Un des plaisirs du sport, ce sont les classements, et les débats qui suivent.

Wayne Gretzky ou Mario Lemieux ?

Michael Jordan ou LeBron James ?

Roger Federer, Rafael Nadal ou Novak Djokovic ?

Or, chez les femmes au tennis, il n’y a pas photo. Serena Williams, qui pourrait disputer ce lundi soir aux Internationaux des États-Unis le dernier match de sa carrière en simple, est la meilleure joueuse de l’histoire. Point.

Steffi Graf ? Oui, elle fut dominante. Une abonnée aux finales des tournois du Grand Chelem. Sauf que ses succès furent concentrés sur une période beaucoup plus courte que ceux de Williams.

Margaret Court ? C’est vrai, elle a gagné un tournoi du Grand Chelem de plus que Williams. Mais le tennis, à l’époque, était moins compétitif. Surtout chez les femmes.

Lorsque Margaret Court a remporté son premier tournoi du Grand Chelem, en Australie en 1960, le tableau principal était constitué d’une Britannique, d’une Brésilienne et… de 30 Australiennes.

« Je ne veux pas manquer de respect à Margaret Court, mais c’était une autre époque », a commenté l’entraîneur de Serena Williams, Patrick Mouratoglou, l’an dernier. « À l’époque, les trois quarts des joueuses ne se rendaient même pas en Australie, où le tennis était un sport amateur. »

Et Williams, elle, à quel point a-t-elle dominé son sport ? Je vous ai préparé un joli bouquet de ses statistiques. J’ai conservé seulement les plus incroyables, insolites et inutiles. Avertissement : votre cerveau pourrait exploser !

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Sa carrière s’étend sur quatre décennies. Son premier tournoi professionnel ? C’était pendant la semaine du référendum de 1995… à Québec. Les Nordiques venaient tout juste de partir pour le Colorado.

Combien de joueurs de 1995 évoluent encore dans la LNH ? Aucun.

Du baseball majeur ? Aucun.

De la NBA ? Aucun.

De la NFL ? Aucun.

Quatre ans plus tard, en septembre 1999, Williams gagnait son premier tournoi du Grand Chelem — les Internationaux des États-Unis. Les deux finalistes du tournoi l’année dernière, Emma Raducanu et Leylah Fernandez, n’étaient pas encore nées.

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Serena Williams a passé 319 semaines au premier rang du classement mondial en simple. Un très long règne. Plus long que ceux de François Legault, Philippe Couillard, Pauline Marois, Bernard Landry, Lucien Bouchard, Jacques Parizeau, Daniel Johnson père, Daniel Johnson fils, Pierre Marc Johnson, Jean-Jacques Bertrand et Jean Lesage comme premiers ministres du Québec.

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Serena Williams a gagné 73 tournois au cours de sa carrière. C’est un de plus que toutes les joueuses du top 10 actuel RÉUNIES !

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Le tournoi de prédilection de Serena Williams, c’est Wimbledon. Elle a atteint la finale 11 fois. Aucune joueuse, parmi les 20 meilleures au monde actuellement, ne s’est qualifiée plus de 10 fois pour le tournoi londonien.

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Restons dans la thématique du Grand Chelem. Un chiffre franchement renversant, c’est le nombre de tournois majeurs que Serena Williams a remportés après son 30e anniversaire.

PHOTO DAVID VINCENT, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Serena Williams, en 2013, après sa victoire en finale à Roland-Garros

Quatre ? Vous gelez.

Six ? Montez.

Huit ? Encore plus.

La bonne réponse : 10. Aucune joueuse active, peu importe son âge, n’en a gagné plus de quatre.

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Sa meilleure partie à vie ? Il y a plusieurs bonnes candidates. Notamment son 6-0, 6-0 face à Carla Suárez Navarro en quarts de finale des Internationaux des États-Unis, en 2013. La première manche a duré 19 minutes. La deuxième, 33. L’Espagnole n’a même pas gagné 20 échanges dans toute la partie.

Une autre prestation remarquable : une victoire relativement serrée de 6-3, 7-6 face à Victoria Azarenka, deuxième favorite à Wimbledon, en 2012. Cette journée-là, Williams a réussi 24 as – un record du tournoi, et l’équivalent d’une manche complète !

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Une joueuse qui aurait préféré ne jamais affronter Serena Williams ? Maria Sharapova. Oui, la Russe a déjà vaincu l’Américaine. Deux fois, même. Mais elle a surtout perdu tous leurs affrontements (19) entre 2005 et 2019.

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Enfin, ma statistique préférée. Celle qui m’a cloué au lit pendant trois jours avec une migraine intraitable. Serena Williams est une athlète olympique accomplie. Elle a gagné non pas une, pas deux, pas trois, mais quatre médailles d’or aux Jeux olympiques. Soit plus que le Pakistan (220 millions d’habitants), le Nigeria (206 millions), le Bangladesh (164 millions), les Philippines (109 millions), le Viêtnam (97 millions) et 72 autres pays — dans toute l’histoire des Jeux !

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Serena Williams, médaillée d’or aux Jeux olympiques de Londres, en 2012

Encore ! Encore ! Encore !

OK, OK. Une petite dernière avant de ranger le bol de Capitaine Crounche.

Au baseball, les Athletics d’Oakland connaissent une saison misérable. Loin, loin, très loin de la tête de leur division. N’ayant plus rien à gagner, ils ont tout simplement décidé de congédier leurs plus hauts salariés, si bien qu’il ne reste aujourd’hui que trois joueurs millionnaires.

En fait, si on additionne les salaires de tous les joueurs de l’édition actuelle (moins les blessés), on arrive à un total de 22 millions. C’est une masse salariale moins élevée que celle de l’équipe en 1991, et je n’ai même pas ajusté les dollars pour tenir compte de l’inflation.

PHOTO GODOFREDO A. VÁSQUEZ, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Nick Allen et Jonah Bride, des Athletics d’Oakland

Encore mieux ?

Les quatre joueurs qui ont reçu le plus d’argent des Athletics d’Oakland, cette saison, sont Stephen Piscotty, Elvis Andrus, Frankie Montas et Trevor Rosenthal. Les deux premiers, congédiés, sont chez eux. Le troisième joue maintenant pour les Yankees de New York. Et Rosenthal ?

Il n’a pas joué depuis deux ans !