Nous sommes issues de différentes familles politiques. Nous partageons pourtant la même inquiétude face à la crise du logement et à la détresse humaine qu’elle engendre. Nous prenons la parole ensemble pour demander au gouvernement Legault d’adopter au plus vite un projet de loi déposé, il y a un an, par la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, pour protéger davantage les locataires aînées et aînés des évictions.

Ce nouveau projet de loi veut élargir la portée d’une loi proposée par Françoise David, et adoptée à l’unanimité en juin 2016. Un bel exemple de solidarité transpartisane, à cette époque !

Le Québec traverse la pire crise du logement des 40 dernières années. Chaque jour ou presque, une nouvelle histoire d’éviction crève-cœur fait la une des journaux. Plus on est âgé, plus on est à risque : quand on vit d’une petite retraite, retrouver un logement abordable après une éviction relève de l’exploit.

Personne n’est plus vulnérable que les femmes aînées, qui sont plus souvent locataires que les hommes et qui vivent, dans bien des cas, pauvres et seules.

Dans le marché actuel, lorsqu’un quatre et demie peut coûter plus cher qu’une pension de vieillesse, perdre son logement est toujours une mauvaise nouvelle. De nombreux témoignages ont été rapportés dans les médias et ils sont crève-cœur. Une personne aînée vit toujours dramatiquement la perte de son chez-soi. Il faut agir !

Le gouvernement Legault indique maintenant qu’il compte appeler rapidement le projet de loi de Christine Labrie. Le projet de loi 198 vise à élargir les protections prévues par la loi de 2016 qui permettent à certaines personnes locataires aînées de demeurer chez elles sans vivre dans la peur de se faire évincer. Des personnes à revenu très modeste, qui ont 70 ans et plus et vivent dans leur logement depuis au moins 10 ans. Pourquoi aller plus loin ? Appliquer la loi dès l’âge de 65 ans ? Inscrire une durée d’habitation dans le même logement à un minimum de cinq ans ? Parce que trop de personnes aînées ne sont pas couvertes par la loi de 2016 et les évictions se multiplient partout au Québec. Une tempête parfaite est à nos portes et elle cause déjà énormément de détresse humaine.

En appelant le projet de loi 198, le gouvernement Legault fait un premier pas encourageant pour corriger le tir.

Nous demandons maintenant au gouvernement et aux partis de l’opposition de retrouver l’esprit transpartisan de 2016 et de travailler ensemble vers l’adoption rapide et unanime d’une loi protégeant davantage les personnes locataires aînées de l’éviction.

Les élus parlent des personnes aînées comme des bâtisseurs du Québec moderne. Nous l’avons souvent entendu dans les dernières années : « Rien n’est trop beau pour nos aînés. »

À la veille d’un 1er juillet qui s’annonce encore très difficile, nos bâtisseurs et bâtisseuses ont le droit de vivre leur retraite à l’abri des évictions, dans le bâtiment qu’ils et elles habitent. Est-ce trop demander ? Non.

C’est ce que la société québécoise leur doit, tout simplement.

Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue