On cherche toujours à imiter les meilleurs. Ainsi, les succès des Stars de Dallas et des Bruins de Boston donnent des munitions aux gestionnaires qui cherchent à éviter une douloureuse reconstruction.

Les Flames ont un point en commun avec les Stars d’il y a quelques années. Des joueurs offensifs en déclin grassement payés et difficiles à échanger.

Dallas a conservé Tyler Seguin et Jamie Benn, mais en repêchant de façon extraordinaire au fil des ans, l’équipe a pu remonter au sommet sans abattre les fondations. Seguin et Benn y ont toujours un rôle, mais secondaire, et on peut respecter le plafond salarial parce que plusieurs jeunes joueurs déjà dominants ne coûtent pas encore trop cher.

Roope Hintz, Jason Robertson, Wyatt Johnston, Miro Heiskanen, Thomas Harley et Jake Oettinger ont désormais pris les rênes de cette équipe, même si le groupe de vétérans est constitué de leaders forts.

Les Flames ont très peu de relève et sont pris avec deux trentenaires, Jonathan Huberdeau et Nazem Kadri, surpayés pour longtemps. Les Stars représentent le rêve auquel Calgary peut s’accrocher.

« Prenez le modèle de Dallas, a lancé le DG Craig Conroy lors de son bilan de fin de saison, il y a quelques jours. C’est une réinitialisation. Ils ont fait des choix au repêchage, acquis des joueurs, ajouté quelques vétérans et ils sont désormais en position de gagner en très peu de temps. Tu ne veux pas perdre par dix buts chaque soir. Est-ce que tu t’améliores nécessairement ? Certaines formations tentent encore de s’en sortir après sept, huit, neuf ans. On veut avancer le plus vite possible. »

Conroy peut rêver aux Stars. Mais ceux-ci sont inimitables, ou presque. Personne ne repêche mieux. La cuvée 2017 a transformé cette organisation. En trois choix, Miro Heiskanen, 3e au total, Jake Oettinger, 26e au total, et Jason Robertson, 39e, ils ont trouvé un défenseur numéro un (Heiskanen), un gardien numéro un (Oettinger), et leur meilleur compteur, Robertson, 80 points cette saison, 109 l’année précédente. Il s’agit de l’une des grandes cuvées de l’histoire.

PHOTO JOE CAMPOREALE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Miro Heiskanen et Thomas Harley

Roope Hintz, trois saisons consécutives de 30 buts ou plus, 65 points cette année, 75 l’an dernier, demeure leur centre numéro un : repêché au 49e rang en 2015. Wyatt Johnston, employé au centre du troisième trio, vient de réussir une saison de 65 points, 32 buts, à seulement 20 ans : repêché au 23rang en 2021.

Le défenseur Thomas Harley, 22 ans, 6 pieds 4 pouces et 206 livres, a éclos cet hiver avec 47 points, dont 15 buts, une fiche de +28 et un temps d’utilisation de 21 : 01, deuxième à ce chapitre chez les Stars derrière Heiskanen : repêché au 18e rang en 2019. Logan Stankoven s’est immiscé au sein du troisième trio en fin de saison, en amassant 14 points en 24 matchs. Il a obtenu une aide lundi soir lors du premier match de séries, perdu aux mains de Vegas. Il a dominé dans la Ligue américaine cet hiver avec 57 points en 47 matchs : repêché au 47rang en 2021.

Six jeunes piliers (on se garde encore une gêne dans le cas de Stankoven), un seul, Heiskanen, repêché parmi les quinze premiers. Il faut quand même le faire…

Tod Button, le frère de Craig, ancien DG des Flames devenu analyste, dirige le département du recrutement de l’équipe depuis 2011. Mais on ne le confondra pas avec Joe McDonnell, le grand manitou des Stars depuis onze ans.

Rasmus Andersson a représenté un coup de maître au deuxième tour en 2015. Button a frappé dans le mille avec Matthew Tkachuk au sixième rang en 2016. Le premier choix de 2017, Juuso Valimaki, est devenu un défenseur décent, mais modeste, chez les Coyotes, après avoir été réclamé au ballottage, mais il a été repêché avant Oettinger et Robertson.

Calgary n’a pas eu de choix dans les trois premiers tours en 2018, ni repêché dans le top 20 lors des deux années suivantes. On verra si Jakob Pelletier, 23 ans, 26choix au total en 2019, a un avenir dans la LNH. Les blessures n’ont pas aidé cette année. Le premier choix de 2020, Connor Zary, 22 ans, 24choix au total, a commencé la saison en lion, l’a terminée en mouton. Il a obtenu 34 points en 63 matchs.

Matt Coronato, un attaquant de 5 pieds 10 pouces et 183 livres, a été repêché au 13rang en 2021. À 21 ans, il a obtenu un point par match dans la Ligue américaine et neuf points en 34 matchs dans la LNH. Cette année-là, les Stars ont choisi Wyatt Johnston dix rangs plus loin.

Calgary a repêché l’ailier Samuel Honzek au 16rang l’été dernier. À 19 ans, il n’a pas obtenu un point par match avec les Giants de Vancouver dans la Ligue junior de l’Ouest. Il a raté les deux premiers mois de la saison en raison d’une blessure, a connu un bon Championnat mondial junior, mais a peiné à son retour dans l’Ouest. L’avenir nous dira s’il a constitué un meilleur choix que Gabriel Perreault, Quentin Musty, Bradly Nadeau, Gavin Bradley et Jacob Fowler, entre autres.

Conroy fait du bon travail depuis son arrivée. Pour Tyler Toffoli, à un an de son autonomie complète l’été dernier, il a obtenu Yegor Sharangovich, 25 ans, 59 points, dont 31 buts, cette saison. Acquis avec un choix de premier tour et deux espoirs pour Elias Lindholm, Andrei Kuzmenko, 28 ans, a obtenu 25 points en 29 matchs avec les Flames.

PHOTO DAVID GONZALES, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Andrei Kuzmenko, Jonathan Huberdeau et Yegor Sharangovich

Calgary détient le neuvième choix au total cet été, à moins que la loterie n’en décide autrement, le choix de fin de premier tour des Canucks, deux choix de deuxième tour, un deuxième choix de troisième tour si Vancouver accède au carré d’as.

Si les Flames sont assez mauvais l’an prochain pour terminer dans le troisième tiers des équipes de la LNH et détenir un choix dans le top 10, ils pourront le conserver et céder au Canadien le choix des Panthers qu’ils ont en main. Être positionné entre le 11e et le 21rang en 2025 ferait mal puisqu’ils repêcheraient sans doute en fin de premier tour avec le choix des Panthers, dont la puissance ne risque pas de diminuer.

On souhaite du succès aux Flames, mais n’imite pas Dallas qui veut, surtout avec les résultats au repêchage de Calgary depuis une quinzaine d’années.

Ruff de retour à Buffalo

PHOTO BEN MCKEOWN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Lindy Ruff

Ainsi donc, les Sabres s’en remettent à un vieux de la vieille, Lindy Ruff, pour relancer leur jeune formation. Ruff a dirigé les Sabres de 1997 à 2013. La longue disette de treize ans sans participer aux séries éliminatoires a commencé avec lui, en 2011-2012.

On le croyait un peu trop de la vieille école pour diriger une jeune formation comme celle des Devils. Il a raté les séries avec eux en 2021 et 2022, mais a connu une année surprenante l’an dernier avec une saison de 112 points et une victoire au premier tour éliminatoire, avant de s’écraser à nouveau cet hiver.

On verra bien les résultats à Buffalo, mais une chose est sûre, la récréation est terminée là-bas.