Le Tricolore a disputé une très bonne rencontre. Il était acharné. Intense. Dominant. Il a blanchi Brayden Point, Nikita Kucherov, Steven Stamkos et Victor Hedman. Il a cadré 43 tirs – un sommet en temps régulier cette saison contre le Lightning. Il a contrôlé la rondelle 60 % du temps. Difficile de demander mieux.

Vraiment, le Canadien a tout fait.

Même donner la victoire à ses adversaires.

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En première période, Ryan McDonagh a tenté de jouer au bolo avec la rondelle. Il est passé dans le beurre. Son bâton a frappé Phillip Danault en plein visage. Quelques gouttes de sang ont coulé. Punition. Quatre minutes. Une occasion en or d’ouvrir le pointage. D’autant que le Canadien se retrouvait à 4 contre 3. Une situation hautement avantageuse pour les francs-tireurs.

Comme Cole Caufield.

Que Luke Richardson a laissé sur le banc.

Une décision franchement incompréhensible – la recrue possède le meilleur tir du poignet de l’équipe. L’entraîneur du Canadien lui a plutôt préféré Tyler Toffoli, Nick Suzuki, Shea Weber et Erik Gustafsson. Le quatuor tournait en rond, à la recherche de belles lignes de tir. Il semblait vouloir isoler Weber pour un gros tir frappé.

En vain.

Ça en était frustrant.

Le Canadien n’a pas marqué. Il ne gagnera pas cette finale s’il gaspille d’aussi belles occasions.

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En deuxième, le Tricolore dominait totalement. Lors des 15 premières minutes de la période, son taux de possession était de 85 %. Je ne me souviens pas d’avoir vu un ratio aussi élevé cette saison. Il allait retraiter au vestiaire avec une égalité de 1-1. Le menton haut. Le torse bombé. Le sourire aux lèvres.

Il ne restait que trois secondes au cadran lorsqu’une rondelle errante et absolument pas menaçante s’est retrouvée au milieu de la patinoire. Ben Chiarot a pris trois enjambées pour tenter de la pousser d’une seule main. Mais Barclay Goodrow est arrivé avant lui. L’attaquant du Lightning a déculotté le défenseur du Canadien. Il est ensuite entré dans la zone adverse en mode turbo et a effectué une passe du revers à Blake Coleman, qui a plongé pour marquer un but magnifique.

Un but qui aurait pu facilement être évité si Chiarot avait joué l’homme plutôt que la rondelle. Une erreur impardonnable. Surtout dans les dernières secondes d’une si belle période.

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En troisième, le Canadien tirait de l’arrière 2-1. Mais il menaçait. Vague après vague. Andrei Vasilevskiy – magistral – en avait plein les jambières. Et le bloqueur. Et la mitaine. Puis à cinq minutes de la fin de la rencontre, Joel Edmundson a récupéré un banal dégagement derrière le filet de son équipe. Son poursuivant, Nikita Kucherov, le taquinait du bâton, mais il n’était pas en position de lui enlever la rondelle. Edmundson avait le champ libre pour continuer sur sa lancée. Il a plutôt choisi d’effectuer une passe en retrait. Sans ne jamais vérifier qui se trouvait derrière lui.

Ce n’était pas un coéquipier.

Mais un joueur du Lightning.

La rondelle s’est retrouvée sur la palette de Palat, qui l’a simplement poussée dans le dos de Carey Price. Une bourde énorme, qui a anéanti les espoirs d’une remontée.

Les erreurs de Chiarot et d’Edmundson ont gâché un travail collectif autrement colossal. La performance du Canadien, mercredi, a été nettement plus encourageante que celle de lundi. Déclassé dans le premier match, Nick Suzuki s’est repris avec un but, neuf tirs et 60 % de mises en jeu remportées. Jeff Petry a aussi connu un fort match. Il a été sur la glace pour 24 tirs du Canadien contre 6 du Lightning. D’habitude, quand tes meilleurs joueurs présentent des statistiques aussi dominantes, c’est suffisant pour l’emporter.

À la condition de ne pas tirer dans sa propre chaloupe.