C’est le 30 mars qu’aura lieu le Sommet sur les chantiers à Montréal, un évènement destiné à trouver des solutions pour améliorer la gestion et la coordination des travaux qui entravent la circulation.

Tous ceux qui contribuent à l’omniprésence des cônes orange dans la métropole sont invités à participer aux discussions : entrepreneurs, promoteurs immobiliers, donneurs d’ouvrage, experts dans le domaine, etc. Des représentants de la société civile seront aussi présents, indique la Ville de Montréal dans un communiqué annonçant la rencontre, qui aura lieu au Centre des sciences.

« Pour plusieurs, les chantiers peuvent représenter un véritable casse-tête, souligne Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif, dans le communiqué. Depuis plusieurs mois, la Ville déploie de nouveaux processus et outils pour repenser la planification, la coordination et la gestion de l’ensemble des chantiers à Montréal. »

Il est important que tous joignent leurs forces, car des actions concertées entre la Ville et ses partenaires externes font partie de la solution.

Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal

En campagne électorale, à l’automne 2021, la mairesse Valérie Plante promettait de mettre en place ce Sommet des chantiers dans les six premiers mois après sa réélection.

Le mois dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a dévoilé un rapport sur la surabondance de cônes orange, qui nuit à l’image de la ville. Selon cette étude, plus de neuf artères sur dix (94 %) du centre-ville ont été entravées « partiellement ou totalement à un moment ou un autre » entre avril 2021 et mars 2022, et plus de 5500 permis ont été délivrés.

Changement de culture

« Il faut un changement de culture général à Montréal », plaide le président de la CCMM, Michel Leblanc, qui se réjouit de la tenue de l’évènement.

« Il y a des entreprises privées qui utilisent les espaces publics pour entreposer des matériaux de construction pendant des projets, il y a des cônes qui sont placés et qui traînent, 27 % sont là sans raison valable selon notre décompte. À mon avis, ce sommet peut être utile si tout le monde est là et si tout le monde est rendu au point où on veut tous que ça change. »

On ne veut pas regarder en arrière pour savoir c’est la faute de qui, mais plutôt regarder en avant et voir ce qui peut changer, par exemple dans la réglementation de la Ville sur les chantiers en milieu urbain. Mais la Ville ne peut pas tout changer toute seule.

Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc

La Ville de Montréal affirme avoir déjà amorcé le travail, notamment en adoptant, en 2021, la Charte montréalaise des chantiers, qui vise l’application des meilleures pratiques par ses équipes et ses partenaires externes dans la réalisation de chantiers, et en développant la plateforme AGIR (Assistant à la gestion des interventions dans la rue).

Les autorités municipales assurent aussi que l’Escouade mobilité tente de contrer les entraves imprévues à la mobilité, notamment celles liées aux travaux de réfection et de construction. Elle a récupéré, en 2022, plus de 7000 éléments de signalisation abandonnés, fait-on valoir.

« Si nous voulons nous assurer que notre ville demeure conviviale et notre centre-ville vibrant et dynamique, il est essentiel de revoir nos façons de faire et de développer ensemble des solutions », note Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial au comité exécutif, dans une déclaration écrite.

En savoir plus
  • 80 %
    Proportion des chantiers montréalais qui entraînent un retrait du trottoir ou sa relocalisation dans la rue à l’aide de cônes orange.
    Source : Chambre de commerce du Montréal métropolitain
  • 30 000
    Nombre d’interventions réalisées par l’Escouade mobilité pour retirer des cônes orange entravant la circulation
    Source : Ville de Montréal