une hausse de 46 %. On note le même taux de croissance dans le reste du Canada.

Mais contrairement à des idées répandues, ce ne sont ni les demandeurs d’asile ni les étudiants étrangers qui ont été la principale source du gonflement des résidents temporaires, mais bien les travailleurs étrangers.

Le bond s’explique surtout par le nombre de détenteurs d’un permis de travail, qui est passé de 124 219 au troisième trimestre de 2022 à 200 522 au troisième trimestre de 2023. Une croissance colossale de 61 %.

En 2022, le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec ont ouvert les vannes pour les deux grands programmes qui encadrent les travailleurs temporaires (décrits dans le prochain onglet). On constate une croissance encore plus forte dans le reste du Canada, à 68 %.

Donc, si on ouvre les portes aux travailleurs étrangers, leur augmentation ne peut pas être une surprise pour les autorités.

En plus des travailleurs, les demandeurs d’asile ont contribué à la hausse des immigrants temporaires au Québec. Leur nombre a bondi de 57 % en 12 mois. Cette croissance est beaucoup plus forte ici que dans le reste du Canada, où elle n’a été que de 31 %.

Depuis la fermeture du chemin Roxham, beaucoup de migrants arrivent par avion et demandent l’asile en mettant le pied à l’aéroport. Cette augmentation s’explique en partie par le fait que le gouvernement fédéral a décidé de renoncer temporairement à certaines conditions d’admissibilité pour les demandeurs de visa de visiteur. Ces personnes n’ont plus à prouver qu’elles disposent de fonds suffisants pour rester au Canada ou qu’elles vont quitter le pays à l’expiration de leur visa.

Quant aux étudiants, leur progression a été, dans les circonstances, relativement normale. Le passage de 90 644 détenteurs de permis d’études en 2022 à 102 657 en 2023 représente un taux de croissance de 13 %, qui n’est pas tellement plus élevé que les hausses annuelles enregistrées précédemment.