Les travailleuses de la santé « écœurées et à bout de souffle », vraiment ? Possiblement. Je dois cependant apporter ici un sérieux bémol à cette affirmation syndicale. Je suis actuellement dans le cœur du système, alité aux urgences de l’hôpital de Saint-Jérôme depuis jeudi le 6 janvier.

J’ai disposé de beaucoup de temps pour faire de nombreuses observations, entendre quantité de commentaires dans cet environnement où la promiscuité est grande, et personne ne donne le moindre signe de désabusement. Au contraire.

Le personnel est hors définition. Le terme ange serait ici trop faible, cliché. De la bienveillance en série, de la gentillesse servie à l’intraveineuse malgré le climat lourd et perturbé par la COVID-19 qui sévit ici, comme dans tous les hôpitaux du Québec.

Des cris, des hurlements chaque nuit, un patient qui fait pipi au lit, des personnes hors de contrôle qui ne savent pas où elles sont, etc., rien n’arrête ces combattants de la santé qui suscitent toute mon admiration et mon respect.

Entre elles, les infirmières, préposées, agentes de sécurité (désolé si je commets des omissions), etc., sont respectueuses, drôles, et surtout, très collaborantes. Le travail d’équipe est admirable. Les rares moments d’accalmie permettent les échanges d’opinions, partages de vie familiale, rigolades, comme si de rien n’était, alors que tout autour, la guerre continue. Saisissant. J’ai bien entendu une toute petite fois une personne parler négativement de son quart de travail. L’exception qui confirme la règle. La bonhomie est au rendez-vous. Je n’exagère en rien.

J’ai travaillé près de 30 années en gestion scolaire. Le vieil adage disait qu’il fallait avoir la vocation pour y œuvrer. Croyez-moi, avec ce que j’ai vu, entendu et vécu ces derniers jours, il faudra réinventer cette vieille expression éculée pour le milieu hospitalier.

Merci encore une fois.

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