La vérificatrice générale de la Ville de Gatineau Sophie Lachance est à couteaux tirés avec le nouveau directeur général Robert Weemaes. Le mandat de ce dernier est d'administrer ; celui de la première est de vérifier. Les deux ont le même patron : le conseil municipal. Les deux ont un même objectif : l'utilisation et la gestion optimale des ressources de la municipalité. Les deux sont au service des citoyens via les élus. Les deux ont d'autres priorités que de s'asticoter.

La vérificatrice générale de la Ville de Gatineau Sophie Lachance est à couteaux tirés avec le nouveau directeur général Robert Weemaes. Le mandat de ce dernier est d'administrer ; celui de la première est de vérifier. Les deux ont le même patron : le conseil municipal. Les deux ont un même objectif : l'utilisation et la gestion optimale des ressources de la municipalité. Les deux sont au service des citoyens via les élus. Les deux ont d'autres priorités que de s'asticoter.

Selon la Loi sur les cités et villes, le directeur général est "responsable de l'administration de la municipalité et à cette fin planifie, organise, dirige et contrôle les activités de la municipalité." "Il a autorité sur tous les autres fonctionnaires et employés de la municipalité, sauf sur le vérificateur général qui relève directement du conseil." Quant au vérificateur, il est "responsable de l'application des politiques et normes de la municipalité relatives à la gestion des ressources humaines, matérielles et financières affectées à la vérification." Il a "le droit d'exiger de tout fonctionnaire ou employé de la municipalité ou d'une personne qui a bénéficié de l'aide les renseignements, rapports et explications qu'il juge nécessaires à l'accomplissement de ses fonctions."

Dans un climat "normal" de collaboration et de concertation, cette séparation des tâches et des mandats ne porte guère à confusion. Or, le directeur général vient d'entrer en poste et la vérificatrice relève d'une crise de confiance. Le premier doit faire ses preuves de gestionnaire. La deuxième doit rebâtir sa crédibilité.

Rien n'empêche cette dernière d'"enquêter" sur la gouvernance au bureau du maire et de convoquer les fonctionnaires. Rien n'empêche le directeur général de s'assurer qu'elle ne paralyse pas l'appareil municipal, bien que le ton de son mémo enjoignant ses fonctionnaires de ne pas donner suite à la demande de la vérificatrice était nettement exagéré. Ce qui n'est pas acceptable dans le contexte présent, c'est que l'un et l'autre se chamaillent à coup de notes de service, portent des jugements sur leurs mandats respectifs ou évoquent la possibilité de recours judiciaires. De telles attitudes de confrontation ne sont pas nouvelles et restent intolérables, car elles ne font qu'exacerber les réserves qu'entretiennent les citoyens sur l'administration municipale. De la part d'un directeur général nouvellement en poste et d'une vérificatrice générale sous haute surveillance, c'est carrément inopportun.

La vérification n'est pas un exercice d'unanimité, mais d'éclairage en vue d'une meilleure utilisation du bien commun. La vérification n'est pas non plus un exercice de pouvoir politique, mais d'analyse "technique" au service des citoyens et des élus.

De la part du directeur général et de la vérificatrice générale d'une ville d'un quart de million d'habitants, on est en droit de s'attendre à mieux.