La ville de Toronto vient d'élire un maire populiste, Rob Ford, qui a promis de réduire sensiblement les taxes et la dette de la métropole. Il s'est aussi engagé à amputer le conseil municipal de la moitié de ses conseillers, à diminuer le budget de la culture et à sous-traiter la collecte des ordures. Est-ce le genre de maire que vous aimeriez avoir à la tête de votre municipalité?

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Fini l'État pourvoyeur

C'est exactement ce que ça nous prend à Ottawa, à Québec, à Montréal et dans ma ville! Nous avons trop longtemps souffert de l'État pourvoyeur, l'État papa, l'État providence. Nous nous sommes payé des services et des programmes dont nous n'avions tout simplement pas les moyens. Et les politiciens ne se réveillent pas et continuent à faire la sourde oreille en payant pour la procréation assistée, pour des colisées privés, en payant 48% de plus que dans le reste de l'Amérique, pour les médicaments au Canada, en payant pour des congés parentaux, pour des garderies subventionnées, dont près du quart appartiennent à des amis libéraux et à des membres de mêmes familles depuis des lunes, et j'en passe... Le choix centre-gauche en politique canadienne n'a plus sa raison d'être. Il faut faire le ménage et ça presse! Les adéquistes, quoique trop populistes, avaient un programme qui plaisait à bien du monde! Vivement la fin du PLQ et du PQ!

Flavien R. Dubuc, Repentigny

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Un amas d'absurdités

À la description qui nous en est faite, il serait ahurissant de souhaiter un tel amas d'absurdités obtuses comme maire de Montréal. Ce qu'il nous faudrait, c'est exactement son antithèse: un maire capable de compassion, intéressé par la culture québécoise et internationale. Toronto est la ville la plus subventionnée au Canada... et les citoyens votent pour cela; c'est à n'y rien comprendre! Gare à lui, car s'il privatise la collecte des déchets, peut-être sera-t-il ramassé par mégarde!

Daniel Bouchard

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Un autre Jean Drapeau?

On ne peut comparer le maire de Toronto avec celui de Montréal. Un fait important en sa faveur, il est propriétaire de chevaux de course et travaillera à augmenter les emplois qui sont présentement de 62 000. Alors qu'à Montréal, notre maire, de ce qui était une grande ville, s'est endormi sur son fauteuil et n'a jamais été capable d'avoir des idées et le sport de nos ancêtres a disparu pour toujours. Le maire de Toronto sera-t-il un autre Jean Drapeau ? Comme M. Drapeau me disait en 1980, 1982 : une grande ville, un grand stade, un grand théâtre et... un grand hippodrome du Québec à Montréal.

Richard Lavigne, Laval

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La vertu de la gauche ouvre les portes du pouvoir à une certaine droite

Le style démagogique et «régressif» du maire de Toronto va à l'encontre de toutes les valeurs essentielles, humanistes et démocratiques. Mais la gauche et les progressistes manquent des radars requis pour saisir certaines frustrations qui agitent de nombreux citoyens. La gauche a souvent été borgne. Et, ne voilà-t-il pas qu'elle devient de plus en plus aveugle! Je prétends, avec un zeste de rage, que la gauche est sclérosée et timorée. Elle ne combat pas assez le populisme et l'anti-intellectualisme. Elle radote et ne décèle pas les frustrations d'une partie de la population, frustrations bien exploitées par les droites conservatrices. Anti-intellectualisme. Larousse propose la définition que voici: «Refus de reconnaître la prééminence de l'intelligence et la valeur des sciences.» Il y a un lien presque direct entre l'anti-intellectualisme et ce qu'on appelle le populisme. L'auteur Éric Cobast dit ceci en ce qui concerne le populisme: «Ce néologisme forgé par Léon Lemonnier en 1931 n'a pas au début les connotations péjoratives que nous lui connaissons aujourd'hui. Il désigne la doctrine selon laquelle seul le peuple va d'instinct vers le vrai quand il n'écoute que lui-même, la souveraineté lui revient alors qu'elle est détournée, captée, pour ne pas dire confisquée par des élites imbues de leurs prérogatives injustifiées ou des étrangers. Les élites et les étrangers sont en effet les pires adversaires sinon du peuple du moins des populistes. (...) il (le populisme) est globalement anti-intellectualiste.» Et voilà! Il y a là matière à réflexion. Dans le populisme il y a la haine des intellos et des étrangers (xénophobie). N'oublions pas non plus la haine des gais et lesbiennes et d'une pléthore de personnes appartenant à des catégories «marginales». Le philosophe français Vincent Cespedes prétend: «Le populisme désigne aujourd'hui une façon démagogique de faire de la politique: rechercher une communion émotionnelle avec le peuple en prétendant parler comme lui, lui faire peur en dénonçant un ennemi intérieur (complot, invasion, délinquance, etc.) et rassurer en promettant des représailles.» Une autre question: quand la gauche s'intéresse-t-elle aux LIBERTÉS INDIVIDUELLES? Ces libertés, différentes des libertés dites collectives, sont réclamées par de nombreux citoyens qui ne sont pas génétiquement des conservateurs crasseux. Mais au sein de la gauche (il y a des exceptions), on crache sur l'individualisme en voyant seulement ses facettes négatives et perverties (égocentrisme, narcissisme, nombrilisme). On oublie que valoriser la personne humaine, l'individu humain, c'est plus «progressiste» que «régressif»! Et cela n'interdit absolument pas la valorisation de la solidarité humaine, de l'entraide et des droits collectifs. Mais n'empêche: je n'aime pas voir Toronto «gouvernée» par une sorte de «sarah-paliniste» à l'esprit étroit et borné.

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias

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Oui

Enfin quelqu'un qui ne représente pas la bonne gauche du Québec.

R. Fournier

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Que de belles promesses électorales!

Attendons pour voir s'il les réalisera. Comme je l'ai déjà mentionné, je suis originaire du Saguenay et le maire Jean Tremblay, dont plusieurs se moquent à cause de son signe de la croix, est sans aucun doute le meilleur gestionnaire qui a oeuvré et oeuvre encore à Saguenay: ses réalisations le prouvent et Québec devrait lui donner une chaire pour enseigner aux futurs maires...

Francine Vézina, Chicoutimi