L’étau se resserre sur les Penguins de Pittsburgh.

Une troisième défaite consécutive, lundi, une deuxième aux mains de leurs rivaux directs, les Islanders de New York, les place dans une situation délicate au classement.

Les Penguins sont désormais devancés par les Islanders et les Panthers de la Floride pour les deux dernières places donnant accès aux séries éliminatoires.

Mais ces deux équipes ne constituent pas nécessairement les principales menaces des Penguins. Pittsburgh se retrouve à seulement deux points des Islanders et à un point des Panthers avec toutefois quatre matchs de plus à disputer.

La véritable menace se situe dans le rétroviseur. Deux équipes en ascension, les Sabres de Buffalo et les Red Wings de Detroit, s’approchent lentement, mais sûrement. Elles sont toutes deux à seulement trois points des Penguins, mais Buffalo a deux matchs en main et Detroit en a un.

L’éternel rival des Penguins, les Capitals de Washington, ont un point de retard, mais avec deux matchs de moins à jouer. Le géant, sans sa star Alex Ovechkin, n’est pas très loin de l’agonie.

Si l’on se fiait uniquement aux taux de succès en fonction du nombre de matchs disputés, les Penguins seraient des séries, par un poil devant Buffalo et Detroit.

Mais pour le confrère Josh Yoe, affecté à la couverture de l’équipe pour le site theathletic.com, le nombre de points au classement fait foi de tout, et Pittsburgh, ce matin, n’est pas dans le portrait.

« Les Penguins n’ont jamais été placés dans une situation aussi vulnérable dans l’ère Crosby, écrit-il. Crosby était une recrue de 18 ans, Malkin se trouvait toujours en Russie et Tristan Jarry avait 10 ans la dernière fois où l’équipe était écartée du portrait aussi tard en saison. Leur séquence de participations consécutives en séries, qui remonte à 2007, est menacée. Cette équipe n’est pas très bonne. Elle trouve des façons de perdre et le directeur général ne prend pas de décisions pour l’améliorer. »

Le président Brian Burke et le directeur général Ron Hextall se trouvent dans une situation intenable à l’approche de la date limite des transactions, le 3 mars.

On a voulu l’été dernier donner une chance supplémentaire à ce vénérable noyau de remporter à nouveau la Coupe Stanley en offrant des prolongations de contrat de quatre ans pour 24,4 millions à Evgeni Malkin, 36 ans, et de six ans pour 36,6 millions à Kris Letang, 35 ans.

Il aurait fallu beaucoup de courage de la part d’un gestionnaire pour regarder Crosby dans les yeux et lui annoncer le départ de Letang et Malkin et le début d’une reconstruction.

Pour assurer une certaine cohésion avec les décisions initiales, on offrait des prolongations de contrat de six ans à Rickard Rakell, 29 ans, de six ans à Bryan Rust, 30 ans, et on acquérait Jeff Petry, 35 ans, avec son contrat encore valide pour trois ans à 6,2 millions par saison.

Mais en agissant ainsi, on pressait encore davantage le citron. C’était jouer à quitte ou double. La décision peut se défendre, mais elle comporte un énorme risque.

Que faire pour améliorer l’équipe alors que Ron Hextall semble déjà avoir utilisé toutes ses cartouches ? Mettre encore davantage en péril l’avenir de l’équipe alors qu’on a repêché seulement deux fois en première ronde lors des huit dernières cuvées et qu’on a déjà échangé plusieurs de ses rares espoirs pour les Jason Zucker de ce monde ?

Burke et Hextall ne peuvent plus y faire grand-chose, sinon espérer. Ils peuvent difficilement céder un autre choix de première ronde. Hextall a déjà annoncé son intention d’y renoncer.

Il a néanmoins confié lundi au collègue Pierre Lebrun sa volonté d’ajouter un peu de profondeur à l’attaque, sans toutefois payer un prix exorbitant pour un joueur de location.

Le retour au jeu du gardien Tristan Jarry, absent depuis un mois, sème de l’espoir. Il connaissait une bonne saison avec une fiche de 16-6-5, une moyenne de 2,67 et un taux d’arrêts de.920. En son absence, Casey DeSmith a été au mieux ordinaire.

Jarry a été solide pendant deux périodes, lundi, avant d’accorder un affreux but à Bo Horvat à un moment inopportun.

Même s’il ne peut porter cette équipe seul sur ses épaules, Sidney Crosby, vivra sans doute ces prochaines semaines l’une des missions les plus délicates de sa carrière. Mais qui osera parier contre lui ?

Erik Karlsson à tout prix à Edmonton ?

Jim Matheson, vétéran chroniqueur au quotidien Edmonton Journal, a vécu les années de gloire des Oilers dans les années quatre-vingt. Matheson a profité d’une visite de l’ancienne légende Paul Coffey sur la tribune de la presse récemment pour rappeler à quel point les Gretzky, Messier, Anderson et Kurri étaient nourris par un défenseur de la trempe de Coffey.

Notre homme n’en démord pas, le DG Ken Holland doit remuer ciel et terre pour acquérir Erik Karlsson des Sharks de San Jose, dont c’est la meilleure saison en carrière à 32 ans avec 76 points en 58 matchs.

Matheson estime que les jeux sont ouverts dans l’Ouest et que les Oilers doivent solidifier leur défense, avec Brett Kulak et Cody Ceci au sein d’une deuxième paire et le jeune Evan Bouchard qui en arrache.

Il s’agit d’une décision lourde de conséquences. Karlsson touchera 11,5 $ annuellement pour encore quatre saisons après celle-ci. L’insérer dans la formation pour ce printemps et l’an prochain, peut-être, mais pour quatre ans au total ?

Il n’y avait pas de plafond salarial à l’époque de Coffey. Et celui-ci a quitté les Oilers pour les Penguins à 26 ans, rappelons-le. Voyons ce que Holland décidera…

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