Comme s'il était propriétaire de la ville et seul dépositaire des taxes de ses contribuables, le maire de Québec, Régis Labeaume ne peut souffrir que son projet de construction d'un amphithéâtre soit retardé par des contestations devant les tribunaux.

Comme s'il était propriétaire de la ville et seul dépositaire des taxes de ses contribuables, le maire de Québec, Régis Labeaume ne peut souffrir que son projet de construction d'un amphithéâtre soit retardé par des contestations devant les tribunaux.

Bénéficiant de la complicité du PQ, dont les fondements démocratiques paraissaient jusqu'à ce jour inébranlables, il se fait le promoteur d'un projet de loi qui soustrairait l'entente conclue par la Ville avec Quebecor à tout examen judiciaire de sa légalité.

Si un tel projet de loi devait être adopté par l'Assemblée nationale, des citoyens seraient privés de leur droit fondamental de penser, de parler, de s'opposer à leurs élus, d'ester en justice. On croit rêver !

La manoeuvre témoigne de la mesure du maire: elle est odieuse et pousse à l'extrême l'autoritarisme ambiant. Toutefois, l'appui du PQ surprend. Certes, ses dirigeants n'ont pas tardé à se montrer favorables à la construction d'un nouvel amphithéâtre, même si celui-ci devait être financé à 100% par les deniers publics et offert en cadeau à une entreprise, Quebecor, qui domine d'ores et déjà la télévision (TVA) et la presse (Journal de Québec) locales. Mais de là à placer le maire à l'abri du droit et des recours citoyens devant la justice, il y a un océan.

L'appui du PQ à la manoeuvre du maire de Québec ne sera pas sans conséquence au plan électoral. Les membres du caucus du PQ devraient en être conscients et mesurer avant coup la portée de leur geste. Beaucoup de citoyens - les stratèges du PQ devraient le savoir - n'ont pas compris l'obséquiosité du Bloc québécois, pendant la récente campagne électorale, devant la liste déraisonnable, voire ridicule, des demandes de financement du maire de Québec et ils ont, pour plusieurs, exprimé leur mécontentement en se laissant emporter par la vague orange.

Il se pourrait que les mêmes citoyens se laissent séduire, lors des prochaines élections à l'Assemblée nationale, par une vague du bon sens, à l'abri du populisme.  

Y aura-t-il un seul député de l'Assemblée nationale, foyer de notre démocratie, pour s'opposer à un tel intolérable dérapage?