Était-ce dû à la canicule hâtive ? À la pollinisation ? À l’éclipse lunaire ? Parce qu’il y avait manifestement quelque chose dans l’air, ces derniers jours. Sinon, comment expliquer qu’un club de baseball ait gagné un match sans réussir un seul coup sûr ou qu’un joueur ait fait ses débuts comme lanceur à sa 2988e partie dans les majeures ?

Cette semaine folle, folle, folle fut riche en statistiques insolites, inutiles et incroyables. Amis lecteurs, préparez-vous, votre cerveau explosera d’ici trois minutes !

Première escale : Dallas. Deux équipes locales, les Stars (LNH) et les Mavericks (NBA), disputaient dimanche soir un septième match éliminatoire en même temps. Combien de fois auparavant, en Amérique du Nord, deux clubs professionnels d’une même ville avaient-ils participé à un septième match exactement à la même heure ?

Jamais.

Les Mavericks ont porphyrisé les Suns à Phoenix, 123-90. Leur meneur de jeu, Luka Dončić, fut particulièrement dominant. À quel point ? Il a atteint le plateau des 30 points avant l’ensemble de l’équipe des Suns !

Autant Dončić a excellé, autant les joueurs des Suns avaient les mains pleines de pouces. La preuve se trouve dans la répartition inusitée des points des cinq partants des Suns, à la mi-temps.

5– Jae Crowder

4– Mikal Bridges

3– Deandre Ayton

2– Devin Booker

1– Chris Paul

PHOTO SERGEI BELSKI, USA TODAY SPORTS

Jake Oettinger, des Stars de Dallas

Les Stars, eux, affrontaient les Flames à Calgary. Leur gardien, Jake Oettinger, fut extraordinaire. Vraiment. Il a terminé la rencontre avec 64 arrêts – un record de franchise. Son taux d’arrêts dans la série ? 95,4 %.

C’est le meilleur taux de l’histoire, pour une année, parmi tous les gardiens ayant disputé au moins six parties éliminatoires. Le plus incroyable ? Les Stars ont quand même perdu la série.

Un autre joueur qui s’est distingué au premier tour, c’est Jake Guentzel. L’ailier des Penguins de Pittsburgh a inscrit huit buts. C’est énooooooorme. Combien de joueurs du Canadien ont marqué autant de buts, l’été dernier, en quatre tours éliminatoires ?

Aucun.

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Un des huit buts de Jake Guentzel, des Penguins de Pittsburgh, face aux Rangers de New York

L’élimination hâtive des Penguins marque probablement la fin d’un très long cycle. Il serait étonnant que Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kristopher Letang soient tous de retour la saison prochaine, puisque Malkin et Letang profiteront bientôt de l’autonomie complète. Les trois viennent de passer 16 saisons ensemble.

Quel trio de joueurs détient le record du plus grand nombre de saisons consécutives comme coéquipiers dans la Ligue nationale ? Réponse à la fin de la chronique.

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Max Domi, des Hurricanes de la Caroline (à droite)

Deux héros improbables des matchs ultimes : Max Domi, des Hurricanes de la Caroline, et Nick Paul, du Lightning de Tampa Bay. Chacun a marqué deux buts dans la victoire décisive de son équipe. Combien avaient-ils marqué de buts en séries dans leur carrière, avant samedi soir ?

Aucun.

PHOTO DAN HAMILTON, USA TODAY SPORTS

Nick Paul, du Lightning de Tampa Bay

L’exploit inattendu de Nick Paul a permis au Lightning d’éliminer les Maple Leafs de Toronto.

C’était la cinquième année consécutive que les Torontois s’inclinaient lors d’un match décisif au premier tour. Aucune autre équipe n’a subi ce sort. Ni dans la LNH. Ni dans la NBA. Ni dans la NFL. Ni dans le baseball majeur.

Vos neurones chauffent ? C’est bon signe. Ça démontre que vous êtes toujours réceptif. Enchaînons. Dans la LHJMQ, les Sea Dogs de Saint John ont amorcé les séries avec confiance. Ils venaient de gagner 15 parties de suite et n’avaient perdu que 2 fois dans les 66 derniers jours.

L’Océanic de Rimouski les a éliminés dès le premier tour en les battant trois fois – en huit jours !

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Martin Odegaard, en jaune, était déçu lundi après que son club, Arsenal, a concédé la victoire à Newcastle.

Étrange phénomène dans le classement de la Premier League anglaise de soccer : Arsenal, 5e sur 20 au classement général, compte maintenant plus de victoires que Chelsea (3e), mais aussi plus de défaites que Crystal Palace (12e) !

3. Chelsea (20-6-11)

5. Arsenal (21-13-3)

12. Crystal Palace (10-11-15)

Tssssss. Tssssss. Votre lobe occipital crépite comme un feu de Bengale ? Promis, juré, le supplice achève. Par contre, je préfère vous prévenir, j’ai conservé les stats les plus explosives pour la fin. Désolé…

Il s’est produit un évènement rarissime dans le baseball majeur, dimanche après-midi. Les Pirates de Pittsburgh ont gagné une partie sans avoir réussi un seul coup sûr. C’est seulement la sixième fois dans l’histoire qu’une équipe réussit cet exploit. Que s’est-il passé ?

But sur balles.

But sur balles.

But sur balles.

Le coureur au troisième but a ensuite croisé le marbre lors d’un optionnel à l’avant-champ. Ce fut le seul point de la rencontre…

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Rodolfo Castro, des Pirates de Pittsburgh, est le seul joueur à avoir traversé le marbre dans le match de dimanche.

Enfin, le dernier électrochoc. Celui qui donnera à votre cerveau la texture d’une crème Budwig un peu trop diluée. Dimanche soir, en avance par 13 points dans la dernière manche, les Cardinals de St. Louis ont envoyé au monticule le lanceur le plus improbable de l’histoire récente des ligues majeures. Un frappeur désigné de 42 ans, auteur de 682 circuits : Albert Pujols. Une première, pour lui, après 2988 parties dans les grandes ligues.

PHOTO JOE PUETZ, ASSOCIATED PRESS

Albert Pujols au monticule : faut le voir pour le croire !

Comment ça s’est passé ?

C’était aussi pire que vous pouvez l’imaginer. Sa rapide, à 55 milles à l’heure, était plus lente que la mienne. Il avait de la difficulté à trouver le marbre. Et lorsqu’il l’atteignait, eh bien, les frappeurs se gâtaient : un simple, deux circuits, un but sur balles. Mais Pujols est aussi parvenu à retirer trois adversaires, pour mettre fin à la partie.

Pujols est ainsi devenu le deuxième joueur de l’histoire du baseball à frapper plus de 600 circuits et à lancer une manche. L’autre ? Babe Ruth. « Je suis pas mal certain que Babe Ruth n’a pas donné quatre points dès sa première manche comme je l’ai fait ! », a commenté Pujols, pas peu fier du plus joli coup d’éclat de la semaine la plus invraisemblable depuis longtemps !

Réponse : C’est le trio de Crosby, Malkin et Letang ! Selon les Penguins, quatre trios ont disputé 15 saisons ensemble : Jean Béliveau, Henri Richard et Claude Provost ; Béliveau, Richard et Ralph Backstrom ; Gordie Howe, Alex Delvecchio et Marcel Pronovost ; Dustin Brown, Anze Kopitar et Jonathan Quick.

Sources : Penguins de Pittsburgh, St. Louis Post-Dispatch, Elias Sports Bureau, ESPN, Orbinho, Stats by Stats