Lettre au chroniqueur Jean-Marc Beaudoin.

J'aimerais commenter votre chronique de samedi dernier intitulée «La faute à Sarah».

Étant une de vos fidèles lectrices, j'apprécie votre esprit analytique, votre humour, votre style percutant, loin de la mièvrerie du «pas pour, pas contre».

Parfois, votre ironie, votre sarcasme, tout ceci me plaît.

La plupart du temps, je suis toujours en accord avec vos idées.

Vous avez du mordant et cela aide à brasser des cages.

Ma sensibilité a été quelque peu heurtée, samedi, lorsque vous mentionniez que «La convention républicaine s'annonçait aussi palpitante que pourrait l'être un congrès de l'âge d'or où le moment fort serait atteint à l'heure de la distribution des peppermints».

À prime abord, j'ai ri. Après réflexion, je me suis dit qu'une personne d'âge moyen pouvait penser de la sorte. Remarquez que les gens de l'âge d'or sont les premiers à savoir qu'on se moque souvent d'eux, gentiment, en parlant du bingo des danses de ligne, de la pétanque, des voyages organisées, etc.

Dans notre mentalité occidentale, dès qu'une personne a quitté le monde du travail, elle devient un "nobody". Elle n'est plus utile à la société; elle n'a plus de prestige, devient même une charge. C'est une erreur de penser ainsi.

Étant impliquée moi-même dans différents milieux de retraités, je connais personnellement 21 organismes régionaux voués à la défense des droits des aînés tels que soins de longue durée, aidants naturels, etc. Ces organismes sont reliés à leurs semblables aux niveaux provinciaux et fédéraux et font souvent front commun. Croyez-moi, ce ne sont pas des deux de pique ou des has been qui travaillent bénévolement pour pousser sur ces dossiers importants.

Ils mettent toute leur intelligence, leur savoir, leur expérience, leur générosité au profit des aînés d'aujourd'hui et de ceux de demain en demandant de nouvelles législations.

Lorsque celles-ci sont promulguées par quelques politiciens qui se pètent les bretelles, le travail aura été fait par ces bénévoles depuis des mois, voire des années, et de façon inlassable. Ils travaillent dans l'ombre et ne demandent pas à être reconnus.

Précisément, c'est à l'issue de ces congrès de l'âge d'or que l'on apprend tout ce qui s'est fait pour le mieux-être des aînés.

Quant à l'âge, c'est discutable; ne dit-on pas qu'on a l'âge de son coeur ?

Quelques-uns sont jeunes à 80 et d'autres sont vieux et blasés à 20 ans.

Je ne vous en tiens pas rigueur, monsieur Beaudoin. Je ne crois pas qu'il y ait eu de la méchanceté de votre part. C'est seulement que peut-être je suis un peu chatouilleuse sur ce sujet. Et puis, tenez, je vous offre une peppermint.

Jocelyne Bruneau

Trois-Rivières