Avec quatre des cinq adversaires devant être remplacés à moins de deux semaines d’avis, on ne pouvait s’attendre au gala de l’année au Cabaret du Casino de Montréal, jeudi. Mais Mathieu Germain et Zsolt Osadan ont fait ce qu’il fallait pour faire lever la foule et lui faire oublier le début de soirée en demi-teinte.

Germain (24-2-1, 9 K.-O.), aspirant no 10 au titre des super-légers de l’international Boxing Federation (IBF) et Osadan (26-2-1, 17 K.-O.) se sont livré un combat endiablé et très serré. Le Slovaque a montré de belles aptitudes défensives et a porté quelques bons coups, mais de façon générale, c’est Germain qui a mené la danse, plus actif et plus précis que son rival.

Le Montréalais a d’ailleurs obtenu la faveur des juges par décision unanime avec des pointages de 100-90, 99-91 et 98-92.

« Je suis content de ma performance de façon générale, mais ce n’est peut-être pas totalement l’impression que j’aurais aimé laisser, a dit Germain après le combat. Je savais qu’il allait me donner une bonne opposition. C’est un gars qui a eu une belle carrière amateur et qui a subi sa seule défaite en championnat d’Europe. […] Il sait boxer. »

Osadan n’a d’ailleurs pas à rougir de sa performance. Le Slovaque a été hargneux, ne reculant devant rien, se permettant même une touche d’arrogance.

Après trois rounds plutôt serrés, Germain a commencé à prendre clairement le dessus au quatrième. Deux belles combinaisons, dont une se terminant par un solide direct au visage, ont ponctué cet engagement.

Au cinquième, c’est en contre-attaque que Germain s’est signalé, alors qu’Osadan a lancé quelques bonnes attaques.

Germain a poursuivi sur cette lancée et dans les trois derniers rounds, la défense d’Osadan n’était plus aussi efficace. Germain a pu placer quelques coups en puissance, des coups qu’Osadan avait parés en début de combat, plus maintenant.

Germain n’a pas été en mesure de fermer les livres avant la fin du combat, mais c’est une performance sans faille qu’il a livrée face à un adversaire moins bien classé.

« Ça a été une adaptation : je devais affronter un boxeur droitier de 6 pi, mais c’est finalement un gaucher de 5 pi 7 po que j’ai affronté, a noté Germain. Je n’ai fait que trois sparrings contre des gauchers. Je me suis servi des premiers rounds pour en faire un autre. »

C’est le genre de combat que lorsque tu vas aller au niveau supérieur, tu as besoin de ce type d’adversaire-là. Il est entré dans le combat au fur et à mesure que ça avançait, il a trouvé ses repères et plus les rounds passaient, plus il était précis.

Stéphan Larouche, entraîneur

« Parfois, il a essayé d’en faire un peu trop. Il ne paraissait pas très bien dans ces moments-là. Mais au final, compte tenu de la situation avec les boxeurs mexicains, il s’est battu contre un vrai adversaire et je suis content de ce qu’il a fait. »

Veyre au volume

PHOTO RYAN REMIORZ, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Caroline Veyre

Caroline Veyre était la seule pugiliste de cette carte dont l’adversaire est demeurée la même depuis la signature du contrat. Ça n’a pas donné un combat plus serré pour autant.

Veyre (7-0) semblait seule dans le ring contre l’Argentine Agustina Marisa Belen Rojas (8-7). Largement favorisée par sa longue portée, la poids plume, médaillée d’or des Panaméricains de 2015 et représentante du Canada aux Jeux olympiques de Tokyo, a martelé Rojas de coups du premier au dernier son de cloche.

Avec des combinaisons vives et incisives, Veyre a imposé le rythme tout au long du combat. Si elle n’a pas encore trouvé la puissance pour stopper ses adversaires avant la limite, elle ne connaît pas de baisse d’énergie. Son volume de coups a été presque le même au huitième round qu’au premier.

Rojas a bien essayé de répliquer, mais Veyre s’est assurée de la garder à distance et l’Argentine n’a pratiquement jamais touché la Québécoise, qui a reçu des pointages de 80-72 de la part des trois juges.

Veyre sera de retour en action le 16 mai, toujours au Cabaret du Casino de Montréal, alors que Mazlum Akdeniz assurera la finale.

Soirée écourtée

Derek Pomerleau (7-0, 5 K.-O.) avait commencé de belle façon sa soirée de travail face à Milan Ganoska (5-3-3, 3 K.-O.). Le poids moyen était précis et ses combinaisons étaient incisives. Ses coups semblaient lourds. C’est d’ailleurs avec un jab à la tête, suivi d’un puissant crochet de la droite au corps, que Pomerleau a envoyé le Tchèque au tapis dès le premier round.

Ganoska s’est relevé avant la fin du compte et a montré beaucoup de combativité, mais Pomerleau a répondu coup pour coup aux assauts de son adversaire. Parfois même avec deux coups pour chacun de ceux de Ganoska.

En rentrant au coin, Ganoska a pointé son épaule gauche, semblant éprouver des ennuis, ennuis confirmés par son abandon quelques instants plus tard. Ganoska peinait d’ailleurs à bouger son bras quand est venu le temps de rencontrer le médecin de la RACJ.

Le poids moyen de Repentigny Kevin Menoche (8-1, 6 K.-O.) a affronté un adversaire résilient en Kristian Dzurnak (4-6-2, 2 K.-O.). Le Tchèque a visité le plancher cinq fois avant qu’Yvon Goulet décide qu’il valait mieux pour tout le monde de mettre fin à la soirée de travail de Dzurnak. Le K.-O. technique a officiellement été inscrit à 1 min 54 s du quatrième round.

En lever de rideau, Theothilus Owusu (3-0, 2 K.-O.) a été expéditif face à Marek Poncik (1-1-1, 1 K.-O.). Le super-léger, protégé des frères Howard et Otis Grant, a terrassé le Tchèque d’un violent crochet de gauche au plexus. Voyant qu’il n’allait pas reprendre son souffle à temps, l’arbitre Albert Padulo fils n’a eu d’autre choix que de stopper le combat après 44 secondes.