Alors que les évènements festifs se succèdent durant le temps des Fêtes – au bureau, avec les amis et la famille –, comment célébrer avec ceux et celles qui souhaitent rester sobres lors de ces occasions ?

Éloïse Léveillé a commencé un mois sans alcool en novembre après un voyage en France – plutôt arrosé. « Écœurée de boire », elle a voulu « se donner un break » à son retour à Montréal, explique-t-elle. Bien qu’elle ait été tentée à quelques reprises de prendre un verre, elle s’est sentie épaulée par ses amis qui comprenaient sa décision.

Entre celle qui n’aime pas l’alcool, celui qui veut réduire sa consommation ou un ancien dépendant, les raisons sont nombreuses pour rester sobre. Que ce soit entre amis, en famille ou avec des collègues de bureau, quelques principes doivent être mis en place pour que la personne se sente à l’aise. Tout d’abord, on doit « la respecter dans ses choix », dit simplement la psychologue Katia Bissonnette, qui donne des conférences sur les dépendances.

Si on a réellement un intérêt à connaître les raisons de la sobriété de notre proche, on peut le questionner. Il faut le faire avec bienveillance et seulement si la personne veut en parler.

Katia Bissonnette, psychologue

Justement, l’actrice et autrice Éliane Gagnon, qui a fondé le Soberlab, une plateforme numérique qui fait la promotion de la sobriété, croit que la non-consommation d’alcool ne devrait pas être taboue. « On n’est pas obligés de tout dire, mais si on ressent le besoin, on peut parler. Ça permet d’ouvrir le dialogue et ça peut même aider certaines personnes », estime-t-elle.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Éliane Gagnon, actrice et autrice

Or, attention aux commentaires déplacés. « Il ne faut pas souligner haut et fort, par exemple, que la personne ne boit pas », indique-t-elle. Déjà que ça peut être difficile pour une personne sobre « de prendre sa place et de faire partie de la minorité », souligne Katia Bissonnette.

Pourquoi certaines personnes réagissent-elles mal face à la sobriété d’autrui ? « Ça va confronter certains qui n’ont pas amorcé une réflexion sur leur relation avec l’alcool. Ces personnes vont se sentir attaquées », indique Katia Bissonnette.

PHOTO FOURNIE PAR KATIA BISSONNETTE

Katia Bissonnette, psychologue

Options sans alcool

Afin d’inclure nos proches qui ne veulent pas consommer d’alcool, on peut penser à offrir des options sans alcool lors de notre prochaine soirée. « Ce sont des attentions qui sont vraiment le fun, avance Éliane Gagnon. Ça permet que le choix de la sobriété ne soit pas stigmatisé. »

On peut proposer une eau pétillante, un jus, un mocktail, ou choisir une autre boisson sans alcool, que ce soit du côté des bières, des spiritueux ou même des prêts à boire – maintenant nombreux dans les épiceries et les boutiques spécialisées.

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Rose Simard, du site web 1 ou 2 cocktails

Rose Simard, qui est derrière le site web 1 ou 2 cocktails, suggère d’offrir un punch ou une sangria sans alcool à nos convives. Une idée pratique, « surtout durant le temps des Fêtes, si on reçoit plusieurs personnes qui ne boivent pas », souligne-t-elle.

La mixologue s’efforce de proposer sur son site web une nouvelle recette de cocktail sans alcool par mois avec des spiritueux sans alcool, mais aussi des produits qui ne sont pas des imitations d’alcool. « J’essaie de varier, et je veux aussi permettre aux gens qui n’aiment pas le goût de l’alcool ou qui sont dans une situation de dépendance de trouver leur compte », dit-elle.

On peut aussi se tourner vers des activités qui n’impliquent pas d’alcool, comme faire une activité extérieure, aller au cinéma ou prendre un café. « Ça peut être des trucs de selfcare, pour se donner de l’amour », propose Éliane Gagnon.

Des trucs

Éloïse Léveillé s’est tournée vers les réseaux sociaux pour recueillir des conseils de ses amis avant son mois sans alcool. Une pratique qu’elle conseille aux gens qui choisissent la sobriété. « Ça m’a permis de me sentir moins seule là-dedans, dit-elle. Faut pas être gêné de demander comment les autres ont vécu ça et comment ils ont géré les situations sociales. »

Pour chaque rassemblement, on peut y aller avec l’idée que boire ne va rien arranger.

Éliane Gagnon, fondatrice de Soberlab

On peut aussi éviter des évènements où il va y avoir des gens trop alcoolisés si on pense que ça va dépasser nos limites ou « qu’il y a un risque de rechute pour une personne avec une dépendance », explique Katia Bissonnette.

« On peut avoir un allié, conseille la psychologue, et on choisit les personnes avec qui on veut passer notre temps. » Éloïse a quant à elle développé un autre truc : occuper ses mains en tenant un verre. Celui-ci dissipe les malaises et agit « comme une béquille physique », dit-elle.

Consultez le site de Soberlab Consultez les recettes sans alcool du site 1 ou 2 cocktails