L’auteur réagit à l’article « Les cigarettes font-elles un retour ? »*

Un article récent dans La Presse présente des craintes quant à une potentielle augmentation des ventes de cigarettes au Québec, et ce, après que les plus récentes données du gouvernement fédéral américain ont démontré une telle augmentation en 2020 aux États-Unis.

En regardant de plus près l’industrie, depuis le début de la pandémie de COVID-19 en 2019, le Québec a en fait connu une diminution de plus de 6 % des ventes de cigarettes. Cependant, et malgré cela, la province est en tête au Canada pour ce qui est des cigarettes vendues. Notre ambition en tant qu’organisation est que le Québec – et toutes les provinces canadiennes – voie ces chiffres atteindre zéro. Pour y parvenir, nous devons nous tourner vers des solutions sans fumée. Des percées scientifiques offrent maintenant aux fumeurs adultes qui ne sont pas encore prêts à cesser l’utilisation de produits à base de nicotine de meilleures solutions de rechange à la poursuite de la consommation de cigarettes.

Rothmans, Benson & Hedges a pris la décision de lancer au Québec, ce mois-ci, une telle solution de rechange, sous la forme d’un produit de vapotage.

Nous savons que les produits de vapotage ne sont pas sans risque, et qu’ils contiennent de la nicotine, qui est addictive. De plus, les cas de maladies liées au vapotage ont démontré que ces produits doivent toujours être sujets aux plus hauts standards de fabrication, et protégés contre le marché noir qui contamine l’approvisionnement.

Toutefois, de plus en plus d’études, menées partout dans le monde, démontrent que le vapotage reste une solution de rechange largement préférable à la cigarette.

En effet, puisque les produits de vapotage n’utilisent pas de combustion, ils exposent les consommateurs à des niveaux substantiellement moins élevés de produits chimiques nocifs qui sont présents dans la fumée de cigarette, qui sont les principaux responsables des maladies liées au tabagisme.

D’ailleurs, la Stratégie canadienne sur le tabac reconnaît que les fumeurs qui passent des cigarettes aux vapoteuses réduisent substantiellement leur exposition à des dizaines de toxines ainsi qu’aux cancérigènes présents dans la fumée de cigarette.

Responsabilité partagée

Il est de notre responsabilité, en tant qu’entreprise, d’offrir une liberté de choix aux consommateurs et de présenter des solutions viables à des craintes raisonnables. Toutefois, il s’agit d’une responsabilité partagée : les décideurs politiques ont aussi un rôle à jouer.

En réponse aux statistiques américaines de 2020, Mme Flory Doucas, de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, souhaiterait voir le gouvernement du Québec hausser les taxes sur les cigarettes, comparant le coût des cigarettes légales au Québec avec le reste du Canada. Force est de constater que, malgré la différence de coûts, des millions de Canadiens adultes fument toujours.

Heureusement, il existe des solutions complémentaires aux taxes sur les cigarettes. En effet, les solutions de rechange aux cigarettes fondées sur la science, telles que les solutions de rechange sans fumée comme les produits de vapotage, représentent une opportunité de santé publique exceptionnelle afin d’accélérer le déclin de la consommation de la cigarette.

Nous considérons donc que les gouvernements ont la responsabilité de garantir leur accessibilité et leur abordabilité.

Cela signifie entre autres de s’assurer qu’elles ne soient pas réglementées de la même manière que les cigarettes, et qu’une approche spécifique basée sur le risque relatif soit adoptée.

Cela dit, il est indispensable de mettre en place des mesures visant à empêcher les jeunes d’utiliser tout type de produit contenant de la nicotine, comme la limitation des arômes, l’obligation d’apposer des étiquettes de mise en garde et de dresser la liste des ingrédients. Il faut également appliquer des sanctions plus sévères pour empêcher la vente aux mineurs ainsi que des restrictions sur la publicité et la promotion pour empêcher que celles-ci ne ciblent les jeunes. Encore là, des solutions existent.

Mais pour qu’un changement de cette envergure se produise, nous avons besoin que les décideurs politiques, les consommateurs et la société en général passent à l’action. C’est pourquoi il est plus urgent que jamais d’engager une conversation rationnelle, nuancée et fondée sur la science, sur une approche coopérative visant à parvenir à un avenir sans fumée pour tous.

L’opportunité se trouve juste devant nous. Grâce aux progrès technologiques, il existe maintenant des produits sans fumée fondés sur la science qui peuvent remplacer la cigarette. Avec la possibilité de collaborer avec les gouvernements, le Canada peut ouvrir la voie et devenir le premier pays à éliminer progressivement la cigarette. Il y a plus de 1,2 million de raisons pour lesquelles nous devrions travailler à cet avenir, ensemble.

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