En réponse au texte signé notamment par Christine Fréchette et Christian Yaccarini, « REM de l’Est : un puissant levier de développement »*, publié le 13 mars

Depuis l’annonce du projet de REM de l’Est en décembre dernier, nous avons lu avec attention la multitude de chroniques, éditoriaux et lettres ouvertes publiées un peu partout dans les médias. Nous sommes heureux de voir que nous ne sommes pas les seuls à remettre en question le mode d’implantation aérien de cet important projet et des méthodes douteuses utilisées pour le développer.

Toutefois, en prenant connaissance de la lettre ouverte de Christine Fréchette et Christian Yaccarini ainsi que 13 autres signataires publiée le samedi 13 mars dans La Presse, nous réalisons que même en 2021, il s’en trouve encore pour promouvoir des projets qui ne font aucun sens à plusieurs niveaux (urbanistique, social, etc.) et qui font complètement fi de l’intérêt commun, tout cela au nom du développement économique.

Personne, ni au sein de notre coalition ni dans la société de manière générale, n’est contre le développement économique. Notre coalition est favorable à un projet de transports en commun structurant, et fort probablement que la majorité des résidants des quartiers que le REM de l’Est traverserait sont de la même opinion.

Nous avons tous envie de voir l’Est se développer au niveau immobilier et souhaitons que certaines institutions publiques voient leur accès amélioré et leur clientèle augmentée, que des terrains soient enfin décontaminés et développés au lieu d’être tristement laissés à l’abandon. Mais ce développement ne peut pas et ne doit pas se faire au détriment de la population des quartiers que le REM de l’Est traverserait. Le mode aérien n’est acceptable ni sur le boulevard René-Lévesque, ni sur la rue Notre-Dame, ni sur la rue Sherbrooke !

Le REM de l’Est traverserait des quartiers habités, avec des citoyens aspirant à plus d’espaces verts, de développement durable, de beauté urbanistique et architecturale, d’accès au fleuve et à une réduction des nuisances.

La population a dû se battre au fil des décennies afin que des projets qui allaient avoir un effet désastreux sur leur qualité de vie soient modelés en fonction de leurs intérêts, malheureusement pas toujours avec succès. L’année 2022 marquera d’ailleurs le 50e anniversaire des expropriations de la rue Notre-Dame pour en faire une autoroute qui n’a jamais été construite (heureusement !).

Les gouvernements précédents n’auraient pas osé proposer une autoroute de béton surélevée sur ces tronçons. Pourquoi donc alors, en 2021, nous propose-t-on une « autoroute à REM » à ciel ouvert où passeraient plus de 800 trains chaque jour près des maisons, et ce 21 heures sur 24 ? C’est cela, le « puissant levier de développement » qu’on nous vante ? Et le développement, pour qui est-il, au juste ? Il est facile d’être favorable à un tel projet dans sa mouture actuelle lorsqu’on n’aurait pas à en subir les effets. Or, le développement de l’Est de Montréal ne peut se faire au détriment des uns au profit des autres.

En 2021, un développement économique viable et durable c’est, de manière incontournable, un développement durable qui équilibre vraiment les enjeux sociaux, environnementaux (et urbanistiques) et économiques. Surtout dans l’optique d’une pandémie qui nous force à nous redéfinir collectivement à tant d’égards, il faut un REM socialement acceptable, y compris par les milieux habités traversés. Le projet actuel de REM de l’Est ne s’envisage définitivement pas ainsi. C’est pourquoi nous refusons que les quartiers et les milieux de vie qui seraient traversés par le projet actuel du REM de l’Est servent de paillassons au nom du développement économique. Montréal mérite mieux !

* Cosignataires : Christian Martel et Karim Kammah du Regroupement citoyen REM Ville-Marie et Victor DiLallo Balsis, d’AmiEs du courant Sainte-Marie

Lisez « REM de l’Est : un puissant levier de développement »

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