Pour redresser un réseau de la santé «dysfonctionnel», l'ex-ministre François Legault estime qu'il faut imposer plus de discipline aux médecins. Il attribue les problème d'accès au réseau au désir de confort des médecins de famille qui, au lieu de prendre des patients en charge», font beaucoup de «clinique sans rendez-vous», où on traite de «choses qui pourraient se régler avec un coup de téléphone à l'infirmière». M. Legault propose une rémunération qui encourage les médecins qui acceptent des patients. Qu'en pensez-vous?

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Un problème inexplicable

J'ai un médecin de famille que je vois une fois par année, lorsqu'il me convoque pour mon examen de routine, mais il est impossible de le voir durant le reste de l'année. Je me tourne alors vers la clinique en médecine privée et ça fonctionne très bien: rendez-vous à 14 h, consultation avec le médecin à 14h20, pour 100 $. Suis-je d'accord avec ce principe de fonctionnement? Non. Ai-je le choix? Non! Au fait, connaissez-vous beaucoup de professionnels qui, lorsque vous tentez de prendre rendez-vous, ne sont disponibles que dans six mois, comme les dentistes, les plombiers, les électriciens, les vétérinaires, les garagistes. La liste en presque infinie, sauf pour mon médecin de famille. Y-a-t-il un problème? C'est sûr et certain!

François St-Michel

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Disponibilité des médecins

Je crois qu'une partie du problème est le nombre d'heures moyennes travaillées qui est moindre chez les médecins femmes que chez les médecins hommes. Une statistique parue récemment parlait de 40 heures pour les femmes et 55 heures chez les hommes.

Jean Boutin, Québec

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C'est incontournable

Remettre le Québec en marche, c'est d'abord faire le ménage dans ce qui l'empêche d'avancer. Compte tenu de son importance dans le panier des dépenses, le ménage dans le système de santé doit être en priorité, tant du côté des médecins que des conventions collectives astringentes à travers le système. On doit redonner aux hôpitaux leur plein droit de gérance dans tous les départements et fonctions.

Fernand Lavigne

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Non aux dictats communistes

François Legault dit vouloir apporter de nouvelles idées, mais il retourne aux méthodes du passé, qui ont créé les problèmes que l'on a maintenant. C'est exactement ce type de micro gestion qu'il faut éviter, si l'on veut améliorer les services. Ces contraintes vont encourager encore plus de médecins de choisir d'aller en Ontario ou en Alberta.  Payez les médecins par patient en charge, et un montant par consultation, et ils vont trouver eux-mêmes la meilleure façon pour s'organiser. S'ils sont vraiment capables de prendre 1500 patients, ils vont le faire. Mais faire des dictats comme dans un système communiste, ça ne marche pas.

Dirk Swinnen

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Un problème complexe

Il est vrai que beaucoup d'entre eux ne travaillent pas fort. Mais je ne crois pas qu'ils doivent être uniquement considérés comme les enfants gâtés du système. Ils doivent composer avec la gestion de leurs cliniques privées et ils doivent souvent être en consultation externe à l'hôpital. Je ne sais pas s'ils doivent se contraindre à un quota de clientèle en mode privée. Mais leur nombre diminue, en raison de l'âge. Les remplaçants, souvent des femmes, ne font que la moitié des heures en cabinet des hommes remplacés... Certains me disent que ça prend deux femmes médecins pour l'équivalent du nombre d'heures de consultation d'un homme prenant sa retraite. De plus, le nombre de la clientèle pour un omnipraticien n'a rien à voir avec les débordements à l'urgence ou les longs délais pour voir un spécialiste. S'il faut augmenter la clientèle pour les généralistes, il faut assurément revoir la manière de travailler pour les spécialistes, car il y aura un risque encore plus grand d'effet entonnoir. On n'aura rien réglé!

Robert Dubuc