Il est difficile d'oublier la Cité des étoiles. Il y a six mois, j'en connaissais l'existence mais, comme la plupart des gens, ce nom évoquait pour moi un endroit lointain et ne faisait certainement pas partie de mon carnet de voyage.

Il est difficile d'oublier la Cité des étoiles. Il y a six mois, j'en connaissais l'existence mais, comme la plupart des gens, ce nom évoquait pour moi un endroit lointain et ne faisait certainement pas partie de mon carnet de voyage.

Au cours des six derniers mois, j'ai eu l'immense privilège de découvrir un nouveau monde. Guy Laliberté a partagé avec moi sa mission et m'a entraînée dans sa fascinante aventure. Il a accompli sa mission avec brio en plus de nous avoir permis, à nous qui l'appuyions et l'accompagnions dans ce projet, de vivre des expériences professionnelles et personnelles sans précédent.

Cette mission représentait des défis importants, le plus grand étant sans doute l'absence de points de repère ou de référence sur lesquels s'appuyer. Même si six autres explorateurs privés avaient effectué ce type de voyage avant lui, ils ne s'étaient pas ajouté le défi additionnel de réaliser un projet artistique et d'accomplir une vaste campagne de sensibilisation. Mais Guy Laliberté, c'est aussi ça: impossible n'est qu'un mot.

Afin d'accomplir cette «mission», je suis devenue la courroie de transmission de Guy. J'ai rencontré plus de 200 journalistes provenant du monde entier. J'ai rencontré et découverte les spécialistes des communications de l'Agence spatiale canadienne, de la NASA et de Roscosmos. J'ai appris un nouveau vocabulaire, celui de l'espace. J'ai pu vivre l'expérience unique du décollage d'une fusée. J'ai pu rencontrer des astronautes et des cosmonautes et leurs familles.

J'ai été témoin de l'énorme respect des gens de la Russie et du Québec envers Guy Laliberté à son retour. Il a reçu de nombreux messages, des demandes de conférence de la part d'écoles, de parents ou de diverses associations qui veulent entendre son récit. Ce projet a été pour moi le plus important en 22 ans de carrière.

Nous sommes tous fiers des résultats obtenus: 1985 articles de journaux, 28 300 minutes de temps d'antenne et 9432 articles sur internet dans 71 pays! Une couverture équivalente est très difficile à obtenir à l'échelle internationale. L'objectif était clairement de faire de la sensibilisation internationale et non de mobilisation ni de levée de fonds.

La sensibilisation passe par l'information. À ce titre, il est clair qu'avec les 868 millions de personnes qui ont pris connaissance, par l'intermédiaire des médias d'information, de l'existence de la mission poétique et sociale du clown de l'espace, nous pouvons espérer avoir suscité l'amorce de discussions sur les enjeux de l'eau.

Il est rare qu'un projet obtienne des résultats aussi imposants, tant au niveau qualitatif que quantitatif. Une première pour nous. La notoriété publique de Guy est grande ici mais très discrète à l'étranger. En s'engageant dans une démarche de sensibilisation, il savait que ceci devait passer par une démarche d'information et que les occasions de médiatisation qu'offrait son voyage dans l'espace devaient pouvoir servir aussi la cause de l'eau, qui n'apparaît pas au palmarès de l'actualité.

Puis, est apparu le nez de clown. Cette image, qui caractérisait Guy, qui symbolisait son objectif et qui a singulièrement intéressé les médias de la planète, venait de relier le voyage à l'homme et à la cause. C'est ainsi que les médias, et par conséquent, le public, ont voulu suivre les aventures du clown de l'espace. L'image décrochait un sourire, attirait l'attention et permettait à la fois d'informer.

C'est aussi pour cela que 94% de la couverture a été soit factuelle, soit positive ou très positive. De plus, la mission dans son ensemble représente 32% de tout ce qui s'est dit sur le Canada dans le monde en 2009 et 54% de tout ce qui s'est dit sur le Québec. La mission est maintenant terminée et son objectif a été largement atteint.

Je suis maintenant de retour de la Cité des Étoiles. Dans mes bagages, je ramène une expérience unique. Dans mon coeur, je conserve un sentiment de grande fierté du travail accompli et la gratitude d'avoir pu vivre des moments forts et uniques qui permettent de grandir.

Je vais offrir une place de choix à ce nez de clown.