Réunir les directions de CBC et de Radio-Canada ? Les employés des services français ont appris par La Presse que le plan de transformation préparé dans le but de poursuivre la transition vers le numérique allait en ce sens. Cette nouvelle inquiète vivement. Rappelons simplement que très récemment, CBC a estimé qu’une traduction en français parlé du Québec nuirait à la mise en marché internationale d’un de leurs balados.

Un tel plan de transformation ne saurait être précipité et il est difficile à concilier avec une fin de mandat prochaine pour la PDG Catherine Tait. Les explications de Marco Dubé, chef de la transformation, s’appuient sur la menace des géants du numérique. Mais cette menace n’est pas nouvelle. Et elle ne s’incarne pas de la même façon pour CBC et pour Radio-Canada.

Serait-ce les menaces de Pierre Poilievre envers CBC qui hâtent le plan ? Ou encore les débats sur la part à assumer par CBC ou Radio-Canada quand vient le moment de faire des coupes, lesquels ont révélé des faits que l’on tente de faire disparaître par une nouvelle structure ? Nos syndicats ont d’ailleurs demandé comment se partageaient les 346 postes supprimés entre décembre 2023 et avril 2024. CBC/Radio-Canada a refusé de répondre à cette demande. Rappelons que la position de l’employeur, c’était des coupes 50-50. Pourquoi ne pas être transparent ?

Le bureau de la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a rappelé la fin de mandat prochaine de Mme Tait, et rappelé aussi que le gouvernement travaille à un nouveau mandat pour le diffuseur public. Le ministre de la Culture du Québec, Mathieu Lacombe, a exprimé des inquiétudes. Si le plan de CBC/Radio-Canada ne vise que le partage de ressources liées à l’infrastructure numérique, il suffit de le dire. Si le partage de ressources peut affecter les choix de programmation, il faut le dire aussi.

Et dans ce plan de transformation, il ne faut surtout pas oublier les créatrices et les créateurs de ce contenu francophone qui répond si bien aux besoins de l’auditoire, lequel reste fidèle à Radio-Canada malgré la montée en force des géants du numérique. Ces personnes ne sont pas des antennes ou des plateformes technologiques. Ce sont des personnes engagées, qui ont fait le choix de travailler en français pour le diffuseur public. Elles portent les valeurs de leur auditoire, dans le plus grand respect des normes les plus strictes du mandat de Radio-Canada.

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