Je suis particulièrement troublée en lisant votre dossier sur la multiplication des fugues dans les centres jeunesse («Les fugues explosent dans les centres jeunesse», La Presse, 20 août).

Je suis particulièrement troublée en lisant votre dossier sur la multiplication des fugues dans les centres jeunesse («Les fugues explosent dans les centres jeunesse», La Presse, 20 août).

Un jeune fugueur de 16 ans est soupçonné d'avoir assassiné ma tante à l'arme blanche. Tous se questionnent dans la douleur : comment peut-on tuer ainsi une vénérable grand-mère?

J'entends d'ici les intervenants plaider l'incident isolé, implorer l'indulgence en faveur de l'inculpé en s'appuyant sur son passé truffé de sévices, agiter le foulard blanc de la rédemption. Le système va se braquer pour défendre ses méthodes, sa philosophie, sa loi, ses interventions.

Les fondements rousseauistes - l'homme en état de nature est bon, c'est la société qui le corrompt - sont des prémisses qui se sont avérées fausses depuis longtemps, il me semble. Non, tous ne sont pas bons en l'état de nature. Certains individus ne peuvent tout simplement pas être réformés, le mal existe vraiment. Le chemin de Damas n'est pas fréquenté par tous les bandits de la Terre.

Réformer et rééduquer à grands frais «dans le respect des besoins et des droits» selon la loi, souvent, ne donne rien.

La police me semble mieux au fait de la chose que les intervenants confrontés et un peu mélangés devant la souffrance de certains de ces jeunes.

Un jeune fugueur violent n'est pas la jeunesse en fugues... Ne mélangeons pas les genres.

Quoi qu'il en soit, l'onde de douleur générée par ce meurtre ne restera pas sans suite. Nous serons forts nombreux à prier pour que justice soit faite et à en surveiller le cours.

Quant à ma tante, elle si énergique, allumée et profondément croyante, puisse-t-elle malgré tout reposer en paix dans son espérance.