Ma première visite à l’hôpital Sainte-Justine me marque encore. Je n’étais pas malade : j’accompagnais ma mère qui avait l’habitude d’y aller pour offrir du réconfort et des jouets, autour de Noël, aux enfants malades.

Ce n’était pas grand-chose, mais dans ces premiers moments de bénévolat, j’ai pris conscience de l’importance de cette activité pour le bien-être de notre communauté. Je souligne cette année 50 ans de bénévolat. J’écris cette lettre pour en partager le goût.

La devise de ma mère, Renée Dupuis-Angers, a toujours été : « La vie est là pour aider les autres. » Elle avait très tôt compris l’importance, pour ceux qui le peuvent, de redonner à leur communauté une partie de la chance qu’elle avait eue.

Elle avait compris qu’une communauté est plus qu’une simple collection d’individus, mais un ensemble qui se tient par la générosité, l’entraide et la solidarité de chacun.

Elle avait compris que nos gouvernements ne seront jamais suffisants : que le bien-être collectif dépend de notre implication à tous.

Bien entendu, le bénévolat demande du temps et de l’énergie. Il n’est pas possible pour tous de la même manière. Mais entre la Fondation du Musée d’art contemporain, la Société de la sclérose en plaques, la Fondation Mira ou encore la Fondation du CHUM, j’ai fréquenté des gens exemplaires qui ont su redonner un peu de leur temps et de leur énergie. Ces gens, ces mentors, ont contribué à faire du Québec une société où il fait bon vivre. Le tissu associatif de notre province est riche : impliquons-nous !

Des vies plus riches

Je suis persuadé que le bénévolat fait de nous de meilleures personnes et enrichit nos vies. Dans ce choix que nous faisons de redonner à notre communauté, nous affirmons que cette communauté existe. Nous contribuons à la santé de nos concitoyens, à la beauté du monde à travers l’art, à la littératie de nos enfants, ou simplement à offrir à tous la chance de manger avant d’aller à l’école. Surtout, nous reconnaissons que, malgré tous nos succès individuels, ceux-ci ont été permis par notre communauté. Faire du bénévolat, c’est aussi, en partie, repayer notre dette envers notre communauté.

Et puis il y a tout le bien-être que ça nous apporte : faire de nouvelles rencontres, en apprendre sur d’autres secteurs de la communauté, enrichir nos perspectives, savoir qu’on aide une cause qui nous tient à cœur. Ce n’est peut-être pas notre occupation principale, mais c’est une occupation formidablement noble et nécessaire. Et qui donne en retour à notre communauté une source de vraie fierté : pensons à la Fondation québécoise du cancer, pensons au Club des petits déjeuners, pensons aux concerts qui font battre le pouls de nos villes !

On soulignait récemment la Semaine de l’action bénévole.

Lorsque je pense à tous ceux et celles qui s’impliquent quotidiennement pour faire du Québec un endroit un peu plus juste, un peu plus beau, j’en retire un immense sentiment de fierté.

Je me dis que, malgré tout ce qui va mal dans notre monde, il y a de la beauté et il y a de l’espoir porté par ceux et celles qui décident d’offrir leur temps, leur énergie et leur passion.

L’écrivain Samuel Beckett a dit un jour que « se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes avec le temps ». Les cadeaux qu’on offrait aux enfants malades étaient de petites choses, mais elles étaient grandes pour ceux qui les recevaient. En multipliant nos petites actions bénévoles, on finit par faire quelque chose de grand, et de beau. Alors, impliquons-nous, redonnons de notre temps !

Ces dernières années de bénévolat m’ont donné une seule certitude : ensemble, il y a peu de choses qu’on ne peut pas accomplir.

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