La nouvelle taxe envisagée par les gouvernements sur le gain en capital a fait beaucoup réagir jusqu’à maintenant et avec raison. Il y a plusieurs éléments que je souhaite porter à l’attention de ceux qui nous gouvernent.

D’abord, nous pouvons nous interroger sur l’arrivée d’une telle mesure pour financer le rythme dépensier de nos gouvernements. Rappelons que nous sommes l’endroit le plus taxé en Amérique du Nord et pourtant, les gouvernements demandent encore plus à nos entrepreneurs et entrepreneures pour remplir leurs coffres. Alors qu’on offre des baisses d’impôt aux particuliers, on en rajoute toujours plus sur le dos de nos entrepreneurs. L’augmentation de l’impôt sur le gain en capital est une mesure injuste et sera un frein à notre productivité, notre croissance, notre innovation et surtout à la relève entrepreneuriale.

Chers membres de la classe politique, savez-vous qu’être entrepreneur est extrêmement difficile et demande du courage ?

Nos entrepreneurs sont confrontés tous les jours à de l’adversité comme la pénurie de main-d’œuvre, la lourdeur réglementaire, la difficile conciliation travail-famille, la forte compétition et j’en passe ! Être entrepreneur, c’est prendre des risques tous les jours. Ces risques, nos entrepreneurs les prennent pour tirer leur épingle du jeu face à la compétition, pour créer de la richesse et assurer la pérennité de leurs entreprises.

Aujourd’hui, nos élus et élues viennent changer les règles du jeu, du jour au lendemain, pour ces personnes qui contribuent déjà beaucoup à notre société. Vous nous dites finalement que nos entrepreneurs qui ont investi temps et argent ne pourront plus rentabiliser cet investissement pour un projet de retraite. Rappelons que les entrepreneurs n’ont pas de régime de retraire. Le régime de retraite, c’est souvent ce qu’il reste après la vente de leur entreprise ou encore de leur duplex. Dans ce contexte, cette mesure est injuste.

Encourager le repreneuriat ?

D’autant plus qu’au Québec, près de 34 000 entrepreneurs comptent vendre leur entreprise dans les prochaines années. Le Québec veut encourager le repreneuriat d’un côté et de l’autre, il vient pénaliser nos entrepreneurs. Il semble y avoir une incohérence dans le discours.

Je suis tout à fait conscient des défis de nos finances publiques. Je questionne nos gouvernements qui veulent toujours aller se chercher plus de revenus au détriment des mêmes clientèles. Ils devraient plutôt chercher des façons de réduire leurs dépenses.

Si la taxe sur le gain en capital constitue la seule avenue pour aller chercher plus de revenus, je vous invite à ne pas pénaliser ceux qui contribuent à la prospérité économique du Canada et du Québec.

Si les gouvernements persistent, je crois qu’une clause grand-père serait une avenue intéressante pour ne pas pénaliser nos entrepreneurs.

Dans les prochaines semaines, un projet de loi sera déposé à la Chambre des communes sur le sujet. Je souhaite que nos élus aient le courage de rejeter cette mauvaise taxe qui ne crée pas un environnement d’affaires propice aux investissements, bien au contraire. En parallèle, comme le dit le CPQ depuis longtemps, les gouvernements doivent travailler davantage à maîtriser leurs finances et augmenter l’efficacité de l’État pour que les services publics soient à la hauteur.

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