En réponse à l’un de mes textos dans lequel je disais que je trouvais la vie dure par moments, même si j’ai « tout pour être heureuse », une bonne amie m’a répondu : « En fait, la vie c’est la joie et la peine souvent dans le même moment. Ce n’est pas parce que la vie est belle qu’elle n’est pas difficile, et vice versa. »

J’ai relu son message plusieurs fois. Ça m’a beaucoup interpellée. Ça m’est rentré dedans parce que je réalisais à ce moment précis que j’avais le droit de vivre des moments difficiles, même si j’ai un chum que j’aime et qui m’aime, même si je vis dans un superbe condo, même si j’ai un travail qui me comble, même si je suis entourée de la meilleure famille et des meilleurs amis au monde.

Quand on a tant, comment peut-on se plaindre ? Comment peut-on avouer que, malgré tout ce que l’on a, on se sent vide en dedans depuis quelque temps ?

Réalité post-pandémique

La pandémie et le changement de nos vies m’affectent beaucoup. Travailler à la maison est génial, mais être à la maison 24 heures par jour, sept jours sur sept, avec la même personne, c’est lourd. J’ai besoin de voir des gens, d’interagir, de rire. J’ai aussi besoin de ma bulle, de moments juste pour moi. Depuis plus d’un an, je n’ai ni l’un ni l’autre. J’ai très rarement des activités avec des amis, et je n’ai à peu près jamais de moments juste à moi. Et ça me manque terriblement.

J’ai l’impression de vivre la même journée en répétition. Je me lève, je travaille, je m’entraîne, je mange, je travaille, je prends (trop) de vin, je prépare le souper, je regarde la télé et je vais me coucher.

Et je refais la même chose le lendemain. Et les jours suivants. Chaque matin, je me réveille épuisée. Complètement vidée. Parce que ma tête n’arrête jamais de tourner. Même la nuit. C’est épuisant, penser et angoisser 24 heures par jour. Et plus je suis fatiguée, plus mon quotidien me pèse. Je n’ai plus de patience, et je n’ai plus de projets. Je suis comme un robot qui fait ce pour quoi il a été programmé, sans plus.

Deux voyages ont été annulés à cause de la COVID-19, et j’ai de la difficulté à imaginer que celui prévu en novembre se réalisera. Je suis tellement à bout, tellement découragée, tellement résignée.

Et pourtant, je pourrais sortir davantage. Je pourrais aller travailler au bureau. Je pourrais changer mon attitude à défaut de pouvoir changer ce qui est hors de mon contrôle.

Chaque petit projet tombe à l’eau, et le dernier en liste — un achat de condo – vient de s’écrouler après des semaines de recherches, de visites, de réflexions. Ce n’est pas la fin du monde, et pourtant, cette dernière déception m’a donné un gros coup. Parce qu’elle s’ajoute à plusieurs petites autres déceptions qui, ensemble, m’écrasent un peu plus chaque jour.

Je me sens seule alors que je ne le suis littéralement jamais.

Je me sens perdue. Je tourne en rond et je suis étourdie. Malgré la lourdeur de mon quotidien et de mes pensées, j’ai l’impression de vivre en apesanteur, de flotter et de me laisser porter par un vent d’éternelle attente. Mais l’attente de quoi, au juste ? Je ne le sais même plus. Comme bien des gens, je m’ennuie de « l’avant ».

Voilà, c’est dit. Je fais partie des privilégiés de la vie, mais je trouve ça difficile, la vie, ces temps-ci.

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