Si vous suivez les nouvelles du monde, vous avez certainement lu ou entendu l’expression, de plus en plus courante : « Je n’ai jamais vu ça de ma vie ! » Et cela, souvent de la part de personnes assez âgées pour en avoir vu beaucoup dans leur vie.

Que ce soit l’ampleur des inondations, celle des sécheresses, la durée des canicules, la probabilité de tornades, la fréquence des glissements de terrain, la perte accélérée de biodiversité, celle des écosystèmes, tout nous montre aujourd’hui qu’il y a quelque chose qui ne tourne plus rond. Notre planète, comme ensemble systémique d’éléments vivants et non vivants interconnectés, s’emballe et se dérègle par un équilibre rompu dans le contexte d’un retour de balancier énergétique (énergie utilisée et émise par l’humain) et écosystémique (prélèvement, destruction de milieux vivants, extractions, pollution, etc.).

Et puis, en parallèle, mais plus liés qu’on pourrait le penser, il y a ce réchauffement politique, l’ébullition des idées de droite et l’effondrement de celles de gauche, l’augmentation en flèche des crises sociales, celle de l’angoisse et les autres troubles psychologiques, le stress, la détresse, la tristesse...

Ces « jamais vus » qui nous arrivent, comme des envahisseurs, témoignent-ils d’un « jamais vu venir » ?

Ou sont-ils les conséquences de ne « pas avoir voulu voir » de notre part ? De ne pas avoir voulu entendre la science depuis 50 ans sur ces questions (le rapport Meadows, et le Printemps silencieux, de Rachel Carson) ?

Ces « jamais vus » devraient pourtant nous donner le goût et l’impulsion de mieux « voir » ce qui nous a menés à cela, aux causes profondes de nos dérives civilisationnelles, mais aussi à un désir de revoir la beauté du monde, de réenchanter notre regard sur ce qui nous entoure tout en refusant la laideur qui nous envahit. Il est grand temps de nous sentir concernés par ce qui se passe mondialement, avant de nous sentir totalement consternés, fuyants, comme des animaux paniqués, devant des feux de forêt qui, même si nous n’avons pas craqué l’allumette, sont le résultat de notre surchauffe existentielle sur notre belle planète.

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