Il est maintenant temps que les entreprises responsables de la génération des matières résiduelles soient celles qui aient la responsabilité de les gérer. Par cette approche, le gouvernement fixe les objectifs à atteindre et il revient aux entreprises d'en assumer les coûts.

Il est maintenant temps que les entreprises responsables de la génération des matières résiduelles soient celles qui aient la responsabilité de les gérer. Par cette approche, le gouvernement fixe les objectifs à atteindre et il revient aux entreprises d'en assumer les coûts.

Pour les clientèles (municipalités, organismes environnementaux, industries), le niveau de service sera maintenu. Celles-ci bénéficieront maintenant d'un «guichet unique» pour tout ce qui concerne la gestion des matières résiduelles. Nous aurons dorénavant des antennes régionales qui vont oeuvrer dans la valorisation des matières résiduelles.

Concernant la question d'une éventuelle abolition de la consigne qu'aborde M. Cardinal, j'aimerais rappeler certains éléments du rapport de la commission des transports et de l'environnement publié en juin 2008, une commission parlementaire non partisane. Elle a recommandé à notre ministère de «privilégier un système unique basé sur la collecte sélective pour la récupération des contenants à remplissage unique, pourvu que les systèmes de récupération hors foyer et des édifices à logements multiples aient démontré leur efficacité». Cela implique qu'avant d'opter pour un système de récupération unique, sa performance doit être équivalente ou supérieure à celle du système de consignation pour les produits similaires. Ma préoccupation première à cet égard est donc de maintenir, voire d'accroître, les gains environnementaux. Ce critère a toujours été et demeurera central dans la réflexion que nous poursuivons.

Il est vrai que cette réorganisation s'inscrit également dans l'effort gouvernemental de réduction des dépenses et permettra, à terme, de réaliser des économies annuelles récurrentes de 2 millions de dollars. Les économies projetées ne seront pas le résultat de coupes dans les programmes et les ententes de Recyc-Québec, car l'intégration maintient les services et les engagements actuels.

Le surplus de 40 millions de Recyc-Québec, qui sera versé au Fonds vert, servira à financer des initiatives à caractère environnemental comme des campagnes d'information, de sensibilisation et d'éducation.

Par cette intégration, nous obtenons une économie annuelle récurrente de 2 millions. Lorsqu'il est question de gérer efficacement l'argent des Québécois, il n'y a pas de petites économies. Les citoyens nous demandent de réduire les structures, d'éviter les dédoublements de tâches et d'enrayer les dépenses superflues. L'intégration de Recyc-Québec au ministère s'inscrit dans cette voie, et elle est d'autant plus justifiée qu'il en résultera une intervention plus efficace.

Je vous lance le défi de trouver une baisse de financement dans nos programmes consacrés au recyclage. Au contraire, nos centres de tri doivent être aidés davantage afin d'augmenter leur performance, ce qui aurait pour effet de réduire nos exportations de matières résiduelles. Le Québec doit maintenir des politiques environnementales fortes, et nous continuerons d'exercer ce leadership avec conviction.

* L'éditorial de François Cardinal, «À la poubelle, Recyc-Québec!» a été publié le 4 décembre dernier.