Avec le retour des beaux jours viennent les rayons plus chauds et les fleurs sauvages… mais aussi des tiques porteuses de la maladie de Lyme. C’est d’ailleurs dans les prochaines semaines qu’il faudra se méfier le plus de ces vilaines bestioles.

« Les tiques commencent à bouger très tôt. Elles sont très actives au printemps et au début de l’été, indique Jade Savage, professeure de biologie à l’Université Bishop’s. Elles n’aiment pas la grosse chaleur et la sécheresse. C’est pour cela que c’est plus tranquille pendant les mois très chauds, très secs de l’été. Ça recommence à l’automne. »

Il faut être particulièrement vigilant au printemps parce qu’on trouve alors énormément de tiques au stade de nymphe, soit un stade intermédiaire entre la larve et la tique adulte. « La nymphe est beaucoup plus petite que la tique adulte. Tellement petite que c’est possible qu’elle soit attachée depuis 24 heures et qu’on l’ait manquée », souligne Mme Savage.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Une tique au stade de nymphe

Le risque de transmission de la bactérie responsable de la maladie de Lyme survient essentiellement après 24 heures d’attachement.

La grande coupable, c’est la tique à pattes noires. Depuis quelques années, son territoire s’étend. D’abord limitée aux États-Unis, elle a progressé vers l’Estrie et la Montérégie. On en retrouve maintenant plus au nord, jusqu’à Québec.

Vêtements appropriés

Le bon côté, c’est que les gens sont plus conscientisés, plus vigilants. Ils sont plus nombreux à adopter des mesures de protection, observe la professeure.

La meilleure protection, c’est de ne pas lui offrir un accès à notre peau, soit une barrière physique.

Jade Savage, professeure de biologie à l’Université Bishop’s, à propos de la tique

Il s’agit donc de porter des manches longues et d’entrer les bas de pantalons dans les chaussettes. C’est évidemment moins tentant en plein été, lorsqu’il fait chaud. On peut alors utiliser des répulsifs comme le DEET à 20 % ou l’icaridine.

« Le DEET étant potentiellement neurotoxique, on ne le recommande pas pour les enfants, indique la Dre Mirabelle Kelly, microbiologiste et infectiologue au CIUSSS de l’Estrie. L’Association canadienne de pédiatrie recommande plutôt l’icaridine à 10 %. »

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

L’icaridine est préférable au DEET pour les enfants.

Il existe des vêtements imprégnés d’un répulsif, la perméthrine, qui sont également efficaces.

« L’important, c’est surtout de se surveiller après une activité et de prendre une douche pour que la tique, si elle n’est pas encore attachée, tombe avec l’eau », indique la Dre Kelly.

Depuis de nombreuses années, les médecins prescrivent des antibiotiques, comme la doxycycline et l’amoxicilline, pour traiter la maladie de Lyme une fois qu’elle s’est installée.

« Ce qui est différent, c’est que depuis à peu près cinq ans, on a une prophylaxie secondaire, on utilise la doxycycline en prévention à la suite d’une morsure, affirme la Dre Kelly. Il y a quatre critères à respecter : il faut que la tête soit accrochée depuis plus de 24 heures, qu’on ait une preuve relativement crédible que c’était bien une tique, qu’on aille chercher le traitement dans les trois jours suivant le retrait de la tique et qu’on soit dans une région où la prévalence de la maladie est suffisante pour justifier l’utilisation de la prévention. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Qui dit végétation dit possibilité de tiques.

Vaccin en vue

Il y a un autre élément nouveau : Pfizer et Valneva ont entrepris des essais cliniques sur un nouveau vaccin contre la maladie de Lyme afin de tester son efficacité et sa sécurité.

« Un vaccin avait été mis sur le marché dans les années 1980-1990, Lymerix, note la Dre Kelly. Au début des années 2000, il y a eu un recours collectif organisé par des patients vaccinés qui avaient des douleurs articulaires. Les études n’ont pas démontré que c’était nécessairement le vaccin qui était responsable : il n’y avait pas plus de cas de douleurs articulaires chez les vaccinés que chez les non-vaccinés. Mais ça a nui à la commercialisation du vaccin. La compagnie a juste décidé d’abandonner la mise en marché. »

Le Québec pourrait participer aux études sur le nouveau vaccin. « On a été approchés pour participer, mais on est encore en cours d’approbation, indique la Dre Kelly. Si ça fonctionne, on commencerait les études cet été à Granby, à Sherbrooke et à Montréal. »

En attendant ce vaccin, les gens devraient apprendre à identifier et à retirer les tiques correctement. « Il faut que ça devienne une aptitude collective, retirer une tique, sans être obligé de demander à un professionnel de la santé. »

Consultez le document « Retrait d’une tique en cas de piqûre »

Suggestion de vidéo

La tête en bas

Le passage d’un toit en escalade est toujours spectaculaire. Celui-ci se trouve tout près de Las Vegas.

Regardez la vidéo au complet

Chiffre de la semaine

414

C’est la hauteur en mètres du mont Saint-Hilaire. Ce n’est pas très haut, mais c’est quand même très plaisant d’y randonner.