Après un marathon de négociations de neuf jours, les sept principaux négociateurs à la table de l'Organisation mondiale du commerce ont constaté l'impossibilité d'atteindre un accord. Il n'est pas certain que ce soit une mauvaise chose. La première constatation demeure la suivante : par leurs intérêts fort divergents, les pays impliqués n'avaient pas encore assez d'intérêt à régler leurs différents.

Après un marathon de négociations de neuf jours, les sept principaux négociateurs à la table de l'Organisation mondiale du commerce ont constaté l'impossibilité d'atteindre un accord. Il n'est pas certain que ce soit une mauvaise chose. La première constatation demeure la suivante : par leurs intérêts fort divergents, les pays impliqués n'avaient pas encore assez d'intérêt à régler leurs différents.

L'objectif ambitieux de cette ronde de négociations, baptisée Doha en rappel à la ville où elle a été initiée, en novembre 2001, portait sur "l'amélioration de l'accès aux marchés des pays riches pour les produits agricoles des pays en développement". Du moins, c'est ce qui est avoué au départ. Les conséquences vont bien au-delà de ça.

À première vue donc, le fardeau de l'échec revient sur les épaules des pays industrialisés - dont le Canada, même s'il n'était pas à la table ces jours derniers - de réduire leurs subventions agricoles et les barrières tarifaires. Le Canada protège ainsi ce qu'il est convenu d'appeler "la gestion de l'offre", une mécanique complexe de quotas et de contrôle des prix sur trois produits alimentaires et leurs dérivés : le lait, la volaille et les oeufs.

Les États-Unis et l'Union européenne sont tout aussi coupables, et les aides qu'ils versent à leurs secteurs agricoles respectifs sont bien plus considérables qu'au Canada.

La libéralisation du commerce, voilà un thème cher aux idéologues de la droite néolibérale, qui souhaitent l'explosion des freins aux échanges internationaux. Jusqu'à un certain point, l'OMC leur a servi d'outil pour s'attaquer aux barrières tarifaires et aux subventions. Et cela a presque réussi. Pour cela, les apôtres de libre-échange ont misé sur la culpabilité que ressentent les citoyens des pays développés à l'endroit des pays émergents.

L'un des problèmes de la ronde de Doha, c'était précisément d'asseoir à une même table des peuples aux intérêts si différents.

Le risque pour le Canada, ce n'était pas que l'Inde ou la Chine nous inonde de riz à meilleur marché puisque nous n'en avons pas. De bananes africaines non plus. Pas plus que de café ou de chocolat. Le vrai risque, il faut le reconnaître, c'était l'aplanissement encore plus grand des barrières commerciales pour les marchandises alimentaires que nous produisons au Canada. Nos fermes, petites et grandes, subissent d'énormes pressions de la part de nos partenaires de l'ALENA, les États-Unis et le Mexique, pour réduire leurs coûts de production, pour abaisser leurs prix de vente.

La preuve de leurs difficultés financières ? Promenez-vous à la campagne, vous verrez que ce n'est pas la manne. Les producteurs agricoles ne roulent pas sur l'or. Il n'y a guère que ceux des marchés protégés par la gestion de l'offre qui s'en tirent un peu mieux.

Les secteurs du blé et de la protection bovine ont subi des intégrations continentales au cours des dernières années. Avec le résultat que l'on connaît. Sauf quelques heureuses exceptions, les deux ne réussissent que par une fuite par en avant, au prix d'une croissance effrénée. La crise de la vache folle a démontré ce que combien fragile est un modèle de production axé sur le volume plutôt que sur la qualité.

Pas sûr que ce soit la voie à suivre pour toutes nos productions agricoles. En ce sens, l'échec des négociations de Doha n'est pas un échec sur toute la ligne. Lorsque le fruit sera mûr, il tombera de lui-même. Doha était un fruit encore vert. Il n'était pas encore temps. Il restera toujours demain.

Houle a raison

Gatineau a des dossiers plus importants à s'occuper que celui de la régie des combats extrêmes. Celui des nids-de-poule, par exemple ?

En ce sens, la conseillère Jocelyne Houle a raison. La Ville de Gatineau doit laisser à Québec le loisir de légiférer les sports de combat. Un triste fait divers, lorsqu'il est isolé, n'est que cela, un triste fait divers. Si c'était la norme, ce serait autre chose.

Et ce serait la responsabilité de Gatineau de faire pression sur Québec, pas de se mêler de ce qui ne la regarde pas.