En annonçant ce midi que le nouveau pont Champlain sera remplacé, le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, a précisé qu'il avait une forte préférence pour un système à péage. Et vous, êtes-vous en faveur ou non du retour au péage sur le pont Champlain? MERCI D'AVOIR PARTICIPÉ!

Pas le choix

Je crois que nous n'avons tout simplement pas le choix d'accepter une telle solution. Nous vivons à une époque où tous les gouvernements ont du mal à boucler leur budget, que ce soit en raison de la crise économique mondiale, ou de l'augmentation des coûts des travaux d'entretien pour de telles infrastructures. Il faut être réaliste, l'argent ne pousse pas dans les arbres. On parle d'un investissement de plusieurs milliards de dollars et même une fois construit, il faudra l'entretenir correctement. Nous voyons actuellement les conséquences d'un entretien déficient à long terme... ça coûte encore plus cher au bout du compte. J'ai lu les commentaires du ministre des Transports du Québec à propos de ses réserves quant à la population de la Rive-Sud directement touchée par cette décision. Je comprends que ça puisse paraître délicat pour lui et injuste pour ces gens. Cependant, je crois qu'il faut prendre deux choses en compte : premièrement, ces gens ont fait le choix d'habiter sur la Rive-Sud et deuxièmement, l'élément d'injustice ne sera pas un argument à moyen terme, car, tôt ou tard, tous les autres ponts devront passer par là. Et, d'ici quelque temps, on y pensera même plus. Nous avons été « gâtés » de ne pas avoir à payer pendant si longtemps. Au Mexique, où je suis en ce moment, les principales autoroutes sont payantes et même assez chères. Pourtant, personne ne s'en offusque pourvu qu'elles répondent à leur contrat social : être bien entretenues et être sécuritaires. N'est-ce pas ce que nous voulons également? Nous avons développé un grand cynisme par rapport à l'état des routes au Québec, et ce, avec raison. La vérité, c'est que nous n'avons plus les moyens d'être choyés par la gratuité. Si on veut des routes et des infrastructures en santé, il faudra que les usagers acceptent de payer leur juste part.

Hélène Larocque, Verdun

Oui... à certaines conditions

C'est peut-être la seule façon d'avoir un pont! J'ai vécu 10 ans à Longueuil et 10 ans à Châteauguay, alors les ponts, je connais!

Avec quelques conditions par contre.

1.    Comment avoir la garantie que ce PPP ne tournera pas en festival de l'inefficacité, de la corruption, des dépassements de coûts et de la qualité d'exécution pourrie? C'est la première question que tout le monde se pose ce matin. Il est faux de penser que le privé est par essence plus efficace ou plus honnête que le public‼ Il y a eu des flops mémorables pour des hôpitaux en Grande-Bretagne, notamment. Je vais être franche : je n'ai pas trop confiance!

2.    Ça peut avoir du bon pour freiner l'étalement urbain. Mais il faut penser aux gens qui deviendront otages du péage. La grille tarifaire devrait prévoir un tarif raisonnable pour les gens qui passent souvent, qui n'ont pas le choix de prendre leur voiture (horaire particulier, personne handicapée, personne ayant besoin de sa voiture pour travailler...).

3.    Plus cher pour les camions et un contrôle strict du poids. Nous voulons que ce pont dure. Apprenons de nos erreurs. Mieux encore, les camions ne devraient pas passer par la ville inutilement.

4.    Appliquer les meilleures normes en fait de design, d'urbanisme et de sécurité routière (pas de bretelle mal placée comme celle du pont de la 25).

5.    Choisir les architectes par concours public pour que ce pont devienne une signature de Montréal, quelque chose de beau. Et le peindre d'une autre couleur que vert (je pense au Golden Gate, qui est pratiquement devenu le symbole de San Francisco).

6.    Demander des idées et des suggestions à la population. Ça peut notamment faciliter l'adhésion au projet.

7.    En profiter pour reconquérir notre expertise.

8.    S.v.p. pas de partisanerie débile entre partis politiques et de « tirage de couverte » entre les villes, les MRC, etc.!

9.    Il faut dire aux autres provinces - et le répéter, car je suis sûre qu'il va y avoir des grincements de dents -- qu'une partie de leur commerce interprovincial et international passe par ce pont. Alors non, ce n'est pas une faveur faite au Québec (seulement).

10. Dix ans, c'est long! Alors il faut commencer au plus vite, sans tourner les coins ronds pour autant.

11. Les conservateurs ont là une occasion de nous montrer qu'ils sont capables de gérer un projet mieux et plus honnêtement que le G8/G20. S'ils se plantent, les gens vont s'en souvenir longtemps! Pas trop confiance là non plus. On a vu comment Tony Clement s'y prend. Et il est président du Conseil du trésor...



Line Merrette, Lachine

Non, c'est assez!

On paie déjà 235 $ pour nos plaques d'immatriculation, 100 $ par année pour un permis de conduire, on taxe la taxe sur l'essence, et l'on donne la moitié de notre salaire au gouvernement. Si l'on est malchanceux comme moi, on se fait donner au moins une contravention par année. Et l'on veut encore que je paie quand je passe sur un pont ? Sont fous ces Québécois! On est bien proche de l'époque où le gouvernement va gérer nos paies ! 



Maxime Belletête



Inévitable

Je suis d'accord avec la décision d'aller de l'avant avec un pont à péage. Il faut avoir visité un peu ailleurs pour se rendre compte que les péages doivent revenir dans le portrait québécois. Je vais  à New York toutes les deux semaines et le New York Port Authority impose des péages pour entrer par le tunnel Lincoln, par exemple. Et ces péages ne sont pas 50 cents le passage, croyez-moi ! Les gens qui ne veulent pas payer prendront le transport en commun, comme c'est le cas dans les grandes villes nord-américaines.



Dino Roberge

Comme un ticket modérateur

Je suis a priori contre un péage sur le nouveau pont Champlain. Il y a une bien grande différence entre ajouter un nouveau service et le rendre payant (utilisateur-payeur), et renouveler un service gratuit pour soudainement le rendre payant. Cela me fait penser au ticket modérateur aux urgences ! Je comprends la logique d'instaurer un péage pour que le pont se paie de lui-même, mais je suis inquiet que les tarifs soient prohibitifs, comme les tarifs sur le nouveau pont de la 25 que j'essaie d'éviter comme la peste, quitte à faire des détours.



Carl Eric Codère, Saint-Lambert

Une injustice

Je suis contre. Il ne s'agit pas d'une nouvelle infrastructure qui offrira de nouveaux choix. Même si je ne prends pas ce pont, je conçois qu'il s'agira d'une injustice si un péage est requis.



Mario Duquette

Pour les véhicules commerciaux seulement

Chaque fois que l'on instaure un péage, l'on prend le citoyen à la gorge et, souvent, il n'a aucun autre choix que de payer. Quand je regarde les milliers de travailleurs qui doivent se rendre au centre-ville de Montréal chaque jour pour travailler dans des locaux dont le loyer est souvent subventionné par des fonds publics dans le but de revitaliser ce centre-ville, je trouve indécent par la suite de demander à ce simple travailleur de payer en plus son déplacement vers ces locaux. Ce qui est pire, c'est que souvent le tarif est haussé aux heures où le travailleur doit se rendre au travail alors qu'il n'a pas de contrôle sur ces heures. Normalement, une hausse de tarif devrait n'être qu'un incitatif pour que quelqu'un modifie ses heures de déplacement, ce que ne peut faire le travailleur salarié. De même, il ne peut déduire au niveau fiscal ces frais. Aussi, si des droits de péages sont prévus, tous droits de péage ne devraient être exigés que pour les véhicules commerciaux.



P. Vézina

Les moins nantis défavorisés

Non, car cela va affecter les travailleurs à faibles revenus.



Jean-Claude Dufour

Problèmes d'équité

Imaginons deux travailleurs ayant leurs bureaux à la Place Ville-Marie : le travailleur A part de Duvernay et le travailleur B part de Brossard. Le premier devra parcourir environ 16 kilomètres et le second, 13 km. Les deux travailleurs traverseront chacun un pont, mais un seul devra assumer le péage : celui qui habite à Brossard et qui utilise le nouveau pont Champlain à péage. Pour corriger cette situation injuste, le gouvernement décide alors d'imposer des péages sur tous les ponts menant à l'île de Montréal. Entrons alors dans l'équation leur collègue, la travailleuse C, qui habite à... Pointe-aux-Trembles! Cette dernière devra faire environ 20 kilomètres sans passer par un seul péage, alors que ses deux collègues qui parcourent pourtant une plus petite distance doivent payer. Le gouvernement se rend compte de son erreur et décide à la place de faire un « péage urbain » pour entrer au centre-ville de Montréal. Ajoutons à notre simulation la conjointe du travailleur A, qui part elle aussi de Duvernay pour travailler dans une école de... Saint-Jérôme! Distance parcourue par cette dame : 42 kilomètres et aucun péage, alors que nos trois travailleurs devront quant à eux débourser de l'argent pour aller au boulot, et ce, malgré le fait qu'ils « utilisent » moins la route. Le péage est une solution intéressante, car elle met un coût d'utilisation concret sur quelque chose que les Québécois tiennent trop souvent pour acquis : les infrastructures de transport. Il nous rappelle que rien en ce bas monde n'est gratuit et qu'il faut mobiliser de nombreuses ressources pour construire et entretenir les autoroutes, rues, lignes de métro et de train que nous utilisons quotidiennement. Le problème du péage, c'est que son application présente des problèmes d'iniquité présentés par les situations mentionnées précédemment. À mon sens, seule une taxe sur les carburants présente encore un certain sens pour répartir de façon juste le coût des infrastructures... jusqu'à l'arrivée de véhicules électriques efficaces et abordables!



Louis L'Italien, étudiant à la maîtrise en aménagement du territoire et développement régional à l'Université Laval et ex-résidant de Boucherville



Assez d'impôts comme ça

Non merci au péage sur le pont Champlain pour les raisons suivantes:

- J'ai payé 12,161 $ en impôts fédéral et provincial en 2010 qui servent à financier les biens publics que j'utilise. Ces biens publics, ils me sont accessibles gratuitement parce qu'en tant que société, nous avons fait le choix d'une méthodologie socialiste où tout le monde contribue via les impôts et taxes ( TPV/TPS ) à financer les biens publics.

- J'ai payé en 2010 une moyenne totale de 2954 $ en taxes de consommation combinées sur mes dépenses personnelles. Nous avons aussi choisi en tant que société de payer les taxes TPV TPS afin de financer les biens publics pour garder l'accessibilité gratuite aux biens et services communs.

- Si les gouvernements désirent implanter des frais d'utilisation à l'usage des biens communs (route, aéroport, pont, eau, médecin, etc.) alors il faudra cesser de me faire payer impôts et taxes afin de refléter un système utilisateur-payeur, comme le démontre le geste de faire payer pour utiliser un pont public.

- En tant que Canadien de 30 ans, célibataire, avec un revenu dans la moyenne canadienne, il m'est difficile aujourd'hui de faire face à un système à deux vitesses qui est de plus en plus présent dans notre société. Les taxes à gauche et à droite sont de plus en plus présentes; pensons aux taxes aéroportuaires et sécurité aérienne, a la taxe d'accise, la taxe supplémentaire sur l'essence, la taxe sur le transport en commun pour les automobilistes, la taxe de bienvenue pour l'achat d'une nouvelle maison, la taxe de recyclage des batteries, la taxe de pneu, la taxe d'eau pour les résidences de certaines villes et la liste continue. Considérons aussi les menaces qui planent sur nous avec la création de nouvelles taxes: péage sur les ponts et routes, taxe annuelle de contribution au système de santé et bien d'autres.

- Ce système à deux vitesses n'a pas sa place. Si nous continuons à payer les impôts et TPV/TPS, alors continuons à utiliser les biens communs gratuitement sans payer en plus et séparément des taxes et frais ici et là comme c'est le cas présentement. Si ceci n'est plus viable et on nous suggère de payer des taxes supplémentaires à gauche et à droite alors nous devrons faire un choix de société de devenir utilisateur-payeur et terminer la contribution aux impôts fédéral et provincial ainsi qu'aux TPV/TPS qui finançaient ce qui était gratuit d'utilisation.

- Vivre avec ce système à deux vitesses présentement crée une situation économique difficile. Les foyers canadiens ont moins d'argent, paient plus pour les impôts, taxes, frais et suppléments. Afin de garder notre économie active et viable, il faudra donner au citoyen ce qui lui appartient. L'intégrité de charger les taxes/impôts et frais qui ne sont pas doublés par deux systèmes ( communiste + utilisateur-payeur ) redonnera plus de pouvoir d'achat aux Canadiens et ainsi s'assurer qu'en cette période de récession tout le monde participe et contribue à l'économie.



Alexandre J. Caron, Montréal



Tarification modulée

L'annonce d'un nouveau pont est une très bonne nouvelle pour l'utilisateur quotidien dont je suis. En effet, il sera plus simple pour les usagers de négocier avec les contrecoups des travaux qui dureront 10 ans, car, avec un nouveau pont, les travaux seront surtout confinés à l'extérieur des voies rapides empruntées quotidiennement.

Un seul bémol cependant, je suis tout-à-fait d' accord avec le principe de l'utilisateur/payeur, si le montant du péage est proportionnel à l'utilisation qui en est faite, exemple:

1) Gratuit pour le covoiturage

2) Tarif minime de base pour une automobile

3) Pour l'utilisation commerciale, établir le tarif en fonction des essieux au sol.

On ne devrait pas pénaliser les utilisateurs qui doivent traverser le pont quotidiennement pour le travail et leur grand nombre quotidien devrait suffire à générer des revenus intéressants.  Toutefois, les utilisateurs commerciaux et industriels devraient eux assumer une plus grande part

Michel Dion, Montréal, utilisateur quotidien du vieux Champlain.

Taxons-les tous

Je suis pour le péage sur le nouveau pont Champlain, mais uniquement si l'on instaure le péage sur tous les autres ponts du Québec.

En effet, pourquoi est-ce qu'on traiterait différemment les gens qui habitent la région de Montréal par rapport à ceux qui demeurent à Québec, Trois-Rivières ou Saint-Eustache par exemple?

Je ne crois pas et je m'oppose à ce que le gouvernement puisse ainsi discriminer une région par rapport à une autre, car c'est une question d'équité. C'est certain qu'un jour on devra réparer ou remplacer les ponts dans la région de Québec ou de Trois-Rivières et l'argent des péages devrait être accumulé dans un fond distinct et ne servir qu'au remplacement et à la réparation des ponts. Le gouvernement n'aurait pas le droit d'utiliser cet argent pour autre chose que pour les ponts.

Le ministre Moreau s'oppose aux péages, alors que le ministre Bachand est d'accord.  Ça promet si déjà ils ne sont pas capables de s'entendre entre eux.



Normand Jean

Deux poids, deux mesures

À titre de contribuable et de citoyen de Brossard par surcroît, pourquoi le pont, pour remplacer le vieux, devrait-il être payant? Rapide sur la gâchette, pour le maire de Montréal, le principe d'utilisateur-payeur devrait s'appliquer, quelle solution créative... je l'avoue, je n'y avais pas pensé! Or, en vertu du même principe, pourquoi le système de transport d'autobus et de métro de SA ville est-il subventionné, lui, en partie par les citoyens de la Rive-Sud? Deux poids, deux mesures monsieur le maire! Les dix prochaines années vont être très pénibles à vivre avec son lot d'injures de part et d'autre! Alors, prêchez par l'exemple monsieur le maire!

Robert Vallée, Brossard

Les vaches à lait



Le gouvernement fédéral veut imposer un nouveau péage sur le pont Champlain, comme si les automobilistes n'étaient pas déjà surtaxés. Si on considère les taxes à l'achat, les taxes environnementales (sur les climatiseurs, les pneus) les taxes sur l'essence, les assurances, l'immatriculation, les taxes sur les réparations et les pièces, en n'oubliant la taxe spéciale pour subventionner le transport en commun, les automobilistes sont de véritables vaches à lait. En contrepartie, tous les paliers de gouvernements ont négligé d'investir dans l'entretien du système routier. Et quand ils le font, c'est qu'ils n'ont plus le choix et que ça devient une question de sécurité. Comme dans le cas des ponts Champlain et Mercier. Combien est-ce que le gouvernement fédéral a-t-il dépensé en entretien et en construction de routes au Québec, par rapport à ce qu'il perçoit des automobilistes québécois? 

Il est plus que temps que le maire Tremblay réalise que le pont Champlain fait partie d'un système d'autoroutes qui sert principalement à traverser Montréal. Quand j'entends le maire Tremblay louanger l'idée du péage, j'ai des hauts le coeur. Il s'imagine déjà réclamer sa part pour engraisser son administration. De plus, quand on parle de PPP, on sait qu'on se fait avoir deux fois plutôt qu'une. Finalement, plutôt qu'un péage, comme Québécois, je suis prêt à renoncer à ma part (soit 25% de la facture) des F-35 comme moyen de transport. Avec ce qu'on économiserait, on pourrait payer le pont et son entretien pour les cinquante prochaines années.

Yves Gauthier, Longueuil

Se faire passer un sapin

Le pont sera à péage, donc payé par les Québécois et il sera propriété du fédéral. Ça s'appelle se faire passer un sapin!

Aussi bien le construire avec l'argent des Québécois et que les revenus du péage nous reviennent.

Robert Leprohon, Québec

Bravo Gérald Tremblay

Je suis entièrement d'accord avec l'instauration d'un péage sur le nouveau pont Champlain. Et par souci d'équité, ce sont des péages sur tous les ponts que le gouvernement devrait instaurer de même que des péages régionaux sur les grands axes routiers rapides englobant la grande région métropolitaine. Il est plus que temps que le coût de l'étalement urbain se reflète dans les dépenses des contribuables et dans les revenus des gouvernements.

Ça n'arrive pas souvent, mais bravo à Gérald Tremblay pour avoir réussi à faire passer l'idée du péage et du transport en commun dans ce dossier. Ce n'était pas facile étant donné qu'il est clair maintenant que c'est bel et bien Québec qui met les bâtons dans les roues du maire.

Daniel Savard



Plus d'avantages que d'inconvénients

Les usagers du pont, comme des autres infrastructures de transport, doivent payer tous les coûts encourus pour assurer leurs déplacements.  Cela comprend le coût du pont comme tel,  mais aussi le temps d'attente qu'ils font subir aux autres usagers.  Présentement, les usagers, automobilistes ou camionneurs, ne paient en général qu'une partie des coûts directs du pont et subissent les inconvénients de la congestion, parce que le pont ne peut pas desservir le trop grand nombre d'usagers.

En instaurant un péage assez élevé, on découragerait une partie des usagers à utiliser le pont et on les encouragerait à utiliser le transport en commun.  A long terme, certains pourraient aussi s'approcher de leur lieu de travail ou trouver un travail plus près de leur domicile.  En choisissant un péage approprié, on devrait éliminer ou grandement diminuer la congestion routière.

Lorsqu'on ne paie pas pour un bien ou un service, il arrive souvent que la demande soit trop grande par rapport à la quantité offerte.

Il y a de grands bénéfices pour tout le monde.  Les citoyens, au lieu de perdre du temps dans la circulation, auront plus de temps à passer avec leurs familles et à consacrer à leurs activités préférées.  Une plus grande fluidité du transport de marchandises permettra d'augmenter notre productivité, ce qui essentiel pour augmenter nos revenus et notre richesse.  Une société plus riche pourra plus facilement trouver les fonds nécessaires pour assurer le financement des services publics.

Même si les péages comportent des inconvénients, ils comportent cependant plus d'avantages, tout compte fait.

Serge Bernier, Gatineau

Utilisateur-payeur

Je suis toute à fait d'accord avec un pont à péage. Comme ça, ceux qui vont effectivement l'utiliser vont payer pour. En même temps, ça va freiner l'étalement urbain.

Aussi, l'exploitant va s'assurer de maintenir le pont comme il faut pour protéger son investissement.

Dirk Swinnen

Payer pour travailleur

Le message est clair il me semble : «Oui vous aurez un pont, mais non le Canada ne veut pas dépenser le moindre sou pour vous chers Québécois! » Je me demande combien de ponts payants il y a dans le reste du Canada, en Ontario, en Alberta. Travailler à Montréal n'est pas un privilège, c'est un devoir pour aider le développement de notre économie. Je ne comprends pas comment nous devrions payer pour nous rendre au travail. Déjà qu'à la sortie nous y sommes imposés. Et ce fameux pipeline que vous voulez installer, monsieur Harper, pour l'exportation du pétrole de votre province, c'est l'industrie qui le paiera ou nous aussi, les citoyens du Québec?

Ne devrions-nous pas tous être égaux financièrement dans un même pays? Les mêmes avantages, les mêmes frais partagés. Dans ce cas, pourquoi les gens n'ayant pas une plaque d'immatriculation du Québec ne paieraient-ils pas une facture plus élevée, si on suit la même logique?

Patrick Delisle, Longueuil

Nous payons déjà pour ce pont

Le pont Champlain existe déjà, nous voulons donc retirer un service gratuit pour en ajouter un payant, sur l'un des axes routiers les plus importants au pays.

Un péage est économiquement inefficace. Si on souhaite récolter 2$ en taxes, un péage exigera des frais de gestion importants et les usagers se feront facturer peut-être 2,50$.

L'alternative est la taxe sur l'essence, qui existe déjà. Il y a des taxes dédiées à l'amélioration du réseau routier, des taxes régionales visant des publics précis. Nous payons déjà ces taxes, nous payons donc déjà pour le pont Champlain. La logique première de cette taxe est qu'elle n'exige pas de gestion et donc est plus efficace au niveau économique.

Le principe "d'utilisateur-payeur" pour justifier un péage est déconcertant. Si on augmente la capacité du pont Champlain, tous les autres ponts verront leur achalandage diminuer. Toute la région en bénéficie donc, c'est injuste que ce ne soit qu'une portion des bénéficiaires qui payent. Encore là, la taxe sur l'essence régionale adresse cette inefficacité.

Laval et la Rive-Nord de Montréal sont les enfants gâtés du réseau autoroutier de la région. Depuis 45 ans, ils ont eu droit à des ponts, des routes, des stations de métro. La Rive-Sud n'a eu droit à rien pendant ce temps, et n'aura rien pour encore 10 ans. Pourtant il y a un enjeu d'étalement urbain et la Rive-Sud est la banlieue la plus rapprochée du centre-ville.

La Rive-Sud a droit aussi à sa part du gâteau. Le nouveau pont Champlain doit non seulement être gratuit, mais doit également inclure une voie de métro de surface permettant de remplacer la "mesure temporaire depuis 1976" qu'est la voie pour autobus.

Étienne Daoust, Bac international en Économie, Bac en Administration des Affaires, Maîtrise en Gestion.

Rétablir l'équilibre

Le transport en commun suit le principe de l'utilisateur-payeur : l'automobile doit en faire de même.

Il est nécessaire de remettre en place le principe de l'utilisateur-payeur. Un citoyen franchissant le pont Champlain de Brossard à Montréal doit débourser une somme de 3$ pour faire le trajet en autobus. À salaire égal, l'automobiliste ne paie rien, sauf les frais de sa voiture personnelle. Et les taxes sur l'essence et les autres taxes accessoires ne compensent pas l'utilisation du système autoroutier, sans compter l'empreinte écologique qu'il laisse.

Rétablir un système de péage rétablirait l'équilibre de l'utilisateur-payeur. Mais l'imposition d'un péage sans solution alternative pratique et confortable ne fera qu'augmenter la rage des conducteurs. Il est primordial que le nouveau pont Champlain se fasse avec l'implantation de voies strictement réservées aux autobus et aux trains légers afin d'assurer une alternative logique et écologique à la voiture. Autrement, les citoyens des couronnes et les entreprises vont déménager vers les couronnes, au détriment de Montréal.

Tout le monde sait qu'une voiture coûte cher et rajouter quelques centaines de dollars sur les près de 8000$ que coûte une voiture par année pourrait en inciter plusieurs à quitter ce mode de transport et rejoindre le nombre toujours grandissant des usagers du transport en commun qui s'est nettement amélioré au cours des dernières années.

Les besoins illimités des automobilistes doivent être confrontés à la limite de nos infrastructures. Il est faux de croire qu'il est possible de rajouter des centaines de milliers de voitures par année sur le réseau routier sans conséquence et gratuitement. Ajouter un péage pour l'utilisation d'une structure aussi imposante et coûteuse est logique, souhaitable et profitable au long terme.

Simon Giard, Citoyen de Montréal



Chacun doit contribuer

Les infrastructures de Montréal tombent en pièces. Personne ne peut le nier. Il faut financer les réparations et l'entretien de cette usure. De nombreux ménages migrent vers la Rive-Sud, afin de bénéficier de logements plus grands pour moins cher que sur l'île. C'est tout autant de personnes qui ne contribueront plus au budget de Montréal. Pourtant, la majorité de cette population vient « user » les routes de la métropole, car ils y travaillent toujours.

Je pense que chacun doit contribuer. Une compagnie québécoise, située à Saint-Laurent, commercialise la technologie utilisée sur les autoroutes payantes de l'Ontario. Les plaques des véhicules sont balayées, sans qu'ils aient à s'arrêter. Il n'y aura donc pas plus de bouchons qu'auparavant. De plus, on peut envisager des forfaits pour les utilisateurs réguliers et une tarification très réduite (voir une exemption) pour les résidents de Montréal.

Montréal ne peut plus se permettre la gratuité pour l'utilisation de ses infrastructures routières.

Stéphane Bourriaux