La pesée ne s’est pas passée sans heurt pour l’Espagnole d’origine marocaine Fara El Bousairi, qui doit affronter la Québécoise Kim Clavel ce jeudi, au Cabaret du Casino de Montréal.

El Bousairi (8-3, 3  K.-O.) a fait osciller le pèse-personne à 111,4 livres, alors que la limite du combat avait été fixée à 110 livres par les deux clans. Clavel (17-2, 3 K.-O.) a affiché un poids de 109,8 livres.

La Québécoise se bat habituellement chez les mi-mouches, à 108 livres. Au moment de quitter le pèse-personne, elle a lancé : « Comme une vraie pro ! »

« On est une vraie équipe de professionnels. J’ai travaillé fort et ça a bien été pour faire le poids, a-t-elle dit en mêlée de presse. J’ai tout fait ce qu’il faut pour arriver ici dans les règles de l’art.

« C’était un petit jab lancé avant le combat », a-t-elle ajouté plus tard au sujet de sa remarque sur scène.

« C’est un problème de communications entre l’apparieur, leur gérant et nous, s’est défendu l’entraîneur et interprète d’El Bousairi, David Quinonero Noguera. Nous nous sommes préparés pour un combat à 112 livres. »

Il a rapidement fait savoir qu’il ne comptait pas verser la pénalité de 20 % de la bourse à Clavel, comme le précisent les contrats. La réplique d’Yvon Michel a été sans équivoque.

« Les contrats ont été signés par la boxeuse et son gérant à un poids de 110 livres et ils vont payer », a souligné le président de Groupe Yvon Michel.

« C’est leur responsabilité, a ajouté Danielle Bouchard, l’entraîneuse de Clavel. Notre concentration s’est fixée non pas sur le poids de l’adversaire, mais sur [notre] préparation. On savait que c’est une fille plus lourde. Qu’elle arrive ici plus lourde, ce n’est aucunement une surprise pour nous. »

Pas la meilleure…

Frondeuse, l’Espagnole a promis « une guerre » face à une adversaire « qui n’est pas la meilleure » qu’elle ait affrontée.

« Elle pourrait essayer de faire une guerre ; je ne m’abaisserai pas à son niveau, a répliqué Clavel. Je vais garder mon plan de match, ma boxe, ma qualité technique. Je pense que la technique va gagner [ce jeudi].

« En disant [qu’elle a affronté de meilleures boxeuses], ça démontre que ses connaissances sont moindres, a ajouté Clavel. J’ai affronté les meilleures au monde en [Yesica] Plata et [Evelin] Bermudez en neuf mois dans la dernière année. Ce qu’ils disent, ça les regarde. Je me concentre sur ma performance. »

Le reste de cette pesée pour le gala de cinq combats s’est passé sans anicroche, bien que Marisa Joanna Portillo (20-18-3, 4 K.-O.), adversaire de Marie-Pier Houle (9-1-1, 2 K.-O.) en demi-finale, ait dû s’y reprendre à deux fois afin de respecter la limite de 140 livres.

Quelques minutes avant de monter officiellement sur le pèse-personne, elle a testé son poids en sous-vêtements et nue, le regard inquiet de ce qu’elle voyait sur l’affichage. Finalement, elle a pu inscrire un poids officiel de 140 livres, contre 138,4 pour Houle.

Derek Pomerleau (7-0, 5 K.-O.), Theo Owusu (3-0, 2 K.-O.) ainsi que Reid Twohey, à ses débuts professionnels, seront aussi de la partie. Les billets sont tous écoulés, mais le combat est offert sur GymBoxe. tv.

Un grand nom se joint à GYM

Yvon Michel a parlé la semaine dernière de reconstruction. Il a ajouté un important jalon à son équipe mercredi. Le promoteur montréalais a annoncé l’arrivée du champion canadien des poids lourds Alexis Barrière.

« Une reconstruction, ça veut dire bien des choses », a noté Barrière, dont la carrière sera gérée par son père, Yvan.

« Dans tous les camps professionnels que j’ai faits – je suis allé avec Filip Hrgovic en Arizona et Tyson Fury ensuite –, les gens qui me parlaient en bien d’Yvon, je n’en revenais pas. Ils avaient tellement de respect pour lui. L’équipe de Matchroom [de Fury] connaissait Yvon. C’est là que j’ai vu à quel point Yvon avait du poids non seulement au Québec, mais à l’international. »

J’aspire à une carrière internationale et je pense qu’Yvon est le mieux placé ici pour me guider là-dedans.

Alexis Barrière

Bien que le contrat formel n’ait pas encore été finalisé, les deux parties « se sont entendues sur les structures générales qui vont régir cette entente qui sera ficelée dans les prochains mois ».

Barrière (11-0, 9 K.-O.) n’a pas livré de combat professionnel depuis sa victoire par K.-O. technique contre le Mexicain Guillermo Casas (11-4-1, 6 K. O.) au premier round, le 13 octobre 2023. Il a aussi pris part au processus de qualification pour les Jeux olympiques de Paris, mais n’est pas parvenu à se qualifier après s’être incliné à son dernier tournoi en Italie le mois dernier.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Alexis Barrière

Barrière aurait pu tenter une dernière fois sa chance dans un tournoi qui sera présenté en Thaïlande, mais il a décidé d’abandonner son rêve olympique pour se consacrer à sa carrière professionnelle.

Barrière comptera maintenant dans son coin un entraîneur de réputation internationale en Sugar Hill Steward, qu’il a grandement impressionné quand il a été invité au camp d’entraînement de Fury en vue de son combat (reporté) contre Oleksandr Usyk.

Le pugiliste de Saint-Jean-sur-Richelieu retournera d’ailleurs en camp d’entraînement dès jeudi avec l’équipe du Britannique qui livrera un combat d’unification pour les quatre ceintures des lourds le 18 mai prochain, à Riyad, en Arabie saoudite.

Marc-André Gauthier, entraîneur de Barrière depuis les rangs amateurs, deviendra l’adjoint de Steward lors des combats et des camps d’entraînement.

Steward a longuement vanté les qualités de Barrière en conférence de presse mercredi, assurant qu’il voit en lui le potentiel d’un futur champion du monde. Quand on sait le peu de boxeurs acceptés par le propriétaire du réputé Kronk Gym de Detroit, on ne peut que se fier aux paroles de Steward.

GYM devrait annoncer dans les prochaines semaines la date du premier combat de son nouveau poulain.