Le dernier week-end sportif fut :

a) Absurde

b) Bizarre

c) Divertissant

d) Grandiose

e) Inimaginable

Réponse : tout ça. On a eu droit à des surprises. Des dégelées. De la bisbille. Des remontées spectaculaires. Même à un accident impliquant les deux meilleurs pilotes de Formule 1. Les intrigues sportives étaient pas mal plus intéressantes que celles du premier épisode de L’île de l’amour, mettons…

J’ai mis toutes ces histoires dans le mélangeur et je vous ai préparé un cocktail des statistiques les plus insolites, incroyables et inutiles de la fin de semaine. Avertissement : ça fesse. À consommer à petites doses. Idéalement, pas en même temps que votre premier café du jour. Car ça pourrait surchauffer vos circuits et faire exploser votre cerveau !

* * *

Au football, le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke et les Stingers de Concordia ont tous les deux gagné ce week-end. Ouais, pis ? C’est vrai que présenté comme ça, c’est anodin. Sauf que ces deux victoires sont survenues face aux deux puissances du circuit : le Rouge et Or de l’Université Laval et les Carabins de l’Université de Montréal. Et ça, ce n’est pas banal. C’est même extraordinaire. La dernière fois que ces deux équipes ont perdu la même semaine ? C’était lors de la saison inaugurale des Carabins, à l’automne 2002. Anthony Calvillo n’avait pas encore remporté la Coupe Grey avec les Alouettes…

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Au tennis, la Britannique Emma Raducanu est devenue la première joueuse issue des qualifications à remporter un tournoi du Grand Chelem. Pour y parvenir, elle a dû gagner 10 matchs consécutifs. Mieux encore ? Elle a disputé 20 manches – et les a toutes gagnées !

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Au baseball, les Brewers de Milwaukee ont réussi le neuvième match sans point ni coup sûr dans les ligues majeures cette année – un record pour une saison. Leurs victimes ? Les Indians de Cleveland. Pauvres eux. C’était la troisième fois que ça leur arrivait cet été. Mais surtout, pauvre Zach Plesac. C’est lui qui était le lanceur partant des Indians lors de ces trois parties. À noter : Plesac n’était pas né lorsque les Indians ont réalisé leur dernier match sans point ni coup sûr – en 1981.

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Restons au baseball, où les Blue Jays de Toronto ont inscrit 46 points ce week-end. Un record de franchise pour une série de quatre matchs. Ça, amis lecteurs, c’est le résultat de beaucoup, beaucoup, beaucoup de simples, de doubles, de triples et de circuits. Des coups sûrs que quelqu’un, quelque part, a accordés.

Qui ?

Les lanceurs des Orioles de Baltimore. Qui sont, pour les chroniqueurs sportifs, ce que les politiciens sont pour Chapleau : des sujets en or.

Commençons avec la partie de samedi soir. Pour une rare fois, tout allait super bien pour les Orioles. Vraiment. Ils menaient 1-0 en septième manche, et leur lanceur partant Keegan Akin n’était qu’à trois retraits de réussir un match sans point ni coup sûr (les parties d’un programme double durent sept manches plutôt que neuf).

Que s’est-il passé ?

Akin a d’abord accordé un simple. Puis un circuit. 2-1 pour les Blue Jays. Le gérant des Orioles a procédé à un changement et appelé un releveur en renfort. C’est le moment d’avaler votre gorgée de café. Et de vous assurer qu’elle est bien passée.

Vous êtes prêts ?

C’est parti pour 11 frappeurs.

Simple.

Circuit.

Simple.

Simple.

Ballon sacrifice.

Simple.

Circuit.

Simple.

Simple.

Circuit.

But sur balles.

Pas sur la Xbox. Pas dans le moustique B. Pas dans votre ligue de balle donnée. Dans les ligues majeures ! Impossible de faire pire ? Tut tut tut. Ne sous-estimez pas les Orioles.

PHOTO GAIL BURTON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le lanceur partant des Orioles de Baltimore, Zac Lowther, après sa déconfiture face aux Blue Jays de Toronto, dimanche

Dimanche, pour le dernier match de la série, leur partant Zac Lowther a perdu le marbre dès le début de la rencontre. Et pas à peu près. Les quatre premiers frappeurs :

Simple.

But sur balles.

But sur balles.

Frappeur atteint.

Tous les voyants étaient au rouge. Pas grave. Son gérant l’a laissé sur la butte. Erreur. Frappeur suivant : grand chelem. L’autre après ? Un simple. C’était 5-0, et il n’y avait toujours aucun retrait. Après deux manches, son gérant a finalement eu pitié et lui a permis d’aller prendre sa douche. Spenser Watkins s’est amené en relève. Et là, on a vraiment battu tous les records de médiocrité.

Watkins a affronté huit frappeurs. Tous se sont rendus sur les sentiers. Comment ?

Double.

Double.

Simple.

Circuit.

(Voyants au rouge.)

Simple.

Simple.

But sur balles.

Grand chelem.

(Voyants brûlés.)

Pointage final ? 22-7. Malheureusement pour les partisans des Orioles, ce n’était pas un accident de parcours. C’est comme ça depuis quatre ans. Mais cet été, franchement, ils se surpassent.

PHOTO JULIO CORTEZ, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le gérant Brandon Hyde procède à un changement de lanceur pendant une partie contre les Royals de Kansas City.

À Montréal, quand le Canadien subit cinq défaites consécutives, on demande la tête du propriétaire, du directeur général, de l’entraîneur-chef, du capitaine, du gardien et du responsable du moitié-moitié. À Baltimore ? Pfff. Cinq revers de suite, c’est une petite semaine normale au bureau. C’est déjà arrivé six fois cette saison. Là-dessus, il y a eu deux séquences particulièrement misérables. La première, de 14 défaites consécutives. La seconde, de 19 revers de suite.

Et vous savez quoi ? Le directeur général et le gérant sont toujours en poste. Un non-sens que mon cerveau est incapable d’absorber.

Kaboom !

Appel à tous

Je cherche la plus grande rivalité entre deux équipes sportives du Québec, tous sports confondus. Ça peut être entre deux clubs locaux, deux associations, deux écoles secondaires, deux cégeps, deux universités, etc. Des suggestions ? Envoyez-moi un message de quelques lignes, avec des explications. On s’en reparle bientôt.

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