Le gouvernement caquiste a fait quelques bons coups sur le plan environnemental durant son premier mandat, notamment le refus du projet GNL Québec et l’arrêt de l’exploration et de l’exploitation de l’énergie fossile en territoire québécois. Cependant, avec l’adoption en décembre 2020 du projet de loi 66 permettant d’accélérer le processus d’évaluation environnementale pour certains projets d’infrastructures, plusieurs projets sont en train de prendre forme, mais mériteraient plus mûre réflexion.

Un de ces projets est celui du prolongement de l’autoroute 25 entre Saint-Esprit et Sainte-Julienne.

Le 21 juillet, La Presse annonçait le dépôt de l’avis de projet du ministère des Transports (MTQ) au ministère de l’Environnement, même si celui-ci a déjà indiqué auparavant la présence d’un écosystème forestier exceptionnel ainsi que de plusieurs milieux humides sur le prolongement envisagé. Le MTQ persiste et signe malgré tout.

Or, au-delà des statistiques sur les espèces vulnérables (779 érables noirs, plusieurs centaines de plants d’ail des bois, etc.), c’est tout un écosystème qui est menacé. Et nous faisons partie de cet écosystème.

Qu’arrivera-t-il aux érablières qui seront touchées ? Aux terres agricoles de la région ? Car, si cette forêt est rasée pour laisser place au bitume, ce sera moins d’espèces vivantes qui seront en interaction avec les terres avoisinantes. Les écosystèmes ne vivent pas en vase clos : ils sont en interaction les uns avec les autres, et c’est ce qui fait leur richesse.

Qu’arrivera-t-il si l’on détruit encore plus de milieux humides ? En cette ère de changements climatiques, le maintien des milieux humides est plus qu’essentiel, car ils font une différence énorme lors des fortes pluies de même que pour la filtration des eaux de ruissellement et la captation du CO2.

Et ce, sans parler du fait que plusieurs principes de la Loi sur le développement durable sont ainsi bafoués, tandis que la Loi devrait pourtant être au cœur de toute décision gouvernementale.

Bien vrai : la circulation est parfois intense sur la route 125, surtout les fins de semaine. N’y a-t-il pas d’autres solutions dignes du XXIsiècle ? Il me semble qu’un retour à la table à dessin serait de mise. L’heure n’est plus à l’ajout de routes, mais à une réduction manifeste de l’étalement urbain, voire à la diminution du nombre de véhicules : il n’est pas minuit moins une, mais bien minuit passé.

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