Le métier de gardien peut être cruel. Vous pouvez sauver les nombreuses erreurs de votre équipe, lui permettre de se battre encore dans un sixième match en raison de vos arrêts héroïques depuis le début de la série, mais une erreur, une seule, peut tout faire basculer.

Difficile de blâmer Jeremy Swayman pour l’élimination des Bruins de Boston vendredi soir. Mais ce but accordé au défenseur Gustav Forsling avec 1:33 à jouer en troisième période, pour briser l’égalité de 1-1, n’aurait jamais dû le battre.

Impérial pendant tout le match, pendant presque tous les matchs éliminatoires jusqu’ici, Swayman dit ne pas avoir vu Forsling décocher son lancer. Il s’en voulait davantage sur le retour, accordé sur un tir de routine dans les secondes précédentes.

Swayman était inconsolable après la rencontre. Personne, évidemment, ne pouvait le blâmer dans son vestiaire. Ni parmi les spectateurs du TD Garden de Boston d’ailleurs, qui ont scandé son nom après la défaite, pour les précieux services rendus.

PHOTO BOB DECHIARA, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Anton Lundell (15) célèbre avec Matthew Tkachuk (19) après avoir marqué un but en deuxième période.

Son vis-à-vis, Sergei Bobrovsky, a été beaucoup plus échevelé. Mais il a réalisé les arrêts opportuns. Il a aussi été sauvé par Aleksander Barkov tard en troisième. Le capitaine des Panthers a bloqué un tir sur réception de David Pastrnak avec une main. Il a raté quelques présences par la suite pour chasser la douleur. Son intervention inespérée a sans doute évité la présentation d’un septième match. La rondelle semblait se diriger au fond du filet des Panthers. Barkov n’a pas hérité de la réputation de joueur exceptionnellement complet pour rien.

Manque d’attaque

Swayman n’aurait pas été placé dans cette situation cruelle avec une meilleure contribution offensive de son équipe. Les Bruins étaient limités à deux buts ou moins pour un cinquième match d’affilée, pour la huitième fois en neuf rencontres, pour la neuvième fois en treize matchs éliminatoires ce printemps. « On ne peut pas toujours gagner 2-1 », a déclaré Jim Montgomery avec justesse après la rencontre.

Le système de jeu des Bruins a montré ses limites en séries. Son manque de talent offensif aussi.

Après Jake DeBrusk, qui jouait en dépit d’une fracture à la main, Brad Marchand et David Pastrnak, personne n’a obtenu plus de 6 points en 13 matchs. Seulement cinq attaquants ont marqué plus d’un but en séries. Les Panthers en comptaient 10.

Boston a terminé au 12rang sur 16 clubs en séries pour les buts marqués par match, avec une moyenne de 2,38, malgré un taux d’efficacité de 21,2 % en supériorité numérique. L’équipe s’est classée troisième au chapitre des buts accordés. Les défenses ne gagnent pas toujours les championnats…

Les Panthers accèdent au carré d’as pour la deuxième saison consécutive. Ils affronteront les Rangers de New York, tombeurs des Hurricanes de la Caroline. Ils tenteront d’atteindre la finale de la Coupe Stanley pour le deuxième printemps de suite.

Contrairement à l’an dernier, ils ne constituent plus une équipe Cendrillon, mais l’un des clubs les plus puissants de la LNH. Les Bruins en ont fait les frais.