J'ai décidé de m'impliquer en politique pour faire avancer le Québec, pour l'adapter et lui donner les outils nécessaires pour mieux faire face au XXIe siècle. Trop souvent cependant, j'ai fait face au cynisme ou au pessimisme des jeunes et moins jeunes sur l'impact réel de mon engagement sur la société.

Soit, au cours des ans, des événements malheureux peuvent avoir nourri cette perception. Mais il est temps de tourner la page. On ne peut se permettre d'être désabusés et, en même temps, hausser sans cesse ses attentes face au gouvernement. On demande de fournir gratuitement des services de santé et d'éducation de première qualité, des programmes sociaux toujours plus généreux, une économie rugissante, des tâches de travail limitées et des salaires faramineux, bref, le beurre et l'argent du beurre.

Ces conditions idéales ne peuvent être édifiées sans qu'il y ait des efforts soutenus en ce sens.

C'est malheureusement le problème au Québec. Lorsqu'arrive le temps de mettre la main à la pâte, de poser les balises de ce Québec de demain, c'est trop souvent le silence, le «criticisme», le désengagement, la division, la résistance, voire la dérision. «Je suis trop occupé», «Les partis politiques ne m'écoutent pas, je ne me sens pas représenté», « de toute façon, ça change quoi?» Et bien ça change tout! Un peu d'optimisme, bon sang!

J'en appelle donc à une plus grande implication des gens dans le monde politique, mais surtout à l'implication des jeunes de ma génération.

J'insiste sur ma génération pour une raison: n'ayant plus le poids du nombre, nous devons compenser par la qualité et la force de l'engagement. Parce que les décisions d'aujourd'hui mettent en jeu notre avenir.

Le défi générationnel n'est pas un mythe, c'est une évidence. Faites le calcul: plus de retraités et moins de travailleurs. D'une société de travailleurs, on passe à une de retraités. Comment, dans un tel contexte, imaginer maintenir le modèle québécois qui fait supporter nos institutions aux grands frais des travailleurs? Ce sont ces travailleurs qui tomberont en pénurie! Ne sait-on pas non plus que ces services accusent déjà des retards de financement et que l'état démographique du Québec ne va qu'accentuer ce constat?

Le statu quo nous impose ce fardeau. Si rien ne bouge, c'est notre génération qui sera sacrifiée pour subvenir à celle qui nous a précédés. Est-ce qu'on est rendu maso au point de rester les bras croisés face à cette situation?

Ouverts sur le monde

Je refuse un tel constat. L'incidence de la mondialisation avec, en plein coeur, la révolution qu'a provoquée l'internet a aboli les frontières physiques. Sachez-le, les jeunes sont maintenant, plus que jamais, ouverts sur le monde, dans ce monde qui est en pénurie de jeunes.

Combien de temps réussiront-ils à subvenir aux besoins sociaux qui ne cesseront d'augmenter? Combien préféreront partir? Qu'arrivera-t-il alors?

Il est temps pour nous les jeunes de prendre en main notre avenir, de faire entendre notre voix avec beaucoup plus de force, d'investir la sphère politique et de participer au façonnement de la société de demain: c'est plus que notre devoir, c'en est rendu une obligation.

À tous les autres, laissez-nous notre place, c'est votre devoir.