Le chanteur Claude Dubois a obtenu une injonction pour empêcher la diffusion de ses sacres dans son émission de téléréalité sur la chaîne V. D'après vous, devrait-on camoufler ses jurons par des «bips» parce qu'il y a «des enfants à l'écoute», comme le souligne l'avocate de Claude Dubois? Ou devrait-on les tolérer parce que «c'est une téléréalité, et la réalité, c'est que M. Dubois sacre», comme le soutient le procureur de V?



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Gratuit et inutile

J'ai de la difficulté à comprendre pourquoi vous noircissez des pages avec le projet de M. Dubois. Vous seriez en droit de me répondre que pourtant je les lis. C'est juste, mais c'est pour voir jusqu'à quel point «la vedette» se moque des Québécois. Comme téléréalité on a déjà vu mieux: déjà il n'y a aucun but, aucune finale annoncée qui puisse faire saliver le spectateur sur 14 semaines. Inintéressante donc. Ensuite, le mépris affiché de M. Dubois pour le «p'tit monde» donne à l'émission un petit côté malsain qui se traduit par un vague sentiment de culpabilité en cherchant un quelconque «hook» dans cette suite insipide de banalités. Aurait-on oublié l'épisode du vaccin? Moi pas. En plus, à la présentation de son émission, il rajoute qu'il se fout de l'opinion des gens, c'en était trop. On sent que, derrière le projet, des gros dollars se transigent et qu'en se mettant «presque à nu» il espère ainsi se montrer bon père de famille, en fin de compte «comme tout le monde» et ainsi regagner la faveur du public. S'il aimait vraiment son public, il n'aurait pas choisi ce projet; il l'aurait gratifié de la meilleure façon qu'il a su faire pendant quelques décennies, en se présentant seul devant lui et en chantant.

Jean-Sébastien Bournival

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Quant on décide de s'auto-exhiber, on le fait ou on se tait!

Je n'aime pas beaucoup ce genre télévisuel qui «sévit» depuis quelques années ou décennies, genre que, de manière trompeuse et quelque peu mystificatrice, on appelle la téléréalité. Comme cinéphile et comme sociologue des médias, cette appellation évoque à mes yeux et à mes oreilles le genre cinématographique qu'on appelait jadis le cinéma-vérité ou le cinéma direct. Dans le cinéma «documentaire» dit «direct» ou «vrai», il y avait nécessairement un certain montage et une inévitable «scénarisation». Mais l'essentiel, c'était de déployer le maximum d'efforts pour conserver les «jus» essentiels et l'esprit fondamental de la situation ou des personnages que l'on voulait présenter et décrire. Alors, on conservait les expressions canailles, impertinentes, «gauloises» et gaillardes, expressions souvent juteuses et révélatrices. Je considère que, dans l'ensemble et dans les grandes lignes, la téléréalité est une horreur et une abomination et qu'elle établit et façonne, dans une large mesure. l'antichambre de la ruine et du pillage de la vie privée. Mais comme la téléréalité prétend combiner le médium télévisuel et la divulgation de la réalité, elle se doit d'être conséquente et cohérente et de ne pas camoufler, dans le cadre d'un vertuisme dévastateur («correctitude» politique et intellectuelle), les propos tenus par les protagonistes qui ont accepté, comme le pauvre (et un peu décevant) Claude Dubois, de jouer le jeu régressif et réactionnaire, de l'auto-exhibition. Évidemment le risque d'un certain type de téléréalité, c'est qu'un jour on décide d'aller jusqu'au sacrifice humain. Il se peut que ce soit déjà fait. Alors là, il faudra savoir freiner la tendance qui, poussée à ses limites, risque de devenir assassine.

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias, Montréal

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Pas une grosse perte

Je donne raison à la chaine V. M. Dubois n'a qu'à bien se tenir et éviter de sacrer devant sa femme et sa petite fille. Comme pour les vaccins, il n'avait qu'à se faire plus discret. Pour ma part, V peut bien diffuser autre chose, car ce genre d'individu qui se croit tout permis, commence à énerver sérieusement monsieur et madame Tout-le-monde. De toute façon, on n'en a rien à cirer de sa fille Crystal et sa petite fille Melody Clea.

Sylvie Forcier

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Le mépris

Pour qui se prend-il celui-là? Il veut faire une téléréalité, mais cache sa vraie personnalité. Qu'il reste chez lui à se regarder seul le nombril.

Pierre Langlois

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Pauvre M. Dubois

Il en est rendu à perdre son identité et à faire des choses qu'il jugeait un peu conne, tout ça pour un rajeunissement éphémère. Après la course au vaccin, le voilà à la téléréalité. La grande question: doit-on camoufler les sacres? Je crois plutôt que cet homme devrait se camoufler un peu et reprendre son souffle, se retrouver. Avec sacres ou sans sacres? Toute une question philosophique! Quelle perte de temps!

David Harrisson

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Ce n'est rien

C'est une téléréalité, le mot parle de lui-même et quand on connaît la vie de M. Dubois, permettez-moi de ne pas m'en offusquer.

G Charland

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Qu'il s'assume

Pauvre M.Dubois! Heureusement que le ridicule ne tue pas. Il essaie quoi au juste avec cette émission? Qu'il s'assume donc.

L. Béland, Vieux-Longueuil

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Le tout petit firmament du star système

Il sait mousser la nullité celui-là. Il a toujours été «peuple» et le demeurera pour le restant de ses jours. Pauvre type! Il s'en serait probablement sauvé en ne s'en tenant qu'à la chanson, mais le ridicule l'appelait et il a répondu «présent» plus d'une fois. Je me réjouis cependant de voir qu'un homme s'abaisse autant que certaines vedettes féminines le font pour garder leur petite étoile dans le tout, tout, tout petit firmament de notre pauvre star système.

Pauvre, pauvre Claude Dubois!

Suzanne de Cardenas

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Bipez-le!

Ou mieux encore, abolissons les téléréalités! Ces mises en scène sont loin de l'authenticité et de la spontanéité. Rien que du théâtre de piètre qualité et de mauvais goût.

Lucie Legault

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Il s'enfonce dans une caricature de lui-même

Je crois que cette question passe à côté du vrai débat: qu'est-ce qu'une téléréalité? Dans le contexte qui nous intéresse, ça ressemble plus à une info-pub ou encore à un mauvais téléroman. Qu'est-ce qu'il y a de réel là-dedans, à part la volonté crasse de redorer une image publique qui en a bien besoin? À tout vouloir contrôler M. Dubois s'enfonce tranquillement dans une caricature de lui-même, caricature qui, au lieu de provoquer de l'admiration, suscite plutôt de la pitié. Un peu comme quand on regarde le film Forest Gump. Sauf qu'ici, l'imbécilité est volontaire.

Erick GagnoN

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Y a-t-il un vaccin contre l'imbécillité?

Si oui, laissez-le passer devant tout le monde! Ça presse pour lui!

Julie Beaulieu

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C'est ça la téléréalité

J'ai de la difficulté à comprendre qu'un homme de cet âge, on peut le dire, accepte ce genre d'émission de téléréalité. Le mot le dit «réalité»... comment peut-il s'offusquer, par la suite, de s'entendre blasphémer. Pourtant, ça semble être son langage de tous les jours, personne ne le force. Dans ce cas, pourquoi avoir accepté ce genre d'émissions? Il a certainement été prévenu des conséquences de cette téléréalité. S'il veut exposer au grand jour sa vie personnelle, Claude Dubois doit assumer ses choix et surtout la réalité, tout comme la réalité de vieillir. Vieillissez un peu M. Dubois, c'est sans doute mieux pour vous et votre réputation de bon chanteur que vous étiez. J'aimais beaucoup vous entendre chanter avant, mais beaucoup moins maintenant. Si vraiment l'émission porte le nom de téléréalité, on devra laisser dans son intégrité le propre langage de Claude Dubois.

Marie-Hélène Urtizbéréa

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On s'en fout!

Doit-on continuer de diffuser une émission s'adressant au grand public, traitant d'un homme qui méprise le grand public? Les chaînes de télévision pensent tellement à trouver l'étincelle qui provoquera le feu chez les téléspectateurs, qu'ils en perdent toute authenticité et toute crédibilité. En diffusant ce genre de connerie, non seulement les réseaux ratent leur coup, en croyant mousser les cotes d'écoute, mais en plus, ils méprisent eux aussi le grand public. Ils oublient la main qui leur donne à manger. Donnez-nous des émissions à contenu intelligent et on sera satisfait. Je suppose que le canal V et Claude Dubois trouvent tout de même leur compte dans ce cirque, puisqu'on connaît bien la phrase «parlez de moi, en bien ou en mal, mais parlez de moi». Sauf qu'un client insatisfait finit par s'écoeurer et par décrocher. La réalité, ça? Mon oeil! Un coup de marketing, oui. Il y a tellement de choses plus importantes dans la vraie réalité, tellement de choses plus belles à raconter et à montrer aussi. Au canal V, je demande cessez de diffuser cette téléréalité bidon à laquelle personne ne croit. Maintenant, est-ce qu'on peut passer aux choses sérieuses, S.V.P.? 

Jean Émard

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C'est sa réalité

Il y a de nombreuses années, j'avais vu Dubois en spectacle au Palais Montcalm de Québec et il sacrait comme un charretier sur la scène. Je trouvais que c'était très déplacé et je ne suis jamais allé le voir par la suite, même si j'aime encore écouter plusieurs de ses chansons. J'ai regardé par curiosité sa première émission sur V et j'aurais probablement jeté un coup d'oeil sur les émissions subséquentes. Je ne suis pas d'accord avec sa décision d'empêcher la diffusion de la seconde émission sous le prétexte de la présence d'enfants à l'écoute; il devrait commencer par chez lui en s'en abstenant, sinon qu'il accepte de faire sa téléréalité telle quelle.

Paul-André Trépanier, Pointe-aux-Trembles

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Il se tient debout

Bravo M. Dubois de vous tenir debout contre ceux qui veulent exploiter votre image et en faire du sensationnalisme.

Paul Sasseville

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La boîte à Dubois

Voilà le grand artiste et chanteur qui fait encore des siennes. Il refuse de faire la file pour obtenir un vaccin; ensuite, il parvient à obtenir une injonction pour empêcher la diffusion d'un épisode de sa téléréalité parce que ses jurons sont omniprésents. Il s'attendait à quoi en prenant part à une téléréalité. M. Dubois a beau être un très grand artiste québécois, cela ne l'empêche pas de se prendre par moment pour une Michèle Richard avec ses crisettes de vedette. Il aurait dû savoir qu'en participant à ce genre télévisuel qu'il allait avoir à se conformer à certaines normes de ce type d'émission. Est-ce que M. Dubois est naïf à ce point en pensant que des enfants écoutent son émission? J'ose espérer que non, car je crois qu'ils ont bien d'autres choses à faire que de le voir, lui et sa femme, dans la banalité de leur quotidien.

Henry Arthur, Montréal

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Qu'on passe à autre chose

Qu'est-ce que ça va changer dans notre vie de tous les jours de connaitre le cadre de vie de M. et Mme Dubois et de leur fille. Franchement, ça ne va pas changer le monde, ni la société, de connaître leur vie privée. Claude Dubois est un grand chanteur et il interprète de belles chansons. Qu'il s'en tienne à ça, car on n'a pas besoin de savoir que sa femme veut apprendre à chanter, sa fille à danser et Claude à sacrer. D'autres choses dans la vie sont tellement plus importantes! Franchement, zappez V! Qu'on passe à autre chose!

Michèle Corneau

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Rire et délire

Mais quoi, ce n'est pas cela depuis le début? Ayant regardé un épisode de Dubois en réalité, c'est ce qui confirme la règle: le ridicule ne tue pas! Pauvre misère des riches. Une téléréalité qui n'apporte rien de bien nouveau que le quotidien de la vie réelle de tous les jours. On s'ennuie presque de Michèle Richard, c'est peu dire! Claude, à quand la prochaine frasque?

S. Butterfly

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Mauvaise censure

Aussitôt qu'il y a des sacres ou un peu de sexe à la télé, il y a plein de monde pour monter aux barricades, mais de la violence en voulez-vous, en v'là. Quelle société d'arriérés!

Normand Sansfaçon