Vous avez été nombreux à réagir à la chronique d’Alexandre Sirois1, publiée le 14 septembre, portant sur l’âge du président américain, Joe Biden. Voici une sélection de vos commentaires.

En santé à 80 ans

J’ai eu 80 ans en avril dernier. Je crois que, malheureusement, on vit dans un contexte où l’image que l’on projette prend une importance démesurée. Je crois bien que Joe Biden a toute sa tête et prend les meilleures décisions qu’il peut. Par contre, ses détracteurs prennent les images qui le dénigrent pour influencer les électeurs. Au contraire, Donald Trump travaille très fort sur son image, sachant très bien qu’il ira chercher des votes en projetant celle d’un milliardaire en plein contrôle. Mais attention, ses idées et ses intentions sont dangereuses et néfastes pour les États-Unis et le monde. C’est un escroc au plus haut degré. Malgré mon âge avancé, selon plusieurs, je suis en pleine forme et en meilleure forme que bien des plus jeunes que moi. Je viens de participer au triathlon sprint de Verdun. Évidemment, j’étais le plus vieux, mais n’empêche, j’ai bien performé. Et j’ai réalisé tout ça afin de servir d’exemple à mes cinq petits-enfants, dont deux qui ont pu participer à l’évènement à mes côtés. Je cours, je nage, je fais des randonnées en montagne et j’attends impatiemment la saison de ski alpin. Je voyage aussi beaucoup avec ma femme. Mais surtout, je fais des exercices d’assouplissement tous les matins depuis au moins 40 ans. J’espère vivre vieux et en santé !

George Lizotte

Pas d’âge

Ma mère va avoir 85 ans dans quelques semaines, elle gère encore elle-même ses immeubles à revenus, elle entretient religieusement son réseau d’amies qu’elle a côtoyées au cours des 50 dernières années, elle va évidemment à la messe tous les dimanches à pied, elle communique avec son voisinage et ses locataires. On s’appelle tous les jours et on discute de gestion, des projets sur lesquels je travaille. Ma sœur est sa meilleure amie. Pour mes enfants, elle est leur conseillère. Elle adore ses petits-enfants ; elle nous demande toujours de lui envoyer des photos d’eux. Pour moi, ma mère, c’est un modèle, une inspiration… Pour moi, ma mère n’a pas d’âge.

Pierre Bruyère

En forme physique et mentale

J’ai 82 ans, médecin à la retraite depuis 10 ans. Je me considère exceptionnellement en forme physiquement : tennis – double et simple –, golf – trois fois par semaine –, vélo lorsque je ne joue pas au golf, promenade avec mon chien tous les matins et natation – quinze minutes en sortant du lit. Mentalement, je crois être encore en forme : sudoku, lecture de La Presse et de romans, discussions avec les amis sur les problèmes socio-économiques actuels. Malgré cela, je considère que l’âge diminue ma rapidité de mémorisation et de prise de décision.

Réal Larochelle

La croisée des chemins

À 80 ans, je crois que je ne suis pas à l’article de la mort, mais si j’étais dans l’état de santé du président américain, qui a montré parfois des moments de faiblesse – ce qui ne peut être rassurant pour lui et sa famille –, je chercherais à former un comité ad hoc, en coopération avec les représentants de mon parti, afin d’évaluer cette situation exceptionnelle. Il faudrait analyser différents scénarios et trouver, si nécessaire, la personne qui serait susceptible de prendre la relève ou de faire tandem avec lui en vue des prochaines élections. On ne peut faire semblant que tout va bien, car nous sommes à la croisée des chemins, tant pour les États-Unis que pour l’ensemble de la planète.

Jacques Larose

La force du vécu

Moi, citoyenne de 85 ans en pleine forme, je désapprouve tous ceux qui se basent sur l’âge pour décider si une personne est apte ou non à exercer une fonction publique. Un jeune vieux en pleine possession de ses facultés mentales peut nous faire bénéficier de ses expériences et de son vécu pour améliorer le sort de ses concitoyens.

Raymonde Poupart

La meilleure alternative

Tout à fait d’accord. J’ai 81 ans et je viens de perdre ma mère de 106 ans qui, jusqu’à 103 ans, lisait La Presse sur sa tablette et commentait et émettait ses opinions très tranchées sur la politique. Personnellement, je me considère comme plus allumée, plus alerte intellectuellement que bien des quinquagénaires ! C’est évident que des signes physiques de vieillissement peuvent paraître, mais l’expérience et le gros bon sens ne sont pas affectés et je crois que M. Biden a été, jusqu’à maintenant, la meilleure alternative au maléfique Donald Trump… Il a peut-être sauvé les États-Unis du pire.

Monique Lupien

Il a prouvé ses capacités


J’ai bientôt 84 ans, et autour de moi, on considère que mon cerveau fonctionne encore très bien et que je suis encore très en forme. Mais pendant que les capacités physiques diminuent, après disons 50 ans, le cerveau continue de s’enrichir d’expériences qui s’accumulent et qui permettent de s’élever au-dessus de l’immédiat. Bien sûr, certains sont affectés dans leur intégrité à tout âge. Mais refuserait-on une responsabilité politique à un handicapé physique ? Quant à la capacité mentale, à l’équilibre mental et à l’expérience accumulée, ce sont des critères qui peuvent être évalués. Joe Biden a fait la preuve de ses capacités bien plus que Donald Trump, dont l’équilibre mental est pour le moins douteux, dont les résultats lors de son mandat sont peu convaincants, dont l’accumulation de magouilles et de mensonges est phénoménale, dont l’ego est complètement démesuré et dont le mépris pour ses adversaires politiques est scandaleux.

André Robert

Comparaison boiteuse

Comment pouvez-vous comparer la tâche du président des États-Unis avec les responsabilités d’un député à la Chambre des communes ? Il n’y a aucune commune mesure entre le calendrier du POTUS (décisions à prendre, voyages à travers le monde, etc.) et le travail d’un député d’arrière-ban. Personnellement, je suis âgé de 85 ans et raisonnablement en bonne santé, mais je ne me verrais pas remplir au quotidien les tâches de M. Biden. Vient un temps où il faut savoir se retirer et laisser la place à un plus jeune.

Gilles Barbeau

À l’électorat de trancher

Je suis un peu jeune pour participer à ce débat, je n’ai que 79 ans. Je risque tout de même un commentaire. Se préoccuper de l’âge d’une personne par rapport à une fonction, c’est aussi immature que de se préoccuper de son sexe, de sa couleur ou de la forme de son nez. Se présenter en politique demande un souci pour le bien de sa communauté, une capacité à écouter, à réfléchir et analyser et, évidemment, une capacité à prendre des décisions. Lorsque ces exigences sont satisfaites, il reste à l’électorat de voter selon ses principes et ses valeurs. Il ne faut pas oublier que la question n’est pas de savoir si la personne gagnera la course à pied grâce à sa condition physique, mais plutôt de déterminer si elle pourra effectuer sa tâche avec honnêteté, rigueur, respect et intégrité. Lorsqu’elle peut y ajouter de l’expérience, comme le souligne M. Plamondon, c’est un bonus et non un handicap. Notre société a encore du chemin à faire pour se libérer du racisme, du sexisme et de l’âgisme, sans mentionner tous les autres préjugés malheureux.

Micheline Marion, La Prairie

1. Lisez « L’avis de Louis sur l’âge de Joe »