Ça semble un peu contre-intuitif, mais, souvent, les raquettes sont plus utiles au début du printemps qu’au cœur de l’hiver. C’est que la neige ramollit et que les randonneurs s’enfoncent sans pitié s’ils ne portent que des bottes ou des crampons.

Mais c’est aussi le moment de l’année où il faut sans cesse enlever et remettre les raquettes pour affronter des sections rocheuses libres de neige et des sections encore bien enneigées. C’est donc le moment où on entend des randonneurs pester contre des fixations difficiles à attacher ou qui se desserrent après quelques mètres de marche.

Au cours des dernières années, de nouveaux types de fixation ont fait leur apparition pour notamment remplacer les fameuses courroies qui coupaient la circulation et qui devenaient pratiquement impossibles à manipuler par grand froid.

« Les fabricants se démènent, ils veulent trouver des systèmes qui facilitent la vie des gens tout en étant efficaces, souligne Philippe Lafrenière, conseiller au magasin La Cordée de Laval. Ils essaient de trouver des mécanismes qui soient rapides, mais aussi fiables parce que dans des conditions très variées de neige ou de froid, c’est important. »

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE LOUIS GARNEAU

La fixation Boa, utilisée notamment par Louis Garneau, ne peut pas être plus simple : on tourne une molette et le tour est joué.

Les différents mécanismes

Plusieurs fabricants, comme Louis Garneau, se sont tournés vers un mécanisme éprouvé dans d’autres sports comme le vélo, la planche à neige ou le patin à roues alignées : le système de lacets Boa. Il s’agit simplement de tourner une molette pour serrer uniformément les lacets. « C’est solide, léger, efficace, précise M. Lafrenière. C’est le produit qui se démarque. »

Raquettes GV, qui fabrique ses produits à Wendake, utilise un système similaire, le Spin. « C’est difficile d’avoir quelque chose qui soit plus simple que ça, lance Patrick Morency, directeur du développement des partenariats d’affaire chez Raquettes GV. C’est notre meilleur vendeur depuis plusieurs années, surtout pour les raquetteurs qui font ça pour le plaisir ou la randonnée. »

Les travailleurs forestiers vont plutôt se tourner vers la fixation Alligator, une fixation un peu plus massive qu’offre GV depuis quelques années. « C’est un peu plus compliqué de l’ajuster la première fois, mais une fois que c’est fait, on n’a pas besoin de recommencer, à moins de changer de bottes, précise M. Morency. Il suffit d’ouvrir ou fermer une barrure pour libérer ou fixer le pied. »

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE INTERNET DE RAQUETTES GV

La fixation Alligator, proposée par Raquettes GV, est massive. Elle est notamment appréciée des travailleurs forestiers.

Plusieurs fabricants, dont Raquettes GV et Louis Garneau, ont aussi amélioré la fixation traditionnelle à courroies en y intégrant des cliquets. « Ce n’est pas difficile à manipuler, affirme Philippe Lafrenière. Il suffit d’insérer la courroie dans le cliquet et de tirer. »

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE INTERNET DE RAQUETTES GV

La fixation à cliquet, utilisée entre autres par Raquettes GV, est une amélioration du bon vieux système de courroies.

Patrick Morency fait valoir que Raquettes GV a également amélioré les courroies elles-mêmes pour qu’elles conservent leur flexibilité même par temps très froid. Il a fallu évaluer différents matériaux pour trouver la bonne formule.

On a des gens qu’on appelle nos testeurs. Ce sont des crinqués de plein air à qui on fait essayer nos prototypes. Ils nous reviennent avec des commentaires, les choses qu’ils ont aimées, moins aimées. À partir de ça, on peut s’améliorer.

Patrick Morency, directeur du développement des partenariats d’affaire chez Raquettes GV

Il ajoute que ces testeurs vont pousser la raquette et la fixation bien au-delà de ce que feraient les randonneurs récréatifs.

Paragon

De son côté, pendant longtemps, le fabricant américain MSR a privilégié un simple système de courroies. L’ajustement pouvait toutefois prendre un certain temps et était particulièrement ardu par grand froid. Le système avait ses partisans (robuste, facile à réparer en cas de pépin) et ses détracteurs (épuisés à force de se battre avec des courroies réfractaires).

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE MSR

MSR offre toujours la fixation classique avec courroies. Elle a ses partisans et ses détracteurs.

MSR a toutefois lancé récemment une nouvelle fixation, Paragon, qui consiste en une sorte de filet qu’on ajuste une fois et qui couvre le pied.

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE MSR

MSR offre une nouvelle fixation pour ses raquettes plus haut de gamme, Paragon. Elle vient d’arriver sur le marché, il faudra la tester pour pouvoir l’évaluer. Mais de prime abord, l’accent est mis sur le confort.

« C’est uniforme, c’est donc mieux pour le confort, indique Philippe Lafrenière. Mais il faut encore manipuler des courroies. » Les raquettes dotées de cette fixation sont encore peu présentes sur le marché, il faudra donc attendre un peu avant de voir comment elles se comportent sur le terrain et entre les mains des raquetteurs, note M. Lafrenière.

Les randonneurs ont donc un plus grand choix qu’auparavant. Pour sélectionner les bonnes fixations, rien ne vaut un bon essai en boutique. « Si c’est facile en magasin, c’est de bon augure, lance Philippe Lafrenière. Mais si ça commence à être compliqué, imaginez ce que ce sera dehors ! »

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