Dans le monde de l'alimentation, il y a la vérité, le mensonge et les étiquettes. Il suffit de se promener dans les allées de nos marchés d'alimentation pour voir les consommateurs aux prises avec le langage des étiquettes sur la valeur nutritionnelle, le prix, l'origine et la transformation ou la fabrication de ce qu'ils vont mettre dans leur assiette. C'est déjà difficile à comprendre quand la valeur nutritionnelle est clairement indiquée, imaginez quand certaines appellations peuvent prêter à confusion. Imaginez quand cela peut mettre la santé de certains consommateurs en danger s'il y a des ingrédients allergènes. Imaginez quand on joue sur la fibre canadienne pour faire croire qu'un produit est de chez nous.

Dans le monde de l'alimentation, il y a la vérité, le mensonge et les étiquettes. Il suffit de se promener dans les allées de nos marchés d'alimentation pour voir les consommateurs aux prises avec le langage des étiquettes sur la valeur nutritionnelle, le prix, l'origine et la transformation ou la fabrication de ce qu'ils vont mettre dans leur assiette. C'est déjà difficile à comprendre quand la valeur nutritionnelle est clairement indiquée, imaginez quand certaines appellations peuvent prêter à confusion. Imaginez quand cela peut mettre la santé de certains consommateurs en danger s'il y a des ingrédients allergènes. Imaginez quand on joue sur la fibre canadienne pour faire croire qu'un produit est de chez nous.

Les grands de l'alimentation l'ont compris et ont réussi, parfois simultanément, à dire toute la vérité, à nous en révéler une partie, à nous faire passer de petits mensonges, parfois bien enrobés, et à faire des affirmations qui laissent songeur.

Quand on constate les ravages de l'analphabétisme fonctionnel dans la population en général et qu'un grand nombre de consommateurs ne sont même pas en mesure de lire, voire de comprendre, une ordonnance de médicaments, il ne faut pas s'étonner qu'ils soient démunis quand vient le temps de comprendre l'étiquette du produit qu'ils vont manger. Et quand on arrive à lire une étiquette, il faut parfois des connaissances en chimie et en nutrition pour s'y retrouver. Savoir que l'ovalbumine et la caséine peuvent provoquer des allergies, c'est une chose. Savoir qu'il s'agit des oeufs et du lait, c'est bien plus clair.

Ainsi, en quelques jours, Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont annoncé de nouvelles directives portant sur les mentions "Produit du Canada" et "Fabriqué au Canada" ainsi que sur la présence d'ingrédients allergènes dans les aliments. Ce sont deux initiatives fort louables et qui font partie d'une vaste initiative qui va de la mise à jour du fameux Guide alimentaire canadien à l'étiquetage des produits alimentaires en passant par la sécurité des aliments et des produits de consommation.

Ainsi, à compter du 31 décembre prochain, l'allégation "Produit du Canada" ne pourra être utilisée que "si tous ses principaux ingrédients sont d'origine canadienne et s'il a été fabriqué principalement au Canada". Quant à la mention "Fabriqué au Canada", elle ne pourra être utilisée que si un produit "a été fabriqué ou transformé au Canada, et ce, peu importe l'origine de ses ingrédients".

Tout cela tombe sous le sens et on peut bien se demander comment il se fait que l'on ne l'ait pas fait bien avant, et même, depuis toujours. Ce qui est encore plus troublant, c'est que ces allégations seront "volontaires". L'industrie sera donc "encouragée" et non obligée d'utiliser ces allégations. Si les agriculteurs et les transformateurs choisissent de le faire, ils devront cependant suivre les lignes directrices de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

Tout cela est bien dans la mesure où les mentions sont obligatoires et non volontaires, d'autant plus que de plus en plus de fruits canadiens doivent subir la dure concurrence des importations de pommes, de fraises ou de poires. Qui plus est, la production locale baisse et les importations ET la consommation augmentent.

Par ailleurs, la simplification et la clarification du vocabulaire de l'étiquetage des ingrédients allergènes sont des initiatives qui vont faciliter la vie des personnes qui doivent composer avec des allergies. Il faudra que l'information soit non seulement factuelle et précise, mais qu'elle soit compréhensible par tous les consommateurs.

Quand on réalise que près du tiers des ménages doivent composer avec des allergies et des intolérances alimentaires, il devient de plus en plus important que l'étiquetage reflète la présence d'ingrédients qui peuvent provoquer des allergies.

La prochaine étape, pas mal plus complexe, pourrait porter sur la certification de l'absence de produits allergènes. Mais à tout vouloir prévenir, garantir et protéger, on rend encore plus compliqué ce qui l'était déjà bien assez.

pbergeron@ledroit.com