Les stations de ski de Bromont et de Sutton sont reconnaissantes de pouvoir demeurer ouvertes durant les quatre semaines de confinement plus sévère. Bromont, montagne d’expériences (BME) a dû revoir les horaires de ses abonnements pour s’ajuster au couvre-feu et permettre à ses clients de skier autant d’heures qu’avant. Ce n’est toutefois pas le cas de Sutton, qui n’a pas de ski de soirée.

Les soirées sont très populaires à la montagne de ski de Bromont. À titre d’exemple, aucun billet journalier n’a été mis en vente jusqu’à présent pour cette plage horaire, souligne le président de BME, Charles Désourdy.

Samedi, sur le coup de 20 h, les lumières qui éclairent normalement les pentes de ski se sont éteintes. Chose inhabituelle. Une cinquantaine de minutes plus tôt, les télésièges ont remonté les derniers clients au sommet. Ceux-ci avaient donc devant eux une dizaine de minutes pour redescendre afin d’arriver en bas à 7 h 30, à temps pour retourner chez eux avant 20 h.

L’horaire des abonnements a été changé en conséquence.

« Une centaine de personnes seulement ont demandé un remboursement, évoque M. Désourdy. On a tellement une longue liste d’attente que ça ne dérange pas. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Charles Désourdy

Il est donc possible que ces abonnements deviennent disponibles à d’autres.

« L’important, c’est qu’on veut que les gens s’en aillent à la maison. Le couvre-feu est là pour éviter les rassemblements illégaux dans les maisons. »

La semaine prochaine, les sept versants, mais pas toutes les pistes, resteront ouverts, ce qui permettra de diluer l’achalandage encore davantage au pied des pentes. La capacité d’accueil augmentera du même coup.

Écoles de ski fermées

Les écoles de ski ont pu accueillir leurs clients durant le temps des Fêtes. C’est maintenant chose du passé. Du moins, pour le moment.

Pour les stations de ski, il s’agit là d’un revenu important qui disparaît. « C’est sûr que ça va apporter ses défis financiers à la fin de la saison, souligne Jean-Michel Ryan, propriétaire de Mont Sutton. Mais on va continuer à travailler avec le gouvernement pour les mesures d’aide appropriées. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Jean-Michel Ryan

« Pour nos clients, ça va retarder leur apprentissage, mais je ne pense pas que ça augmentera le risque d’accident, poursuit M. Désourdy. Les cours leur permettaient de se perfectionner. »

Parmi les abonnés, il y aurait peu de skieurs sans expérience, ce qui ne fera pas grimper les risques d’incidents en raison de l’inexpérience, selon eux. Par ailleurs, le fait qu’il y a moins de monde sur les pentes a plutôt l’effet contraire.

« On est très satisfait et soulagé d’avoir la chance de rester ouvert, souligne M. Désourdy, interviewé pendant qu’il constatait l’avancement des travaux d’enneigement pendant une balade. Nos clients sont très heureux. Économiquement, ça ne sera pas une année facile, mais le fait d’être ouvert ça sauve les meubles. »

« On aimerait remercier les instances gouvernementales d’avoir permis aux stations de ski de rester ouvertes », renchérit M. Ryan. Il réitère que de skier, cette année, est un privilège et que, pour le conserver, il est nécessaire de suivre les mesures sanitaires dictées par la Santé publique.