Dans quelques jours (le 5 mai), ce sera la Journée internationale des sages-femmes. Il m'apparaît vital de prendre de mon temps pour partager mon expérience et mon opinion sur ce qui est marginal pour bien des gens, mais qui me semble plutôt être le cours naturel de la vie.

Dans quelques jours (le 5 mai), ce sera la Journée internationale des sages-femmes. Il m'apparaît vital de prendre de mon temps pour partager mon expérience et mon opinion sur ce qui est marginal pour bien des gens, mais qui me semble plutôt être le cours naturel de la vie.

Lorsque j'ai pris la décision d'avoir mes suivis de grossesse en maison de naissance, je ne me serais jamais doutée que je devrais subir le jugement des autres. Bien souvent, on m'a fait sentir que j'avais pris une décision irresponsable et que j'avais mis la vie de mes enfants en danger. Avec le temps, j'ai compris que ce n'est pas avec leur jugement que je devrais vivre, mais plutôt avec la méconnaissance des gens face à cette approche.

Étant comme je suis, je ne peux m'empêcher de clamer haut et fort que les femmes qui choisissent de vivre leur grossesse et la mise au monde de leur enfant sans interventions médicales inutiles et dans le respect de leur corps font, contrairement à ce qui est souvent véhiculé, le choix le plus sain pour elles et leur progéniture.

Je déplore l'approche médicale actuelle en matière de naissance; elle dicte aux femmes comment gérer ce qui est propre à chacune d'elles selon un carcan bien établi duquel il faut le moins possible déroger afin de conserver cette routine si sécurisante pour les intervenants médicaux.

Et je ne parle pas du papa, car en milieu hospitalier, la place qu'il occupe est plutôt accessoire. Je me considère en mesure d'affirmer ceci, puisque j'ai dû être transférée à l'hôpital à la suite de la naissance de ma deuxième fille. C'est lors de ce séjour que ma pensée s'est radicalisée.

La différence entre un accouchement (et un post-accouchement) à la maison de naissance et en milieu hospitalier, c'est comme comparer un vol en classe affaires et un vol en classe économique. Dans les deux cas, on arrivera à destination, mais seul l'un d'eux offre confort et considération. Nul besoin de spécifier lequel est lequel. Soulignons ici qu'un suivi en maison de naissance est couvert par l'assurance maladie du Québec, contrairement à ce que bien des gens pensent.

N'allez pas croire que je suis contre les hôpitaux, car lorsque nécessaires, et j'insiste sur ce dernier mot, leur technologie et leurs spécialistes deviennent vitaux. Je déplore seulement la fermeture des acteurs de notre système médical face à l'approche des sages-femmes qui, pourtant, pourraient former un partenariat qui allègerait le fardeau du système de santé.

Notre gouvernement actuel semble l'avoir compris et s'est fixé comme objectif d'ouvrir 12 nouvelles maisons de naissance au Québec d'ici 2018. Mais comme dans bien des dossiers, nous attendons toujours une première action en ce sens.

Pour comprendre à quel point un suivi avec une sage-femme en maison de naissance est une expérience précieuse, il faut la vivre. Nous avons la chance en Mauricie et au Centre-du-Québec d'avoir une maison de naissance accueillante et chaleureuse avec des intervenantes compétentes et réconfortantes pour nous accompagner dans une expérience qui est tout aussi magnifique qu'intense.