Le débat est lancé pour savoir s’il est préférable d’imposer une contribution santé aux non-vaccinés ou d’étendre l’application du passeport vaccinal.

Au-delà de la dimension légale de la contribution santé ou du droit ou non d’imposer le passeport vaccinal (au nom de la liberté), la question peut être analysée du point de vue de la science économique.

On peut penser que l’objectif du gouvernement est de limiter les contacts à risque au sein de la population. De quelle façon procéder ? Le gouvernement dispose de deux types d’outils. Il peut réglementer de façon à augmenter le « prix » des contacts à risque, ou il peut agir pour directement limiter la « quantité » des contacts à risque.

D’une part, on peut augmenter le prix des contacts à risque en imposant aux non-vaccinés une contribution santé. Certains décideront alors de se faire vacciner, d’autres non. Les contacts à risque seront alors réduits.

De l’autre, on peut limiter directement les contacts à risque en étendant le passeport vaccinal. Évidemment, une telle politique aura un effet direct sur le nombre de contacts à risque, soit en incitant certains non-vaccinés à se faire vacciner, soit en les gardant à l’écart des lieux visés.

Évidemment, in fine, les deux types d’intervention visent à réduire les contacts à risque, mais la nature de l’intervention diffère.

Dans un monde idéal sans incertitude, il est facile d’estimer les paramètres réglementaires qui permettraient d’atteindre l’objectif établi de réduction des contacts à risque. Ainsi, les deux types d’intervention – la contribution santé ou l’application plus vaste du passeport vaccinal – mèneraient au même résultat.

Par contre, dans un monde incertain, il n’est pas facile de choisir les bons paramètres, et le risque d’erreur est grand. Il faut donc opter pour l’outil qui permettra de minimiser ce risque d’erreur.

Le défi d’une intervention sur le prix est de trouver le « bon » prix. Quelle est la contribution santé optimale qui garantira que suffisamment de personnes non vaccinées décideront de se faire vacciner : 100 $, 500 $, 1000 $ ? Difficile de mesurer, car on ne connaît pas la volonté des non-vaccinés à le demeurer.

Ainsi, une telle approche par le prix risque de ne pas atteindre l’objectif de réductions des contacts à risque et de générer des erreurs majeures.

Une intervention sur la quantité est peu risquée parce qu’il est relativement facile de connaître les effets de l’étendue du passeport vaccinal sur la réduction induite des contacts à risque. En étendant le passeport vaccinal, le risque d’erreur d’intervention est relativement faible.

Ainsi, d’un point de vue strictement économique, étendre l’application du passeport vaccinal est l’outil qui minimise les erreurs d’intervention et permet au gouvernement d’atteindre efficacement son objectif de limiter les contacts à risque. Il devrait donc être préféré à la contribution santé.

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