La Croatie. La Belgique. Le Maroc. Ce seront les trois adversaires du Canada au premier tour de la Coupe du monde de soccer.

Un groupe facile ? Non. Accessible ? Peut-être.

Excitant ? Tellement !

Les Croates furent finalistes lors de la dernière Coupe du monde. Les Belges étaient, jusqu’à cette semaine, premiers au classement mondial. Les Marocains viennent de dominer les qualifications africaines. Et les Canadiens ? Ce sont les new kids on the block. Brillants. Dynamiques. Menaçants. Personne ne veut les affronter.

C’est d’ailleurs avec une belle dose de confiance que l’entraîneur-chef du Canada, John Herdman, a réagi aux résultats du tirage au sort, vendredi. Et ce, même si des quatre équipes, la sienne est la plus faible au classement mondial.

« Nous ne sommes pas naïfs, mais nous n’avons pas peur non plus », a-t-il affirmé. Puis il est devenu fébrile comme un enfant de 5 ans qui découvre la boîte de collants Panini, à côté de la caisse, au dépanneur du coin. Je n’avais jamais retranscrit une citation d’entraîneur avec autant de ponctuation en un seul paragraphe.

PHOTO PATRICK WOODBURY, LE DROIT

John Herdman, entraîneur-chef du Canada

« Hey, maintenant, c’est vrai ! Le Canada est sur la grande scène ! On ne va pas seulement au Qatar ; on va y jouer. Pour les joueurs, pour l’équipe, pour le pays, quelle opportunité ! »

Je sais, beaucoup d’entre vous auraient préféré que le Canada tombe dans un quatuor plus faible. Celui mené par le Qatar, par exemple. Pas moi. Tant qu’à retrouver l’élite mondiale après 36 ans, aussi bien l’affronter. John Herdman se réjouissait lui aussi de la perspective d’affronter des adversaires de qualité.

« On voulait des matchs [difficiles] comme ceux-là. De toute façon, à la Coupe du monde, il n’y a pas de rencontre facile. N’importe quelle équipe peut battre n’importe quelle autre, une journée donnée. C’est ça, un tournoi de soccer. La Belgique, on connaît ses qualités. Elle compte sur des joueurs comme [Kevin] De Bruyne et [Romelu] Lukaku. Regardez ce qu’ils ont fait sur la scène internationale. Les Croates, eux, étaient finalistes il y a quatre ans. On veut ça. On veut écrire l’histoire. Nous donnerons notre pleine mesure en misant sur notre acharnement, et lorsque nous affronterons les meilleurs joueurs au monde sans les craindre. »

Parlons-en, de ces adversaires. Que devez-vous savoir à leur sujet ?

La Croatie

Un très gros défi. La sélection est talentueuse, surtout en milieu de terrain, avec Luka Modrić (Real Madrid), Mateo Kovačić (Chelsea) et Mario Pašalić (Atalante). Par contre, plusieurs vedettes sont sur leur déclin. À 36 ans, Modrić n’a plus autant d’aplomb qu’en 2018, lorsqu’il a remporté le Ballon d’Or. Conséquence : depuis le début de la pandémie, la Croatie enchaîne les performances décevantes. Des pays de la force du Canada, comme la Suède, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie, sont parvenus à la battre, ou à lui arracher des verdicts nuls. Ce match sera à la portée des Canadiens.

Le Maroc

Le sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodžić, ne partageait pas l’enthousiasme de John Herdman, vendredi soir, lorsqu’il a rencontré la presse locale. « Je ne suis pas serein. C’est un tirage très difficile, avec les vice-champions du monde, la Belgique, troisième au dernier Mondial, et la meilleure équipe d’Amérique du Nord. » Hé, c’est le Canada, ça ! Pourtant, le Maroc a tout pour être confiant. Depuis le début de la pandémie, il n’a perdu qu’un seul match sur 31, toutes compétitions confondues. C’est une bonne équipe défensive, qui mise sur un arrière tout étoile, Achraf Hakimi (PSG), ainsi que sur un gardien de but né à Montréal, Yassine Bounou (Séville), alias Bono. Un duel intéressant pour le Canada.

La Belgique

La grosse pointure du groupe. Une super puissance, bourrée de joueurs d’élite de la Premier League anglaise, comme Kevin De Bruyne (Manchester City), Romelu Lukaku (Chelsea) et Youri Tielemans (Leicester). Les Belges seront largement favoris pour vaincre les Canadiens, qu’ils affronteront lors de leur premier match dans le tournoi. Leur entraîneur-chef, Roberto Martínez, a quand même confié aux médias belges qu’il se méfiait de nos jeunes représentants. « Ils vont arriver au Mondial en surfant sur la vague d’enthousiasme provoquée par leur qualification. Ils ont réalisé un parcours parfait. Ils ont été très réguliers. J’ai été impressionnée par leurs victoires face au Mexique et aux États-Unis. »

Si, contre toute attente, les Canadiens déjouaient les pronostics et se qualifiaient pour le deuxième tour, ils pourraient affronter les Espagnols. Ou les Allemands. Puis les Brésiliens. Joli dépaysement pour une équipe qui, depuis quatre ans, n’a affronté qu’un seul adversaire non américain, l’Islande, en match amical.

Le parcours du Canada sera relevé. Difficile. Exigeant. Mais faire partie de l’élite mondiale, c’est aussi ça. Et vous savez quoi ?

C’est franchement euphorisant.

La composition des huit groupes

Groupe A

  • Qatar
  • Équateur
  • Sénégal
  • Pays-Bas

Groupe B

  • Angleterre
  • Iran
  • États-Unis
  • Écosse, Ukraine ou pays de Galles

Groupe C

  • Argentine
  • Arabie saoudite
  • Mexique
  • Pologne

Groupe D

  • France
  • Pérou, Émirats arabes unis ou Australie
  • Danemark
  • Tunisie

Groupe E

  • Espagne
  • Nouvelle-Zélande ou Costa Rica
  • Allemagne
  • Japon

Groupe F

  • Belgique
  • Canada
  • Maroc
  • Croatie

Groupe G

  • Brésil
  • Serbie
  • Suisse
  • Cameroun

Groupe H

  • Portugal
  • Ghana
  • Uruguay
  • Corée du Sud

Trois des 32 nations participantes ne sont pas encore connues et seront désignées à l’issue de matchs de barrage entre : 1) le Pérou et le vainqueur du match entre les Émirats arabes unis et l’Australie ; 2) le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande ; 3) le pays de Galles et le vainqueur du match entre l’Ukraine et l’Écosse.