Au début du mois de janvier, ma femme a reçu un diagnostic de cancer pulmonaire. La prise en charge par le groupe de médecine familiale et l’hôpital Pierre-Boucher a été très rapide et très efficace. Examens et traitements se sont succédé au rythme de deux ou trois par semaine pendant six semaines. Malheureusement, il était déjà trop tard : le cancer était incurable. Et, comble du malheur, ma femme a fait un accident vasculaire cérébral le 20 février qui l’a laissée paralysée du côté gauche, en dépit du fait que le traitement avait commencé à temps et qu’on n’avait ménagé aucun effort.

Une fois le traitement à l’hôpital terminé, on nous a offert une alternative : des soins de confort dans une unité de soins de courte durée ou le retour à la maison pour recevoir les mêmes soins, par la famille et les membres de l’équipe de soins à domicile du CISSS de la Montérégie-Est. Nous avons accepté avec enthousiasme et ne l’avons pas regretté une seconde.

Ma femme a pu vivre ses sept dernières semaines dans le confort et la quiétude de sa chambre, entourée des membres de sa famille. Les traitements de confort, puis les traitements palliatifs, lui ont évité la souffrance et l’angoisse ; elle a vécu cette période très sereinement, consciente jusqu’à la toute fin. Moins d’une demi-heure avant que son cœur ne lâche, elle a esquissé un pâle sourire à la réception de son dernier traitement. Elle a fermé les yeux et s’est endormie.

Peut-on connaître une fin plus sereine et plus humaine ? Et, pour les proches, peut-on vivre son deuil de manière plus douce ?

Ce dénouement a été une situation gagnante pour elle et pour toute la famille. Elle était heureuse d’être soignée par ceux qu’elle aimait. Toute la famille était heureuse de pouvoir lui rendre la fin plus douce. Toute la famille est maintenant plus unie que jamais. Les proches aussi étaient heureux de constater sa sérénité et sa satisfaction de vivre des dernières heures sans peur, sans angoisse ni souffrance inutile.

Le réseau de la santé est sorti grand gagnant de cette situation. Le CLSC a fourni le soutien du personnel soignant et prêté l’équipement spécialisé. Nous avons fourni le logement, la nourriture, et la main-d’œuvre pour les autres soins, y compris la surveillance jour et nuit. Qui dit mieux ?

Bien sûr, les cas de fin de vie ne peuvent pas tous être traités à la maison et les familles ne réunissent pas toutes les ressources nécessaires. Mais, quand les conditions se trouvent réunies, quelle économie pour le réseau et quel bonheur pour les familles !

Nous sommes privilégiés d’avoir un réseau de la santé aussi compétent et performant. En dépit d’un manque de ressources flagrant, nos professionnels de la santé font chaque jour de petits, voire de grands miracles. Vivement que l’on généralise la création d’équipes de soins à domicile, afin d’économiser de précieuses ressources pour les malades qui doivent être traités en institution et faire en même temps le bonheur des patients qui peuvent s’étendre tranquillement chez eux, pour leur plus grand bonheur et celui de leurs familles ?

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