C’est la Semaine québécoise des popotes roulantes, le saviez-vous ? Probablement pas.

Les popotes roulantes, c’est un peu comme un grille-pain. Elles font partie du quotidien, on les voit sans les voir et tant qu’elles fonctionnent, qui s’en soucie ? Seulement voilà, votre grille-pain a besoin d’aide. Ses deux compartiments en acier inoxydable ne suffisent plus à nourrir votre grande famille et parfois, il crépite, il fume. Votre grille-pain est en surchauffe !

Voici de nombreuses années que les popotes roulantes alertent les gouvernements successifs concernant l’inquiétant sous-financement dont elles souffrent, au regard de la constante augmentation de la population aînée.

Ces deux dernières années, les équipes sont, tout comme leurs collègues du réseau de la santé, allées au front afin de combattre cet ennemi invisible qui a tué plus de 13 000 Québécois, majoritairement des personnes âgées. Les popotes roulantes sauvent des vies, un repas à la fois, mais elles le font sans bruit, quoi qu’il leur en coûte.

Les 300 popotes roulantes du Québec, leurs 10 000 bénévoles et le millier d’employés salariés qui y travaillent, n’en peuvent plus. Elles ont produit plus de 3,6 millions repas l’an dernier. Plus de 50 % des organismes sont en manque cruel de main-d’œuvre, qu’elle soit salariée ou bénévole. La demande de repas a augmenté de 30 % en moyenne à l’échelle de la province et la hausse du coût de la vie fait peser une énorme pression. Alors, les équipes travaillent plus vite, encore plus vite pour répondre aux besoins essentiels des aînés.

Lorsque votre grille-pain tombe en panne, vous êtes un peu déçu, vous accusez l’obsolescence programmée et puis vous en achetez un autre. Si les popotes roulantes s’arrêtent de fonctionner, ce sont 30 000 Québécois et Québécoises en perte d’autonomie qui perdront leur soutien quotidien.

Cette semaine, c’est la Semaine québécoise des popotes roulantes. C’est aussi la semaine où le gouvernement a déposé son budget. Le Regroupement des popotes roulantes du Québec est inquiet.

La priorité ne semble, encore une fois, pas accordée aux organismes de maintien à domicile, qui n’ont aucune certitude quant à l’usage des 37,1 millions ajoutés pour la mission des organismes communautaires en santé et services sociaux.

Il est grand temps d’accorder un peu d’attention et d’amour aux popotes roulantes, car leur présence n’est pas acquise. L’an dernier, neuf d’entre elles ont fermé, laissant des territoires entiers sans solution. Les popotes roulantes, si rien n’est fait, pourraient bien, un jour, disparaître…

Célébrons ensemble la Semaine québécoise des popotes roulantes, tant qu’on le peut encore.

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