Il y a un an aujourd'hui, un tremblement de terre dévastait Haïti. Depuis le 12 janvier 2010, le pays a aussi été frappé par un ouragan et une épidémie de choléra.  Les ONG se plaignent que les milliards de dollars promis pour la reconstruction du pays ne sont pas versés assez rapidement. Le processus électoral pour le choix du nouveau président est présentement dans une impasse. Croyez-vous que le pays finira par se relever de ses malheurs?





MERCI DE NOUS AVOIR FAIT PARVENIR VOS COMMENTAIRES

Un peuple fier

Le peuple haïtien est fier et connaît bien son histoire qui n'a pas toujours été digne de la démocratie à laquelle ils auraient pourtant un droit légitime. Certains parlent de mettre le pays sous tutelle internationale. Cela serait, selon moi le pire des scénarios. Les Haïtiens n'accepteront jamais cette éventualité et ne collaboreront pas avec les autorités qui leur seraient ainsi imposées. Les dernières élections démontrent à quel point ce merveilleux pays, qui a perdu plus de 200 000 personnes il y a un an, a besoin plus que jamais que les gens intéressés par la politique forment une coalition, en se donnant comme mandat premier le retour à une situation acceptable et humaine. Les divers candidats à la présidence, s'ils ont vraiment à coeur le sort de leurs semblables, devraient mettre de coté leur rivalité et parler d'une même voix avec la communauté internationale qui attend de dialoguer avec des interlocuteurs qui représentent la population et non pas leurs propres intérêts. Nous sommes loin de la coupe aux lèvres, mais avec de la bonne volonté tout est possible. Après tout, il en va du sort de millions de personnes.

Jean Bottari, Saint-Mathias-sur-Richelieu

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Un immense merci

Depuis le 12 janvier 2010, les Haïtiens savent, dans leur chair et dans la douleur, que leur pays repose sur deux failles sismiques importantes, l'une dans sa partie septentrionale et l'autre dans sa partie méridionale. Les autorités le savaient-elles? Probablement que non, puisque rien n'a jamais été fait pour parer à l'éventualité d'une secousse. Donc ce mardi-là, à 16h53, un tremblement de terre d'amplitude 7,3 sur l'échelle de Ritcher s'est fait sentir. En 34 secondes, les populations de la grande région de Port-au-Prince, de Léogane, Jacmel, Petit-Goave et Miragoane ont connu l'horreur et ont cru à la fin du monde. C'était la fin de leur monde! Rien ou presque n'a été épargné. Les édifices les plus imposants se sont effondrés comme des châteaux de cartes en fauchant plus de 200 000 vies humaines, en blessant gravement des milliers d'autres. Haïti n'avait vraiment pas besoin de cette catastrophe supplémentaire, elle qui, depuis de nombreuses années, accumule des désastres de tous genres, qu'ils soient environnementaux, sociaux, économiques, politiques et autres.

Aujourd'hui, bien que nous sachions, un an plus tard, que les améliorations aux conditions de vie des Haïtiens sont minimales depuis le séisme, nous avons pris le parti à la Coalition pour Haïti (CPH) et à l'Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) de célébrer la solidarité qui s'est manifestée en cette occasion. Il y eut d'abord et avant tout les manifestations de solidarité entre les Haïtiens eux-mêmes, en attendant l'arrivée des secours venant de l'extérieur. Il y a, à ce sujet, de nombreux témoignages d'observateurs qui les ont vus à l'oeuvre sur le terrain: déblaiement à mains nues pour sortir des blessés des décombres, partage du peu de nourriture dont disposaient certains, organisation de comités de quartier pour assurer la survie des uns et des autres... De plus, les citoyens de tous les pays de la planète se sont sentis concernés par ce malheur qui frappait un pays déjà aux abois et leur générosité a été extraordinaire. L'aide humanitaire arrivait de partout, souvent de pays lointains, sans affinité particulière avec Haïti. La République dominicaine, toujours en tension avec sa voisine, fut la première à accourir au secours d'Haïti. Elle a été suivie par de nombreux autres, les États-Unis, le Canada, la France, le Brésil, l'Argentine, le Venezuela, la Turquie, Israël, la Belgique, la Suisse, l'Espagne, la Russie, la Guadeloupe, la Martinique, Cuba et aussi plusieurs pays africains. J'en oublie d'autres très certainement. Le Québec s'est particulièrement distingué en l'occurrence: les collectes furent nombreuses et elles ont souvent dépassé leurs objectifs. Par ailleurs, nombreux ont été ceux qui, spontanément, ont offert d'aller donner un coup de main sur les lieux de la tragédie, dont des travailleurs de la santé. La diaspora haïtienne a été mise à mal par ce séisme, et ce, dans tous les pays où elle se trouve, c'est-à-dire partout. Plusieurs ont perdu des proches, plusieurs sont restés sans nouvelle des leurs pendant de longs jours. Ici à Montréal, les organisations de la communauté ont mis leurs locaux et leurs équipements au service des personnes touchées par la perte de proches ou par l'angoisse de ne pas savoir ce qui advenait de ceux-ci. Des institutions québécoises, des associations professionnelles appartenant à diverses communautés montréalaises - travailleurs sociaux, psychologues, médecins, infirmières et autres - ont donné gratuitement de leur temps pour rassurer, réconforter, apaiser la douleur des uns et des autres. Le séisme du 12 janvier 2010 nous a appris beaucoup sur ce dont les humains sont capables en cas de grande détresse. Trop souvent, on ne retient que l'individualisme et l'égoïsme dans les rapports entre les hommes et les femmes de ce monde. On n'ira pas jusqu'à ignorer que certains sont capables de méchancetés, mais les manifestations de solidarité dont on a été témoin à l'occasion de ce séisme nous rappellent que l'humanité a aussi sa part de bonté et que celle-ci peut faire surface en certaines circonstances, surtout lorsque surviennent des événements de l'ampleur de ce séisme. Ça nous permet d'espérer malgré la grisaille qui perdure, malgré la lenteur des changements à survenir, malgré les mauvaises nouvelles qui affluent, et de nous dire qu'il vaut sans doute la peine de poursuivre la lutte pour l'avènement d'un monde meilleur, en Haïti comme ailleurs. À tous ceux et celles qui ont apporté leur soutien à Haïti au cours de la dernière année, un immense merci au nom de la vie et au nom de l'espoir

Marlène Rateau, présidente du CA du Bureau de la communauté haïtienne de Montréal (BCHM)

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Profiter de la misère

En décembre 2009, on m'a contacté pour participer à un projet de formation professionnelle à Haïti, dans les métiers de la construction. Je me suis rappelé ce que mon chef de mission m'avait confié lorsque j'avais participé à un projet similaire au Mali «nous donnons, puis le Canada se place face au FMI pour récupérer l'argent qu'il a donné... Et puis ici en Afrique, ne te fais pas d'illusions, nous avons dû graisser les bonnes personnes pour avoir ce contrat d'aide humanitaire! Quand nous quittons le pays, la vie reprend son cours, comme avant. J'étais quand même curieux de connaître les conditions de travail; on m'a informé: «nous allons demeurer dans une belle villa, le salaire sera de 400$ par jour. Manifestant ma réticence face à mes compétences et la réalité du métier en Haïti, on me répond: «ne t'en fais pas, tu improviseras, les exigences en Haïti, tu sais....» Et bien sûr, plusieurs entreprises se battent pour aller aider! Avoir leur part du gâteau et encourager l'esprit de dépendance. Si nous avions un peu de respect, nous encouragerions tout simplement que les gens reçoivent un salaire pour travailler à reconstruire, apprendre sur le tas comment bâtir et récolter de la fierté au lieu du sentiment de dépendance comme c'est la coutume. Des groupes comme Oxfam, CECI, la Croix-Rouge sont de bons guides pour changer nos manières d'intervenir.

Gérald Guimond, retraité de Montréal

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Que la joie et l'ordre reviennent dans le coeur des Haïtiens

Que la paix et l'ordre reviennent à Haïti. Que le chaos prenne fin. Que les Haïtiens, envahis par le deuil, gardent courage et espoir. Que l'aide humanitaire se poursuive, malgré la lenteur et les ratés. Que Dieu, s'il existe vraiment, bénisse le peuple haïtien. J'ai le chapeau bas à la main pour les journalistes de ce monde qui continuent de nous informer sur les développements à Haïti. Moi, c'est grâce en grande partie à eux, si je me tiens au fait de la suite des choses. Dans notre monde, où l'individualisme règne et que nos petits problèmes personnels nous enlèvent, trop souvent, cette part de compassion qui nous habite au fond de nous, la fenêtre offerte, par certains médias, nous rappelle qu'un peuple qui nous est cher, a vu 230 000 de ses proches perdre la vie lors de ce séisme du 12 janvier 2010. Nous avons le devoir de nous souvenir et de soutenir en gestes concrets et en pensées tous ces Haïtiens qui poursuivent leur route, malgré cette tragédie sans nom qui pèse encore sur leurs épaules. Sachez que je vous supporte de mon mieux, cher peuple que j'aime tant. Si j'en ai les moyens et la disponibilité, sachez que je rêve d'aller marcher à Port-au-Prince et de vous tendre ma main, mon coeur et ma compassion.

Yvan Giguère, Saguenay

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Une solution

Des membres de ma famille ont habité Le Havre en France, lorsque cette ville fut rasée par les bombes allemandes en 1945. Pour faciliter la reconstruction, les habitants ont été déplacés et logés temporairement dans des villes voisines en meilleur état. Ces gens ont pu revenir dans leur ville neuve après quelques années. Il devrait en être de même pour Haïti, et pour cela, le projet génial de Luck Mervil me semble le plus adéquat. Il faut, actuellement, évacuer les zones sinistrées, sources de maladies et de délinquance, et déménager les familles dans des zones rurales, afin de permettre de raser et de reconstruire à neuf et aux normes antisismiques les villes très touchées. Bien sûr, étant donné les moyens restreints cela va prendre du temps, mais combien de dommages collatéraux va-t-on ainsi éviter?

Gilbert Blachon, Rivière-du-Loup

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Oui, Haïti se relèvera, un jour

En attendant, on commémore. Et, il faut bien le dire, l'anniversaire du séisme d'Haïti, c'est aussi un anniversaire médiatique. Pseudomobilisé, distant, cynique...

Paul Laurendeau

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Triste constat

Ce malheureux pays en a pour 40 à 50 ans à se relever et peut-être, hélas, probablement jamais.

P. Mercier  St-Jean

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Jamais

Haïti était déjà dans la misère noire presque irréversible avant le 12 janvier 2010. Le tremblement de terre ne fait que rendre une situation déjà évidente encore plus évidente. Le pays ne s'en remettra jamais, plus ils vont prendre de temps à accepter et à le comprendre, plus ils vont souffrir. Et pourquoi ne pas accepter de devenir un état américain? Ils diront ce qu'ils veulent, mais ce serait le plus beau cadeau qu'ils auraient eu depuis bien des années, ce serait pour les Haïtiens, enfin une bonne nouvelle dans leur misérable vie. Reste à savoir si les États-Unis en voudraient.

André  Bouchard, Laval

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Haïti s'en remettra

Le 12 janvier 2010, Haïti a subi un tremblement de terre majeur dans la région de Port-au-Prince atteignant 7.0 à l'échelle de Richter. Ce pays a subi au fil des siècles son lot de difficultés et de problèmes. En effet, à peine remis des pluies diluviennes de mai 2004 et des effets dévastateurs de l'ouragan Jeanne qui a ravagé Haïti en septembre 2004, faisant plus de 2000 morts et des milliers de disparus, le voilà maintenant aux prises avec un cataclysme encore plus dévastateur. En 2008, quatre cyclones ont ravagé le pays et causé d'énormes dégâts matériels aux infrastructures routières et au secteur agricole. Dû à une déforestation accélérée et abusive, Haïti reste un pays vulnérable aux catastrophes naturelles. Il s'agit d'un des pays les plus pauvres de la planète dans lequel 80% des Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté et 54% dans la pauvreté la plus abjecte. Haïti s'en remettra, car, fort et courageux, ce peuple essaie tant bien que mal de s'en sortir avec les moyens du bord et l'appui international. Toutefois, il faudrait avoir un meilleur contrôle et une meilleure gestion des sommes recueillis afin de ne pas retomber dans le scandale des sommes d'argent qui ne sont jamais rendues à ce pays lors de la dernière collecte de fonds. De plus,  l'OTAN et l'ONU devraient rapatrier tous les soldats qui sont engloutis dans des guerres néfastes et inutiles afin de reconstruire un pays qui veut vraiment de nous.

Jocelyn Boily