Les Bruins n’ont pas manqué de nous épater ces dernières années. Malgré les départs de leurs vedettes Zdeno Chara, Tuukka Rask, Patrice Bergeron, David Krejci et Torey Krug, ils ont su se régénérer et viennent de connaître des saisons de 135 et 109 points en saison régulière.

Mais une autre élimination hâtive ce printemps, encore aux mains des Panthers de la Floride, mais cette fois au second tour, forcera la direction à prendre des mesures importantes pour améliorer l’équipe.

Les Bruins n’ont pas franchi le second tour éliminatoire depuis leur participation à la finale de la Coupe Stanley en 2019. David Pastrnak, Charlie McAvoy, Jeremy Swayman et Brandon Carlo sont encore dans la force de l’âge, mais le capitaine Brad Marchand vient d’avoir 36 ans.

Il n’y a évidemment pas panique en la demeure, mais Boston a terminé au douzième rang sur seize équipes en séries éliminatoires au chapitre des buts marqués, avec une moyenne de 2,38. Leur taux d’efficacité en supériorité numérique n’était pas vilain à 21,2 %, mais loin des clubs de tête à ce chapitre.

Les Bruins ont été plus opportunistes en saison régulière avec une moyenne de 3,21 buts marqués par rencontre, pour le quatorzième rang au classement général. Mais ils ne pourront aspirer à la Coupe Stanley avec Morgan Geekie comme premier centre et Charlie Coyle derrière lui. Avant d’obtenir 39 points cet hiver, Geekie n’avait jamais amassé plus de 28 points dans une saison.

Boston doit ses succès à son jeu collectif. On travaille en meute. On obstrue la zone neutre et quand l’adversaire parvient à pénétrer sa zone, on se replie en groupe et on profite de la moindre faiblesse pour contre-attaquer rapidement… en meute. On devrait les appeler les loups, pas les ours. Cette façon exemplaire de jouer a ses limites. Surtout quand on compte le nombre de joueurs surdoués sur les doigts d’une seule main. Hypothèque-t-elle le groupe une fois les séries éliminatoires arrivées ? Voyons si la direction arrive à cette conclusion.

Le PDG Charlie Jacobs, le président Cam Neely, le DG Don Sweeney et l’entraîneur en chef Jim Montgomery présenteront leurs conclusions aux médias mercredi après-midi. Sweeney a eu le temps de révéler vendredi après l’élimination de son équipe qu’il était satisfait de la saison, compte tenu des changements à sa formation l’été précédent avec les départs de Bergeron et Krejci, mais qu’il fallait désormais passer à la deuxième étape du plan.

Les Bruins ont de jeunes candidats intéressants à l’attaque. Le centre Matthew Poitras, choix de deuxième tour en 2022, a surpris en méritant un poste à seulement 19 ans. Il a néanmoins été prêté à l’équipe canadienne junior pour le Championnat du monde et il a vu sa saison prendre fin en raison d’une blessure à l’épaule. Le choix de premier tour de 2021, Fabian Lysell, 21 ans, a amassé 50 points en 56 matchs avec le club-école de Providence. Il s’agit néanmoins d’un autre attaquant de moins de six pieds, comme Poitras.

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Jake DeBrusk

Après une saison modeste de 40 points, Jake DeBrusk était le meilleur compteur des Bruins en séries avec 11 points en 13 matchs. Mais il aura droit à l’autonomie complète à compter du 1er juillet. DeBrusk souhaite demeurer à Boston et les Bruins aimeraient le garder, mais Sweeney préférera le perdre que de le surpayer. Les vétérans James Van Riemsdyk et Patrick Maroon ont probablement disputé leur dernier match avec les Bruins.

Sweeney peut se tourner vers le marché des joueurs autonomes sans compensations. Elias Lindholm, aucun lien de parenté avec le défenseur des Bruins, Hampus, a retrouvé sa superbe au second tour contre les Oilers. Cet attaquant obtenu par les Canucks cet hiver moyennant un choix de premier tour et des espoirs constituerait une solution au centre. Steven Stamkos et Sam Reinhart auront aussi droit à l’autonomie, mais il serait étonnant de les voir quitter leurs équipes floridiennes respectives.

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Linus Ullmark

Le directeur général des Bruins possède néanmoins un atout de taille pour une transaction potentielle : le gardien Linus Ullmark, l’un des meilleurs de sa profession. Jeremy Swayman a pris l’ascendant en séries et on ne partagera vraisemblablement plus le filet comme par le passé à compter de la prochaine saison.

Ullmark, 30 ans, le gagnant du trophée Vézina remis au gardien par excellence en 2022-2023, a néanmoins une clause partielle de non-échange. Il peut soumettre une liste de seize clubs pour lesquels il ne voudra pas être échangé. Il lui reste une année de contrat à un salaire annuel de 5 millions.

Les équipes de tête à la recherche d’un gardien ne manquent pas : Colorado, Los Angeles, Toronto, Edmonton. D’autres comme Columbus, Detroit et New Jersey voudront un gardien de qualité s’ils veulent progresser.

Boston a encore une solide défense avec McAvoy, Hampus Lindholm, Brandon Carlo et l’émergence du jeune Mason Lohrei.

Il s’agira d’une ou deux décisions avisées pour permettre à cette équipe de rêver à une autre saison remplie de succès et une progression en séries. Et les Bruins nous ont habitués aux décisions avisées…

Les Oilers rendent service au CH

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Ryan Nugent-Hopkins, Zach Hyman, Leon Draisaitl, Evan Bouchard et Connor McDavid

Il ne s’agit pas d’une progression énorme, mais la victoire des Oilers, lundi soir aux dépens des Canucks, permet au Canadien de progresser d’un rang au classement en fin de premier tour du repêchage de 2024. Montréal repêchera 26e avec le choix obtenu des Jets de Winnipeg pour Sean Monahan.

Les quatre équipes dans le carré d’as obtiennent de facto les derniers choix au repêchage, entre le 29e et le 32rang, selon les résultats finaux. Les Oilers ont terminé derrière les Jets au classement général, mais les Canucks, en vertu de leur premier rang dans la section Pacifique, étaient mieux positionnés que Winnipeg.

Avec son élimination, Vancouver glisse donc au 27rang et permet à Winnipeg de grimper d’un rang. Si les Canucks avaient gagné, on leur aurait alloué l’un des quatre derniers choix et Edmonton aurait obtenu un choix après Winnipeg.

Ces trois équipes n’ont désormais plus leurs choix au repêchage de toute façon. Le 28choix au total des Canucks appartient aux Flames de Calgary (Elias Lindholm) et celui des Oilers aux Ducks d’Anaheim (Adam Henrique, Sam Carrick).

Les Sénateurs repêcheront au 25rang, devant le CH, avec le choix des Bruins. Boston avait cédé son choix de premier tour en 2024 pour Tyler Bertuzzi des Red Wings en 2023. Detroit a refilé ce choix à Ottawa pour Alex DeBrincat.

Les Sénateurs ont donc sacrifié un septième choix au total, un choix de début de deuxième tour en 2022 (39e au total) et de troisième tour en 2024 pour une seule année (modeste) de DeBrincat, un 25choix au total et un choix de quatrième tour en 2024…