Après une grosse journée à parcourir un sentier de raquettes, c’est un plaisir d’arriver enfin au refuge, d’enlever des bottes un peu humides et de mettre les pieds dans de grosses pantoufles matelassées.

« Pour les refuges et chalets, les pantoufles, c’est idéal, affirme Jean-Philippe LeBlanc, un guide de plein air qui s’y connaît en expéditions hivernales. Tu peux laisser les bottes près de la porte d’entrée, tu ne vas pas mouiller le plancher, c’est très confortable. »

Les boutiques de plein air offrent maintenant une grande variété de pantoufles, depuis les mules de laine feutrée jusqu’aux bottillons de duvet. Les amateurs de camping d’hiver apprécient les plus gros modèles, ceux qu’on appelle « mouflons », mais ils connaissent leurs limites.

« La plupart ne sont pas assez chauds et leur semelle n’est pas antidérapante », explique Viky Roy, une guide de plein air qui anime souvent des sorties d’initiation au camping d’hiver.

C’est ainsi qu’elle demande à ses participants de ne pas porter de tels bottillons dans l’espace cuisine du campement ou près du feu. « En contexte de groupe, le risque de chute et de blessure est trop élevé », affirme-t-elle.

Pour rendre les bottillons plus chauds, Jean-Philippe LeBlanc suggère de glisser à l’intérieur une semelle additionnelle, achetée chez le cordonnier ou confectionnée à la maison à partir d’un bout de matelas isolant de mousse (les bons vieux matelas bleus, pas très confortables pour dormir, mais qui peuvent servir à toutes sortes de fins une fois découpés).

Il y a quelques années, on pouvait trouver dans les boutiques des « surmouflons », des coquilles qui étaient souvent imperméables et qui ajoutaient de la chaleur. Ils ont disparu et ceux qui en ont encore les chouchoutent pour les faire durer.

C’est un plaisir d’enlever notre botte de ski de randonnée et de se mettre quelque chose de chaud dans les pieds à la fin de la journée. Les mouflons, c’est quelque chose qui s’enfile rapidement. Notamment pendant la nuit, lorsqu’il faut sortir du sac de couchage pour aller aux toilettes.

Jean-Philippe LeBlanc, guide de plein air

Mais lui aussi redoute la semelle trop glissante de ces bottillons. « Dans les listes d’équipement que je prépare pour les participants, c’est une pièce d’équipement optionnelle. »

Viky Roy suggère d’utiliser des surbottes de type Neos par-dessus les mouflons afin de bénéficier de leurs semelles antidérapantes et d’une couche d’isolation additionnelle. Mais voilà, c’est du poids supplémentaire à porter dans un sac à dos ou un traîneau. Mais si on n’a pas à transporter son équipement bien loin (si on gare la voiture à côté du campement, par exemple), c’est une bonne solution.

Jean-Philippe LeBlanc utilise maintenant une stratégie très différente. Pendant les déplacements en journée, il porte un bas coupe-vapeur (une chaussette imperméable) entre ses chaussettes et la botte. L’humidité liée à la transpiration n’atteint pas la botte : cette dernière demeure donc bien sèche. Une fois au camp, il suffit d’enlever les chaussettes humides et les bas coupe-vapeur, d’enfiler des chaussettes sèches et de remettre les bottes. On reste donc au chaud et au sec pour toute la soirée.

Mais évidemment, ce n’est pas aussi confortable que de gros mouflons matelassés.

  • Des pantoufles idéales pour un refuge

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Des pantoufles idéales pour un refuge

  • Les mouflons d’expédition sont souvent dotés de guêtres intégrées qui montent jusqu’aux genoux.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les mouflons d’expédition sont souvent dotés de guêtres intégrées qui montent jusqu’aux genoux.

  • Des bottillons chauds et confortables

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Des bottillons chauds et confortables

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On peut trouver ici et là des mouflons d’expédition qui sont plus chauds que la moyenne, légèrement plus imperméables, dotés de semelles un peu moins glissantes et d’une guêtre intégrée qui monte jusqu’au genou. On pense aux bottillons Expedition de TaigaWorks et Expedition Gore-Tex de MEC.

C’est ce dernier modèle que recommande souvent Nicholas Michel, gérant des rayons d’escalade et de chaussures au magasin MEC du Marché central. « Le nylon a été traité pour résister au vent et à l’humidité, indique-t-il. On est mieux protégé si on va dans la neige. »

Il ajoute que ce genre de mouflon est isolé avec des matériaux synthétiques qui, contrairement au duvet, gardent une bonne partie de leur caractère isolant même s’ils deviennent humides.

Lors de ses expéditions en ski de montagne, en arrivant au campement, il retire les coquilles de ses bottes de ski et garde ses chaussons aux pieds pour enfiler des mouflons par-dessus.

« Ça me procure de la chaleur, ça fait en sorte que mes chaussons sèchent sur mes pieds », affirme-t-il.

Évidemment, ce n’est pas tout le monde qui affectionne le camping d’hiver. Beaucoup d’amateurs de plein air préfèrent passer la nuit dans un refuge doté d’un poêle à bois qui ronfle joyeusement toute la nuit et qui fait sécher les bottes humides. Les pantoufles matelassées sont alors bien suffisantes pour faire le bonheur des randonneurs.

Suggestion vidéo

Le ski, c’est chaud

Le Français Candide Thovex fait du ski sur un volcan. Son caméraman, Aziz Benkrich, lui-même un excellent skieur, peine à le suivre.

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Le chiffre de la semaine

5

Le 23 décembre, la journée s’allonge de 5 secondes par rapport à la veille. Le 28, elle s’allonge de 30 secondes.