MQRP s'inquiète du foisonnement des frais de pratique (ou frais accessoires) chargés directement aux patients par certains confrères, en contradiction avec le droit des patients à la gratuité des soins médicaux et avec les dispositions des ententes collectives qui établissent notre rémunération.

MQRP s'inquiète du foisonnement des frais de pratique (ou frais accessoires) chargés directement aux patients par certains confrères, en contradiction avec le droit des patients à la gratuité des soins médicaux et avec les dispositions des ententes collectives qui établissent notre rémunération.

Cette pratique, qui prend de l'ampleur dans certaines cliniques, n'est pas sans lien avec les restrictions budgétaires imposées dans les services hospitaliers. Les gouvernements ainsi que les directions régionales et locales prennent des décisions administratives qui, malgré le discours officiel de la garantie d'accès, limitent les interventions à l'hôpital, laissant le champ libre aux cliniques privées, dont certaines chargent des frais allant jusqu'à plusieurs centaines de dollars, en plus des honoraires médicaux demandés à la RAMQ par les médecins.

Nous ne pouvons cautionner ce type de pratique, indéfendable dans notre système public de santé qui prône la justice et l'accessibilité pour tous et toutes selon les besoins et non selon les moyens. Cette réponse inadéquate, individuelle ou de petits groupes, compromet en réalité la recherche de solutions tangibles aux problèmes d'accessibilité du régime public et nous affaiblit, collectivement, comme profession.

En effet, ces pratiques nuisent tout autant aux patients qu'à la communauté médicale dans son ensemble. Est-ce un retour au temps où le médecin réclamait ses honoraires à chaque patient et était payé selon les moyens de chacun? N'est-ce pas un acquis majeur d'être représentés collectivement par nos associations professionnelles pour tout ce qui concerne la rémunération et ainsi ne plus avoir à «collecter» les patients ou leur famille?

C'est au sein de nos fédérations que nous devons régler les problèmes de rémunération et d'accès aux équipements nécessaires à une pratique optimale. Recherchons des solutions collectives et publiques plutôt que de poser ces gestes individuels que MQRP continuera de dénoncer!

Comment? Il nous faut agir davantage sur l'organisation du travail au sein de nos établissements plutôt que de fuir les insuffisances du réseau public! Il faut aussi faire lever les plafonds déraisonnables imposés pour certains actes pratiqués en centres hospitaliers.

Par exemple, nous saluons la démarche MSSS/FMSQ dans les salles d'opération en 2008, qui a illustré de nombreuses possibilités d'amélioration du fonctionnement et produit des résultats bien tangibles d'amélioration de l'accès. Nous suggérons qu'elle soit reprise en visant cette fois l'amélioration de l'accès aux scopies digestives, dans le but de rendre inutile leur développement extra-hospitalier.

En janvier 2007, le ministre Couillard demandait au président de la RAMQ qu'il «agisse rapidement auprès de l'ensemble des médecins qui pratiquent en clinique privée et qu'elle précise au plus tôt, au bénéfice de tous les citoyens, quels sont les frais qui peuvent, en toute légalité, être réclamés des personnes assurées qui obtiennent des services médicaux dans les cliniques privées». Nous demandons aujourd'hui au ministre de la Santé et des Services sociaux et à la RAMQ que cette démarche soit complétée.

Il y va de la pérennité de l'accès à un système de santé public juste et équitable.