Un premier four permettant le recyclage d’aluminium rendu opérationnel l’an dernier, des plans pour ouvrir un second centre en 2025… le groupe minier Rio Tinto, acteur important de l’industrie de l’aluminium, emprunte petit à petit une avenue plus verte.

En mars 2022, Rio Tinto annonçait la mise en service officielle de son four de refonte à Laterrière, un secteur de Chicoutimi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Capacité : 22 000 tonnes par année.

Quelques mois plus tard, en août, la société indiquait vouloir construire un deuxième centre à Arvida, secteur qui fait partie de la ville de Saguenay.

À l’heure actuelle, les équipements du projet sont commandés. On s’attend à une capacité annuelle de 35 000 tonnes – et à une ouverture officielle en 2025.

Notre enthousiasme nous pousse à dire que la prochaine étape est de devenir un joueur qui va faire une différence dans le marché local.

Jean-François Laplante, directeur marketing chez Rio Tinto

Le four de Laterrière permet à l’entreprise de récolter des rebuts d’aluminium primaire, ce que les gens du milieu qualifient familièrement de « scrap ». Ces résidus, par la suite, sont notamment réutilisés pour produire des lingots de laminage.

Arvida représente un investissement de 35 millions de dollars, grâce auquel les « rebuts d’aluminium propres provenant de véhicules et de matériaux de construction usagés seront refondus pour produire du contenu recyclé ».

PHOTO RICCARDO CELLERE, FOURNIE PAR RIO TINTO

Ces lingots de laminage, produits à l’usine de Laterrière, sont essentiellement destinés aux clients des marchés de l’automobile, de l’emballage et de la construction.

Le deuxième centre va donc plus loin. « Là, on parle de prendre de la vraie scrap post-consommation qui vient d’un centre de déchets, puis de la réintroduire dans nos produits », explique M. Laplante.

Ce sont les clients des marchés de l’automobile, de l’emballage et de la construction qui en profiteront.

Carboneutre

En juillet dernier, Rio Tinto s’est également associée avec Giampaolo Group afin de créer la coentreprise Matalco, qui travaillera en fabrication et commercialisation de produits d’aluminium recyclé. « On deviendrait, pardonnez l’anglicisme, un one stop shop avec de hauts contenus recyclés et des produits plus spécifiques », avance Jean-François Laplante.

S’il attend « la bénédiction des entités gouvernementales » pour que cette union soit officialisée, il se fait optimiste. L’entente devrait être concrétisée d’ici la fin du calendrier 2023.

La haute direction a réalisé que les investisseurs sont plus exigeants et que nos clients nous le demandent : il faut qu’on soit un joueur responsable.

Jean-François Laplante, directeur marketing chez Rio Tinto

« Ça augmente notre engagement envers nos employés, l’acceptation de notre entreprise dans la société. Il y a aussi tout l’aspect du gouvernement, et ça va même jusqu’aux banques, énumère-t-il. Tout ça ensemble, c’est ce qui pousse le changement. »

Et par-dessus tout cela, la société vise à atteindre la carboneutralité avant 2050 : « cible ambitieuse, surtout pour une entreprise dans les mines et métaux », précise Malika Cherry, conseillère en relations médias de Rio Tinto.

« Il y a beaucoup de travail qui se fait et le recyclage s’emboîte parfaitement dans ce volet-là, soutient-elle. C’est une solution qui va rendre notre aluminium primaire plus respectueux de l’environnement. »

« Ça fait 150 ans qu’on existe, renchérit Jean-François Laplante. Nous, on pense que c’est ce qui doit être mis en place pour être là un autre 150 ans. »

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  • 50 %
    Objectif de réduction des émissions de carbone de Rio Tinto avant l’an 2030
    Source : Rio Tinto