Les dirigeants de Groupe Yvon Michel ont eu chaud, jeudi, au Cabaret du Casino de Montréal. Pas que leurs boxeurs aient été en danger. C’est plutôt que les adversaires de remplacements n’ont pas livré la marchandise en sous-carte de Germain-Osadan.

GYM, comme Eye of the Tiger Management, a dû négocier avec la nouvelle règle imposée aux boxeurs mexicains, qui doivent maintenant détenir un visa pour entrer au pays. Le gala de jeudi devait opposer cinq Mexicains à des boxeurs locaux. GYM a réussi à trouver trois Tchèques et un Slovaque, mais a dû repousser un combat.

Dire que GYM sera tenté de chercher ailleurs qu’en République tchèque pour ses prochains galas tient de l’euphémisme.

Les trois premiers adversaires — Marek Poncik face à Theothilus Owusu ; Kristian Dzurnak contre Kevin Menoche ; ainsi que Milan Ganoska face à Derek Pomerleau — n’ont pas fait long feu.

Poncik a été stoppé en 44 secondes. Dzurnak est allé au tapis cinq fois en moins de quatre rounds. Ganoska a abandonné après un round, prétextant une blessure à l’épaule ou au bras gauche.

« Ça a été dur ; j’ai eu peur. Les trois premiers combats, c’était une catastrophe. Quand le troisième a décidé de s’en aller chez eux, je me suis dit : “Ça va mal”, a laissé tomber Bernard Barré, le vice-président, opérations et recrutement, de GYM. Heureusement, l’Argentine [Agustina Marisa Belen Rojas] et le boxeur de la Slovaquie [Zsolt Osadan] sont venus pour boxer. »

Ces victoires par décisions unanimes de Mathieu Germain (24-3-1, 9 K.-O.) et Caroline Veyre (7-0) sont effectivement venues sauver la mise et ont laissé une bonne impression sur la foule.

GYM pourra se reprendre dans trois semaines, dans un gala à l’affiche intéressante, avec notamment Kim Clavel, Marie-Pier Houle et de nouveau Pomerleau.

Germain sur la route ?

L’entraîneur de Germain, Stéphan Larouche, a laissé entendre que la suite de la carrière de son protégé pourrait bien se passer sur la route.

Après cette décision unanime face à un adversaire à la fiche avenante (26-1-1, 17 K.-O. avant le combat), Larouche, comme Germain, croient qu’il est maintenant temps d’aller voir ailleurs, au propre comme au figuré.

PHOTO RYAN REMIORZ, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mathieu Germain

« Le nom de Mathieu commence à sortir ; ça jase, a dit Larouche. On a nommé deux ou trois gars à la pesée, j’ai reçu un appel. Comme Mathieu avait ce combat, on a convenu de se rappeler après. Son nom circule de plus en plus. On espère qu’il aura cette opportunité.

« Quand tu boxes, tu as deux buts : devenir champion du monde ou avoir l’occasion de le devenir ; et faire de l’argent. On est presque rendus là. Le modèle d’affaires est difficile maintenant : on a de moins en moins de télévision, de moins en moins de nouveaux revenus. Peut-être que ça passe par des combats à l’extérieur. »

« [Osadan], c’était mon dernier step avant les gros combats, a indiqué Germain. Le téléphone va sonner, c’est sûr ; mon classement va monter. Appelez-moi, je veux me battre. Je peux vous donner mon numéro si vous voulez ! »

Veyre veut trois minutes

Veyre a lancé beaucoup de coups, comme à son habitude, dans son combat remporté aisément. En voilà une qui serait avantagée par des rounds de trois minutes.

« À la fin, j’ai donné tout ce que je pouvais au corps, mais elle avait un tronc solide et elle a tout pris, a-t-elle dit. Je voyais que ça fonctionnait, mais pas assez pour qu’elle pose le genou par terre. »

« Caroline, c’est une fille qui a beaucoup d’expérience et elle a rapidement pris le contrôle, a noté Barré. C’était un sens unique, mais l’Argentine tenait son bout.

« La puissance, c’est difficile à trouver. Chez les femmes, c’est moins fréquent et elles ne font que des rounds de deux minutes. Une fille comme Caroline aurait beaucoup plus de K. -O. sur trois minutes. C’est une niaiserie, cette histoire-là, et on sait que ça s’en vient. À ce moment-là, elle aura le temps pour épuiser ses adversaires.

« À deux minutes, c’est pratiquement un sprint au lieu d’être un marathon. Quand ça va tomber à trois minutes, une fille comme Caroline Veyre va en “knocker” des adversaires. »